Well... I'm fine, okay ?

Aion † Walker

28/03/2010 † Ha Ji Hoon & Sanada Miwa

Je me demandais vraiment pourquoi, depuis le temps que j'étais assis là, je n'avais pas bougé d'un poil. Le fait que j'étais mal en point était éventuellement une raison, mais surtout que d'habitude, souffrir à n'importe quel endroit de mon corps ne me dérangeait pas tellement pour bouger. Au contraire, c'était presque comme si cela m'incitait à continuer la provocation habituelle que j'avais envers les anges et les démons. Encore, depuis mon arrivée à Tokyo il y a quelques années à peine, ce n'était pas comme si tout un quartier entier avait été rasé, ni quoi que ce soit de détruit par ma faute, ce qui relevait un peu du miracle quelque part, étant donné que j'avais un caractère un peu kamikaze. A vrai dire, remarque qui relevait un peu de la folie qui me possédait de temps en temps, je ne pense pas que j'hésiterais à me jeter entre un ange et un démon en plein combat, même si les répercussions pourraient être immenses. J'avais envie de dire que ce n'était pas trop mon problème. Non, je n'étais pas irresponsable ! ... Juste un peu. Bref, cela ne changeait rien au fait qu'aujourd'hui n'était pas la meilleure journée de ma vie (encore faudrait-il déterminer laquelle était la meilleure, dans les vingt-deux années que j'avais vécues). Assis sur les marches menant à l'intérieur d'un immeuble résidentiel, j'observais la rue qui s'agitait devant mes yeux un peu perdus dans le vague. J'étais pensif. Pour une fois que ce n'était pas moi qui avait provoqué une envie d'utiliser leurs poings chez certains, je prenais tout quand même. Et après on me disait d'essayer de ne pas attaquer tout ceux qui semblaient vouloir, de près ou de loin, attenter à mes jours, hein. Le pire dans tout ça, c'était bien que je m'étais fait maîtriser par des humains. Oh que oui, mauvaise journée.

Je ne me souviens pas très bien comment tout ça a commencé. Pas que c'était flou dans mon esprit, mais disons que ça s'est passé un peu trop vite pour moi, même pour mes yeux d'aïons. Je crois qu'ils devaient être environ sept ou huit, dans la ruelle à quelques pas de l'endroit où je me trouvais actuellement. Par "ils", j'entends des humains qui avaient juste eu envie de s'amuser un peu à leur façon, et moi-même je m'étais trouvé sur leur chemin. Oui, je dois avouer qu'en les voyant, je n'avais pu m'empêcher de leur lancer quelques remarques, donc je l'avais un peu cherché, mais bon... huit contre un, on appelle pas ça de la justice. Enfin, qu'importe combien ils étaient, le résultat était toujours le même, je me retrouvais dans un sale état, dans une rue, un téléphone portable totalement hors d'usage, donc aucun moyen d'appeler Tomoya (ou éventuellement Chul Hei) pour qu'ils puissent me venir en aide, en ayant affreusement mal partout. D'autant plus que je ne savais pas la tête que je devais avoir en ce moment, mais je savais que je souffrais pas mal d'une partie de ma mâchoire, donc ça ne devait pas être forcément beau à voir.

En revanche, en faisant un rapide examen de moi-même, de ce que je pouvais voir et ressentir, je ne pense pas avoir quelque chose de cassé, mis à part éventuellement ma main droite, là où je souffrais le plus. Mais le reste, à part quelques ecchymoses qui, d'ici quelques jours, voire heures, auront disparues, et autres égratignures, voire peut-être ouvertures (Je n'avais aucune idée pour savoir si je saignais à un endroit quelconque ou non), ça n'était pas bien grave. Je pense. En tout cas, malgré tout, je devais être pas mal amoché, vu les regards de certains passants, qui ne m'incitaient pas plus que ça à bouger de l'endroit où j'étais actuellement.

Finalement, après quelques autres minutes sans bouger réellement, je sentis d'un coup une main sur mon épaule couverte de ma veste. J'eus un très léger sursaut et je me retournais à demi pour me retrouver pratiquement nez à nez avec un visage légèrement familier. Réfléchis, Ji Hoon, réfléchis... Si. La jeune femme qui trainait souvent avec Chul Hei, de ce que j'avais pu voir quand j'avais fait quelques rares visites dans l'appartement de ce dernier. D'ailleurs, on ne pouvait pas dire que leur relation me plaise des masses, mais en attendant, et étonnante décision au passage, je me contentais de regarder et d'observer.

« Sanada... Miwa ? »

J'oubliais (volontairement ou non, ça, c'était à vous de choisir...) le suffixe de politesse typiquement japonais, mais on pouvait mettre ça sur le fait que j'étais un étranger. Ou que je manquais de bonne volonté, aussi. Ou les deux. Sur le coup, je pensais alors à me relever, mais à peine avais-je fait un geste pour me mettre debout que je réprimais un très léger cri de douleur. A la place, je serrais les dents.

« Je... Qu'est-ce que vous faites là ? »

Human † Watcher A.D.M.I.N.I.S.T.R.A.T.R.I.C.E

- Et flute... Encore une impasse.

Matinée de boulot comme j’en avais expérimentée des dizaines depuis que j’avais pris ce poste aux affaires surnaturelles : rouvrir des dossiers, trouver des témoins, leur poser des questions et revenir bredouille. Forcément, les histoires d’apparitions et compagnie, ça n’inspire pas les gens, sauf quand ils ont un grain. C’est donc avec un bloc note complètement vierge - si on ne compte pas les 3 lignes pour les noms, prénoms et adresse de mes témoins – que j’allais revenir au bureau. Lassitude mon amie…

Sortant du petit immeuble résidentiel d’un pas tranquille, je faisais des plans sans GPS pour passer me prendre un café dans un drive sur le chemin du retour, quand j’aperçus cette silhouette sur les petits escaliers au dehors. Quelque chose m’interpella dans sa façon de se tenir. La personne avait l’air faible, avachie contre un pan de mur. Elle n’était pas là quand j’étais arrivée plus tôt et j’oubliais vite la théorie du sans abri qui se cherche un coin tranquille.

Continuant un chouillat plus lentement ma route vers la sortie, j’observai la silhouette en tordant le cou, plus par curiosité que par inquiétude. Mais, arrivée à son niveau, je me sentis pâlir. C’était un homme, sa posture était tout sauf celle de quelqu’un de détendu, il était blessé et je connaissais ce profil…

- Excuse-moi, tentai-je en m’accroupissant pour lui poser une main sur l’épaule. Tu es… Ji Hoon ?! C’est bien toi ?!

« Sanada... Miwa ? »

Lorsqu’il tourna son joli minois couvert de sang et de bleus vers moi, je ne pus retenir un sursaut.

- Mais qu… que t’est-il arrivé ?!

« Je... Qu'est-ce que vous faites là ? »

Il poussa sur ses bras pour essayer de se relever mais avorta bien vite sa tentative en grimaçant. Je faillis me précipiter vers lui pour le soutenir mais m’arrêtai net, mes mains à quelques centimètres de lui, n’osant plus le toucher après m’être souvenu qu’il n’était pas du genre « sociable ».

- Je pense que c’est plutôt à moi de te poser la question ! Regarde dans quel état tu es ! Oh mon Dieu…

Les ecchymoses sur son visage étaient violacées au niveau de sa mâchoire. Tendant la main, j’effleurai son menton pour le tourner un peu vers moi et constater les dégâts.

- Oh mon Dieu… Mais qu’est-ce qu’on t’a fait… ? me lamentai-je en parcourant des yeux les zones visibles de sa frimousse et de ses bras. Je vais t’amener à l’hôpital. Il faut te faire soigner. Tu…

J’avais pris sa main dans la mienne pour l’aider à se relever mais j’eus droit à un peu beaucoup de résistance. Je n’en fus pas bien étonnée. J’avais connu Ji Hoon par l’intermédiaire de Chul Hei. Nous étions voisins mais je ne le voyais pas souvent, à part occasionnellement chez notre ami commun. C’était un tort d’ailleurs et je me jurais de l’inviter à boire un chocolat chaud un de ces quatre. Mais revenons à nos moutons ! Première chose : ne pas m’énerver. S’il m’envoyait bouler c’est parce qu’il se méfiait un peu de moi. Je n’étais pas dupe. Il me regardait toujours comme si j’étais une bête bizarre…

- Ji Hoon… Soit un peu raisonnable s’il te plait, repris-je d’une voix douce en m’agenouillant devant lui. Tu es vraiment mal en point et tu vas te mettre en danger en restant là. Donc… Je lui tendis ma main paume vers le haut pour l’inviter à me suivre : Je t’accompagne jusqu’à l’hôpital pour qu’on te colle un ou deux pansements ?

Mieux valait laisser aux animaux sauvages le choix de s’approcher des êtres humains que de leur forcer la main.

Aion † Walker

Spoiler:

Je n'avais jamais eu l'habitude qu'on s'occupe de moi. Me débrouiller seul était un concept que j'avais appris très tôt, ma mère ne faisant que le strict minimum pour moi. Puis après mes dix ans, je me suis retrouvé projeté dans un monde cruel et sans pitié, il avait bien fallu que je sache comment survivre totalement seul. Isolé du reste du monde. Que l'on s'occupe donc de moi ou que l'on éprouve un intérêt quelconque envers moi, c'était totalement étranger. Enfin, je connaissais ça depuis quelques temps avec Tomoya, puis est venu Chul Hei qui lui ne semblait pas vouloir me lâcher. Maintenant, je commençais sérieusement à me douter que sa petite amie Miwa était un peu de la même trempe, et tout aussi têtue... Décidément, j'étais bien tombé en arrivant à Tokyo il y a quelques années. Je plantai mon regard dans celui de mon ainée, ce que je faisais toujours en la voyant. Depuis que nous nous étions rencontrés, j'avais pris l'habitude de l'observer ainsi, essayer de comprendre la relation qu'elle avait avec Chul Hei. L'option "aïon" m'occupait l'esprit quand je la voyais, aussi je ne savais pas quoi faire, par pur respect pour Chul Hei, alors je me contentais d'observer. Visiblement, Miwa semblait ne pas vouloir laisser passer cette chance d'essayer d'avoir une conversation civilisée avec moi et mes blessures pouvaient être un bon prétexte... Surtout que j'ai compris qu'elle était flic et que c'était un peu de son devoir d'aider les gens. Je me mordillai la lèvre.

« Ne vous inquiétez pas, c'est pas grand-chose... rien de bien grave... »

Enfin, je ne devais pas avoir l'air des plus convaincants puisqu'elle n'abandonna pas la partie tandis que moi je commençai à me demander ce que je pouvais faire pour qu'elle me laisse à mon propre sort, sur cette pauvre marche d'escalier. J'avais connu bien pire, je pouvais me débrouiller seul, je pense.

« Je vous assure, ce n'est pas grave, vous pouvez me laisser, je finirai bien par me débrouiller... »

J'eus un frisson lorsqu'elle effleura mes ecchymoses au niveau de mon menton. Je ne savais pas si c'était parce que j'évitai le plus possible le contact à la fois physique et relationnel avec les gens ou si c'était plutôt un frisson de douleur... bien que, frissonner de douleur, c'était un peu étrange, mais cela pouvait bien être les deux à la fois. Néanmoins, ressentant une légère douleur au niveau de mon dos, j'évitai de trop bouger et donc me laissai faire. En revanche, lorsque le mot "hôpital" fit irruption de notre conversation, je fronçai les sourcils. C'est au moment où elle me prit la main que je commençai à montrer une résistance. Je détestais les hôpitaux, c'était bien simple. Trop blanc. Trop pur, alors qu'il s'y passait de nombreuses choses dont on n'avait pas l'idée. Les médecins et infirmières qui vous regardent comme si vous étiez des bêtes de foires. Non, j'avais toujours évité les hôpitaux le plus souvent jusqu'à présent, j'espérai bien que ce n'était pas une humaine qui pouvait me faire changer d'avis. Et pourtant...

Je fixai sa main tendue, réfléchissant. Finalement, je poussai un soupir, légèrement agacé et prit sa main pour essayer de me relever. J'étouffai un léger sifflement de douleur à force d'être resté aussi longtemps dans la même position tout en essayant de me maintenir debout.

« Très bien... mais... n'en dites pas un mot à Chul Hei. »

J'ai mes raisons. Je ne lui avais pas promis que je n'allais attaquer personne, surtout qu'en l'occurrence, ici, on m'avait attaqué en premier, mais bizarrement, je n'avais aucune envie qu'il se retrouve déçu... ou quelque chose d'autres. Je suivis alors la jeune femme dans la voiture qu'elle me montra et je m'installai dedans le plus précautionneusement possible en serrant les dents. Une fois debout, la douleur n'était pas aussi grande, mais en se levant ou s'asseyant, c'était assez intenable. J'essayais de faire comme si de rien n'était, j'avais tout de même ma fierté... Je restai alors silencieux pendant plusieurs minutes, observant au dehors à travers l'une des vitres de la voiture avant de pousser un léger soupir.

« Je... Merci. Enfin... j'espère que ça vous dérange pas trop quand même de m'emmener là-bas... »

Human † Watcher A.D.M.I.N.I.S.T.R.A.T.R.I.C.E

Ji Hoon prit le temps de réfléchir à ma proposition en fixant ma main silencieusement. Je m'armai donc de patience, tenant la pose, attendant son verdict. J'espérais qu'il accepterai mon aide mais, de toute façon, si j'essuyais encore un refus, je baisserais les armes et le laisserais se débrouiller tout seul... avant de contacter Chul Hei pour lui expliquer la situation de son ami. Car lui, peut-être, réussirait à venir à bout de son fichu caractère et à le traîner à l'hôpital.

« Très bien... mais... n'en dites pas un mot à Chul Hei. » soupira-t-il en prenant ma main.

Tiens donc ! Cétait un petit cachotier... mais il devait avoir ses raisons. Je scrutais son visage en l'aidant à se relever, histoire d'y trouver un indice qui m'expliquerai pourquoi il ne voulait pas que son sempai soit au courant, mais je n'y lus que de la douleur. Pauvre Ji Hoon.

- Je te promets de ne pas lui en parler. Du moins pas volontairement. lui dis-je en le soutenant un peu sous l'épaule pour faire les premiers pas vers ma voiture. Non parce que, dans un contexte où il utiliserait un sérum de vérité ou autre chose, je ne serais pas capable de lui mentir hein...

J'essayais à moitié de faire de l'humour pour détendre l'atmosphère. A moitié car je savais que si Chul Hei essayait de me faire parler en me faisant du charme, je ne saurais lui mentir. Promesse ou pas.

Black out ! Ma vision devint noire. Et @#£$µ& !! Encore ces visions ridicules !? Pas tant que ça cette fois-ci. Je vis Ji Hoon, justement, entouré de silhouettes qui le frappaient. Il se défendait à peine, encaissant remarquablement les coups pour quelqu'un de sa constitution. Puis ce fut une femme qui le frappa. Le décor était différent. Et ce n'était plus Ji Hoon qui se faisait frapper. Non ! Impossible. Ce n'était qu'un enfant !

Je lâchai le bras de Ji Hoon immédiatement. Les visions cessèrent. De toute façon, il valait mieux que je le laisse marcher seul pendant les quelques mètres qui nous séparaient de ma voiture. Je pressentais que cela l'avait vraiment écorché d'accepter mon aide alors je ne voulais pas blesser plus son ego. Même topo pour la voiture. Je ne l'aidais pas à s'asseoir et me contentais de lui tenir la portière ouverte, regardant ailleurs pendant qu'il s'installait. Nous ne tardâmes pas à partir et je pris la direction de l'hôpital du centre ville.

Ji Hoon fut silencieux comme une tombe au début du trajet et je n'osais pas briser le silence, trop angoissée à l'idée de le mettre mal à l'aise. Je ne pensais qu'à son bien à vrai dire. Il souffrait physiquement et psychologiquement de ce qui lui arrivait alors autant ne pas risquer de mettre les pieds dans le plat. Ce qui était ma grande spécialité.

« Je... Merci. Enfin... j'espère que ça vous dérange pas trop quand même de m'emmener là-bas... »

- Ji Hoon, si je te l'ai proposé c'est que ça ne me dérange pas voyons, ris-je doucement. Et puis, je devais y passer pour récupérer des documents alors... ce sera pour moi l'occasion de vérifier qu'ils sont prêts. Donc tu vois, ça ne me dérange pas le moins du monde.

J'aperçus bientôt un panneau indicateur de l'hôpital et le pointai du doigt.

- Nous sommes bientôt arrivés.

Un virage à gauche et nous rejoignîmes la zone hospitalière. Des buildings massifs se dressaient devant nous, sans doute très différents dans les services de médecine qu'ils contenaient, mais réellement identiques vu de l'extérieur. Je fis la grimace en me garant non loin de l'entrée du service des urgences.

- Si ça peut te réconforter, je déteste les ambiances d'hôpital. Brrrr ! Cette odeur d'éther et tout ce blanc flippant ! Je n'aime pas du tout. [...] Mais quand faut y aller...

Coupant le contact, je sortis de la voiture et allai ouvrir la portière de Ji Hoon en faisant passer cela pour de la politesse. Prenant la direction de l'entrée, je me mis à sa vitesse de marche pour que nous arrivions à l'accueil ensemble. Là, je montrais ma plaque à la secrétaire.

- Bonjour, officier de police, commençai-je pour impressionner ma victime et qu'elle se taise pour me laisser expliquer. Ce jeune homme a besoin de soins expressément. Contusions, coupures et éventuellement fractures à la clé. C'est plutôt urgent. Vous auriez un box isolé pour que je puisse enregistrer anonymement sa déposition pendant vos soins ?

Prétexte pour que l'on nous mettent dans un endroit tranquille et que Ji Hoon ne se sente pas comme un phénomène de foire. C'était l'effet que l'hôpital me faisait parfois. J'y étais arrivée plusieurs fois en sang après des accidents de boulot et je haissais les regards à la fois inquiets et insistants des autres patients qui attendent aux urgences pour des ongles incarnés ou des toux persistantes. Je voulais épargner tout cela à Ji Hoon.

La secrétaire fut bien docile et appela une infirmière qui nous conduisit non pas dans un box, mais dans une petite chambre de diagnostic dans un couloir quittant le QG des urgences.

- Installez-vous jeune homme. dit-elle à Ji Hoon. Je vous envoie le médecin.

- Mademoiselle, tant que j'y suis, vous pourriez vous renseigner pour savoir si les résultats de scanner de Sanada Miwa sont prêts ? Je dois rester avec ce jeune homme jusqu'à ce qu'il quitte l'établissement.

- Ce n'est pas de mon ressort mais... je vais demander à notre secrétaire de passer un coup de fil au service de radiologie.

- Merci.

L'infirmière s'en alla. Lorsque la porte fut claquée, je pris une chaise et m'assis les bras croisés.

- Ouf, on y est. [...] Ca va ? Tu penses avoir quelque chose de cassé ?

Question idiote certainement, mais je cherchais juste à meubler un peu la conversation en attendant le médecin... et aussi à introduire le sujet suivant.

- Dis-moi. Je ne sais pas si tu seras enclin à en parler mais... pourrais-tu m'expliquer ce qu'il t'est arrivé ? Je suis officier de police, donc si tu veux porter plainte contre X ou ficher tes agresseurs dans nos dossiers pour qu'on les appréhendent s'ils recommencent - ou s'ils ont déjà sévi, qui sait - je peux t'y aider. En revanche, je suis également ta voisine et... je comprendrai que tu ne veuilles pas te prendre la tête avec tout ça et je respecterai ton choix.

Spoiler:

Aion † Walker

Quelque part, je ne voyais pas pourquoi j'insistais sur le fait que Chul Hei ne devait rien savoir de tout ça. Après tout, ça n'était pas contre des anges ou des démons que je m'étais battu, juste de simples humains qui passaient par là, qui avaient commencé la provocation que j'avais avec plaisir continuée. Mais peut-être que son voeu que j'arrête une bonne fois pour toutes d'arrêter d'être aussi hostile s'étendait aussi aux humains, qui sait ? Ce n'était donc qu'une précaution que je prenais avec Miwa, on n'était jamais sûr de rien. Je laissai cette dernière me soutenir sur une partie du chemin jusqu'à sa voiture. Vu la relation que ces deux-là avaient, Chul Hei n'aurait pas forcément besoin du sérum ou de quoi que ce soit d'autres... d'après ce que j'avais pu observer, il suffisait d'un sourire de l'un pour que l'autre soit aux anges, alors... J'esquissai un léger sourire en pensant à ça, qui s'effaça bien rapidement sachant que la totalité des muscles de mon visage me faisaient affreusement souffrir. Je ne fis aucun commentaire lorsque je sentis la pression qu'elle exerçait sur mon bras s'estomper totalement. Néanmoins, je me retournai à demi en ayant l'air interrogateur. Je restai tout de même silencieux, même en voyant que Miwa avait l'air un peu... perdue ? Je ne savais pas trop, mais elle était tellement pâle qu'on aurait pu croire qu'elle venait de voir un fantôme. Finalement, je la suivis à l'intérieur de la voiture.

Je ne dis rien non plus lorsqu'elle me confia qu'elle non plus n'appréciait pas les hôpitaux plus que ça. Moi, c'était à vrai dire plus pour une autre raison. Je ne comptais plus le nombre de fois que j'avais mérité une petite visite dans ces bâtiments d'un blanc immaculé mais que je ne m'y étais jamais rendu. C'était un peu... sous-estimer les humains, mais je ne leur faisais pas confiance en ce qui concernait ce domaine, et les aïons avaient un peu tendance à se régénérer un peu plus vite que les humains. Rien d'alarmant, évidemment, je restai à moitié humain, mais peut-être que certains médecins pourraient se rendre compte de ce petit détail qui peut passer inaperçu. Je fis à nouveau un pauvre sourire à mon aîné comme seule réponse, ne sachant que dire. Et de toute façon, ma mâchoire me faisait incroyablement mal, alors autant éviter de la bouger de trop.

Sans un mot, je la suivis jusqu'au secrétariat. Je me postai derrière elle... avant d'ouvrir grand les yeux. Autant, en dehors de son boulot, elle semblait être quelqu'un de très doux, autant en service, c'était autre chose, j'en avais la preuve sous les yeux. Limite elle commençait à me faire un peu peur. Je continuai à la fixer secrètement avec un air à la fois suspicieux, étonné et (pas au sens propre du terme évidemment...) effrayé.

Quelques minutes plus tard et nous voilà dans une petite pièce ne contenant qu'un seul lit. Sous ordre de l'infirmière, je m'asseyais sur le bord du lit, sentant bien que j'étais totalement mal à l'aise à l'intérieur de cet hôpital. J'essayais de faire passer ce malaise en regardant un peu autour de moi, mais évitant de croiser le regard de Miwa.

« Hmm... ma main, je crois... peut-être un côte... sinon, le reste, mis à part que ça me fait affreusement mal, je crois que ça n'est que quelques contusions, rien de grave. »

J'avais connu bien pire je crois. Je poussai un soupir. Néanmoins, je grimaçai tout de suite en regrettant ce geste. Chaque respiration me donnait l'impression que l'on m'arrachait un poumon. Je ressentais les coups que j'avais reçu dans la poitrine... Mais que pouvais-je dire ?

« Je ne pense pas qu'il soit utile de porter plainte contre eux... ce genre de choses, a arrive souvent, et il se passe des choses bien plus graves en ville et en banlieue, donc ça ne servirait pas à grand-chose. »

Cependant, ma curiosité finit par me délier la langue une bonne fois pour toutes.

« Des scanners ? Pourtant, vous avez l'air en plein forme... »

J'hésitai à prononcer ces phrases, et également celles qui allaient suivre. Je fis rapidement le lien entre tout-à-l'heure, ce moment où elle semblait un peu perdue devant sa voiture et ces scanners. J'étais quelqu'un d'assez observateur alors je pouvais rapidement conclure que tout ça était lié... mais après, j'avais ce que j'appelais un regard sélectif, je ne voyais que ce que je voulais voir.

« Ca a un rapport avec tout-à-l'heure ? Devant la voiture, vous aviez l'air... perdue ? Vu que d'habitude, vous avez l'air en parfaite santé, ça m'a interpellé... Enfin, je ne vous oblige à rien, je n'ai pas à fouiller dans votre vie privée. »

Je ne voyais pas l'intérêt de savoir tout sur tout chez quelqu'un, alors je n'avais pas à l'obliger à me raconter sa vie de long en large. Un médecin rentra alors à l'intérieur et m'ordonna d'un ton sec de m'allonger, ce à quoi je m'opposais, prétextant que je n'étais pas en sucre, avant de m'exécuter, non sans faire une grimace dans le dos de l'homme. (Oui, j'ai trois ans et demi d'âge mental. J'assume totalement.) Après une bonne dizaine de minutes pendant lesquelles j'attendais impatiemment qu'il finisse de m'observer de partout, lançant parfois malgré moi quelques regards de détresse à Miwa dans l'espoir qu'elle fasse quelque chose, mais il n'en était rien, le médecin finit pas prononcer quelques mots.

« Deux doigts et une côté cassés, le reste, ça ne reste que quelques contusions et égratignures de ce genre, ça se refermera tout seul en les protégeant avec quelques bandages. Pour votre côte, vu comment elle est, il n'y a pas grand-chose à faire, il faudra juste attendre et ne pas faire de gestes trop brusques. Je vais vous envoyer une infirmière pour qu'elle vous pose des bandages et pansements, notamment sur votre mâchoire, et une attelle pour votre main. »

Magnifique. Mon boulot de serveur, j'allais devoir y faire une pause. Quoique, j'allais peut-être pouvoir me débrouiller, l'avantage d'être ambidextre. Mais les gestes brusques... me connaissant, je n'allais pas pouvoir me retenir. Je poussai un énième soupir une fois l'homme sorti.

Human † Watcher A.D.M.I.N.I.S.T.R.A.T.R.I.C.E

Le pauvre Ji Hoon grimaçait de douleur même si je remarquais qu'il faisait tout son possible pour se donner de la contenance. Un courageux jeune homme. Je connaissais plusieurs flics qui auraient pleuré leurs mères comme des bébés à sa place.

« Je ne pense pas qu'il soit utile de porter plainte contre eux... ce genre de choses, a arrive souvent, et il se passe des choses bien plus graves en ville et en banlieue, donc ça ne servirait pas à grand-chose. »

Qu'est-ce que je disais ? Bien courageux.

« Des scanners ? Pourtant, vous avez l'air en plein forme... »

Argh ! Et bien curieux !

« Ca a un rapport avec tout-à-l'heure ? Devant la voiture, vous aviez l'air... perdue ? Vu que d'habitude, vous avez l'air en parfaite santé, ça m'a interpellé... Enfin, je ne vous oblige à rien, je n'ai pas à fouiller dans votre vie privée. »

ET VACHEMENT OBSERVATEUR !!! O______________o

J'avais à faire à la réincarnation de Basil détective privé ou quoi ? (Oui je sais qu'en temps normal, "Sherlock Holmes" aurait été plus approprié mais ma petite princesse commence à avoir une sacrée influence sur moi...) Je devais faire attention avec Ji Hoon. Je ne voulais pas que ces maux bizarres lui arrivent jusqu'aux oreilles ou qu'il les devine. Je tenais à garder cette affaire secrète tant que je n'aurais pas eu le fin mot de l'histoire grâce aux examens que j'avais passé. Tout ceci m'inquiétait déjà bien assez sans que j'angoisse ma petite princesse et mon prince charmant. [...] Oh Seigneur... Et si j'avais vraiment quelque chose de grave...? Comment l'annoncerai-je à Chul Hei... ?

Chassant ses pensées de ma tête, je me décidais à répondre à Ji Hoon... sans lui révéler toute la vérité. Car, au fond, il méritait bien que je sois honnête avec lui vu l'effort qu'il avait fait pour me faire confiance. Mais je n'avais vraiment pas envie de le mêler à mes affaires de santé, alors autant lui donner un autre os à ronger en attendant le verdict.

- Ce n'est rien, c'est...

Je fus interrompue par l'entrée d'un médecin. Il s'occupa alors d'examiner Ji Hoon. J'eus la décence de rejoindre la fenêtre et d'y rester à regarder le paysage pour ne pas embarrasser le jeune patient. L'examen ne prit que quelques minutes, fort heureusement. [...] Car je me sentais profondément ridicule devant ma vitre. XD

« Deux doigts et une côté cassés, le reste, ça ne reste que quelques contusions et égratignures de ce genre, ça se refermera tout seul en les protégeant avec quelques bandages. Pour votre côte, vu comment elle est, il n'y a pas grand-chose à faire, il faudra juste attendre et ne pas faire de gestes trop brusques. Je vais vous envoyer une infirmière pour qu'elle vous pose des bandages et pansements, notamment sur votre mâchoire, et une attelle pour votre main. » expliqua en détails le médecin.

Je pus enfin revenir auprès de Ji Hoon qui soupira comme un malheureux lorsque le médecin fut parti.

- Tu t'en sors plutôt bien dis donc, constatai-je. Mais c'est vrai que les côtes cassées c'est... très désagréable. Tu ne fais pas de sport ou de trucs violents au moins ? Si c'est le cas, il faudra vraiment éviter comme la peste sinon tes os vont se ressouder de travers et ce sera pénible à la longue.

Je me tus, réalisant que je devais le démoraliser plus qu'autre chose. Sympa la voisine ! Il n'empêche que j'ai un idiot de collègue au travail qui avait repris l'entrainement pas même 2 semaines après avoir eu 3 côtes cassées et ça donne très très mal à la radiographie ! XD

-En tout cas, si dans les jours qui viennent tu as besoin de quoique ce soit, même que je te prépare un truc à manger car tu te sens un peu fatigué, tu n'hésiteras pas hein ? Et puis, ça nous permettra de faire plus ample connaissance non ? Après tout, même si nous avons un ami commun qui serait ravi que nous soyons comme les doigts de la main, tu m'es bien sympathique alors ce sera un plaisir de te rendre service.

Là encore, une intrusion. L'infirmière revint, armée jusqu'aux dents de pansements, compresses, sparadra et autres réjouissances pour ce pauvre Ji Hoon. Personnellement, j'aimais bien me faire chouchouter mais soigner, non. Je comprendrai donc les grimaces qui allaient certainement suivre...

- Inspecteur, m'interpella l'infirmière après avoir déposé son bac de plastique plein de matériel sur une table au pied du lit de Ji Hoon. J'ai les résultats que vous avez demandé.

Elle sortit de sous ce dernier une longue enveloppe en papier kraft marront. Mon coeur rata un battement. Je tremblai presque lorsque je pris le document en main. Me détournant vers la fenêtre comme précédemment pendant que l'infirmière portait des soins à Ji Hoon, j'ouvris l'enveloppe et en lu le compte rendu qui accompagnait des clichés issus de plusieurs machines médicales. Même si je pouvais lire et comprendre un document de ce type, mon regard descendit automatiquement en bas de page pour lire les conclusions du médecin.

"Conclusions : Le patient ne présente aucune anomalie médicale du cortex cérébral, ni aucune déficience mentale. Le bilan sanguin présente néanmoins une carence notable en magnésium et en fer qui doit être traitée en prévention d'une aggravation par le stress ou la fatigue."

...

Je n'avais donc rien ? RIEN ?! SERIEUSEMENT ?!

Les bras m'en tombèrent et seul le bruissement de la feuille ciselant l'air se fit entendre. Silencieuse face à la vitre, je restai interdite.

- Je ne comprends pas... lâchai-je dans un souffle à peine perceptible.

...

Mais alors, ces visions... qu'est-ce qui m'arrive ?

Aion † Walker

Rien, alors ? Je n'en étais pas si sûr. Oui, j'étais curieux... un problème ? Il n'y a aucun mal à se tenir au courant de ce qui se passe, non ? Néanmoins, je me rappelais un peu de ce que Tomoya me disait souvent, comme quoi il ne fallait pas que je vienne mettre mon nez un peu n'importe où et surtout là où il ne fallait pas. Je n'étais certes pas très prudent, mais tout de même, si j'avais envie de savoir... Cependant, même si certains me considéraient comme un sale gosse, d'autres comme une abomination ou encore d'autres pour autre chose, j'avais tout de même la décence de ne pas poser d'autres questions à Miwa. Après tout, ça n'était pas mes affaires... Même si ce n'était pas ce que je dirais en temps normal, mais là, c'était autre chose. Peut-être aussi que si je m'en mêlais trop, Chul Hei allait bien finir par revenir m'en parler, et pas forcément calmement. Même si l'ange était calme, dès que cela concernait sa dulcinée, il ne l'était peut-être pas autant. La chose qui m'énervait dans cette histoire, c'était que j'étais un peu trop prudent ce côté. La prudence était quelque chose qui m'insupportait. Autant foncer dans le tas, en général, le résultat n'en sera que meilleur.

Un examen plus tard, le verdict était tombé. Tout de même, ils ne m'avaient pas loupés... Heureusement que mon sang de démon allait agir un peu en ma faveur, donc je serais guéri plus rapidement que ce qu'avait annoncé le médecin. (Tss, était-il vraiment obligé de bien appuyer sur mes côtes ? Surtout là où j'avais le plus mal ?) Une chance. Je détournais le regard lorsque Miwa me demandait si je ne faisais pas de sport ou autres choses violents. Si on pouvait appeler ça un sport, provoquer des anges et des démons... Pourquoi pas... Mais dans tous les cas, cela rentrait dans la catégorie "violent".

« Hmm... Un peu de sport de temps en temps, donc pas très violent... Je pense quand même pouvoir m'en sortir avec mon boulot, même avec deux doigts dans une attelle, donc ça ira. Je pense. »

Quand même, si je devais faire une croix sur mon boulot de serveur... Je n'étais pas sorti de l'auberge. Disons que je n'avais pas un revenu très élevé, juste assez pour vivre et cela me suffisait amplement, pas besoin de tout ce que les humains pouvaient inventer, juste quelques trucs indispensables... Mais disons que rien que niveau nourriture, sans salaire, ça allait être dur. Pas question d'aller me plaindre chez Tomoya ou les voisins. (Entre autre, Miwa, Chul Hei... voire carrément Miho.)

Je ne savais que dire lorsque Miwa me proposa son aide. Ou peut-être faisait-elle ça juste par obligation envers Chul Hei ? Aucune idée, mais je n'avais aucunement besoin d'aide, je pense. Je savais me débrouiller seul, j'avais connu pire. Seulement, je ne savais pas quoi penser non plus de sa proposition afin que nous devenions plus proches. Si nous nous connaissions, c'était uniquement par le biais de Chul Hei, était-ce vraiment utile de se rapprocher ? Je ne fis que hocher la tête en signe de remerciement, ne sachant toujours pas si j'allais accepter toutes ses propositions.

Je pris un air suspicieux en voyant une infirmière rentrer dans la pièce avec tout un tas de matériel de torture. Bon, j'exagère... Mais c'était tout comme ! Avouez-le, regardez tout ces machins ! Je ne sais pas à quoi ça sert... Mais il y a de quoi avoir peur ! Je remerciais le ciel (... humhum.) lorsque Miwa se retourna, vu que j'avais à retirer mon tee-shirt pour mes côtes. Pas que je sois l'homme le plus pudique du monde... Mais disons que mes cicatrices et brûlures, traces de ma mère, ça n'était pas joli-joli, et je voulais éviter les questions. Je grimaçais lorsque l'infirmière en question me banda les côtes, puis une fois mon tee-shirt remis, me posa une attelle sur mes deux doigts meurtris puis fixa une compresse sur une partie de ma mâchoire et de mon cou. Le reste n'avait pas réellement besoin de protection. Néanmoins, je jetais un coup d'oeil à Miwa, qui avait l'air... perdue ?

« Un problème ? »

Au même moment, l'infirmière remballa tout son matériel et parut hésiter quelques instants. Pitié, qu'elle me laisse... Mais visiblement, ça n'était pas ce qu'elle voulait.

« Hmm... monsieur ? Ca n'est pas de mon ressort, mais ces marques de brûlures et ces autres cicatrices sur votre corps ne datent pas d'aujourd'hui et sont plus anciennes... Je ne vous jugerai pas, mais si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à en parler au personnel de l'hôpital, nous serons ravis de vous aider. »

Je lui rendis un hochement de tête pas spécialement aimable, alors qu'elle sortait de la pièce. Non, sans blague... Merci, mais ça ira. Intérieurement, j'étais... en colère, mais aussi... troublé. Il y avait tellement longtemps que j'avais vraiment posé les yeux sur ces marques, en vérité... Je reposais alors mes pieds au sol, remettant ma veste correctement sur mes épaules, me tournant vers Miwa en me raclant la gorge.

« Je suppose que ça ira, maintenant, mais je... je vous remercie pour m'avoir amené ici. »

Une sorte d'au revoir... Mais j'avais vraiment l'impression qu'aujourd'hui n'était pas mon jour.

Human † Watcher A.D.M.I.N.I.S.T.R.A.T.R.I.C.E

« Un problème ? »

Je sursautais à la voix de Ji Hoon qui me sortit de ma torpeur.

- Hein ?! m'exclamai-je, un peu prise au dépourvue.

« Hmm... monsieur ? Ca n'est pas de mon ressort, mais ces marques de brûlures et ces autres cicatrices sur votre corps ne datent pas d'aujourd'hui et sont plus anciennes... Je ne vous jugerai pas, mais si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à en parler au personnel de l'hôpital, nous serons ravis de vous aider. »

... Je sentis immédiatement que je n'aurais pas du entendre. Je ne dis rien et refermai en silencel'enveloppe contenant les résultats de mes analyses. Ji Hoon se racla la gorge, signal que je pouvais enfin me retourner.

« Je suppose que ça ira, maintenant, mais je... je vous remercie pour m'avoir amené ici. »

Aaaaaaaaaaaw qu'il est mignon ce gosse ! ♥

- Ne me remercie pas Ji Hoon. N'importe qui aurait fait pareil. lui répondis-je avec un sourire.

Le pauvre avait l'air vraiment embarrassé. [...] Enfin, pas plus que tout à l'heure. J'avais rarement été en compagnie de quelqu'un de si angoissé d'être en présence d'autres personnes... Mais n'empêche qu'il est trop mignon ce gosse ! ♥

Quittant mon lieu d'exil à la fenêtre, je le rejoins et l'aidai à rassembler ses affaires.

...

Hu hu. J'ai une idée nulle. Je peux la faire ? ♥

...

Allez banzai !

Je saisis les joues de Ji Hoon et les lui pinçais comme un gamin avant d'émettre un petit rire démoniaque :

- Hé hé hé ! Tu es trop choupi toi ! ♥ Chul Hei m'aurait assassinée de ne pas t'avoir donné un coup de main et je m'en serai voulu d'avoir laissé tomber un si adorable voisin !

Il allait me tuer. Assurément. Sa vengeance me tomberait dessus certainement au détour d'un couloir. Mais je m'en fichais éperdument ! J'avais enfin réussi à établir le contact avec mon petit voisin alors au diable les convenances !

- Allez viens, je te ramène chez toi. conclus-je en lui faisant signe de me suivre.

Une entrevue bien courte certes, mais qui me suffisait. Ji Hoon était plein de secrets mais il n'était pas temps de le harceler de questions. On ne dompte pas un tigre en un jour n'est-ce pas ? [...] Mais peut-être qu'en le gratouillant et en lui offrant de quoi se repaître... ?

Advienne que pourra !