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 Goodbye, Mr. President

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Aihara Takuya
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Aihara Takuya


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Goodbye, Mr. President Vide
MessageSujet: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyDim 2 Sep - 22:49

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Bibliothèque de l'université de Tokyo,
Le 20 Mai 2012 à 15:32



« Aihara-san, c'est à vous dans deux minutes ! »

C'était la cohue à l'arrière de la scène. L'auditorium de Tôdai, la fameuse université de Tokyo, accueillait aujourd'hui une des rencontres politiques les plus importantes de ce mois de Mai 2010. Comme à mon habitude, avant d'entrer en scène, je vérifiais ma tenue, rajustais mes boutons de manchette, desserrais ma cravate un peu pour avoir l'air moins strict. Puis je faisais mon apparition sous les applaudissements des étudiants, et m'installais au pupitre. On aurait pu croire que j'étais à peine plus vieux qu'eux, l'un des plus jeunes hommes politiques de ma génération, mais il n'en était pas. Confiant, je démarrais :

« Mesdemoiselles, messieurs, tout d'abord je tenais à vous remercier d'être présents aujourd'hui. Si je suis venu vous parler, ici, directement dans cette université, c'est pour vous apporter la possibilité de débattre, avec la perspicacité qui a fait la renommée de Tôdai, d'un sujet fondamental pour l'avenir de notre pays. »

Je fis une pause. Repris mon souffle. L'excitation commençait à monter dans mes veines, mon sang grimpait en température, la pression faisait palpiter mon cœur jusqu'à mes oreilles ; aujourd'hui encore, je devais être convaincant, utiliser les bons mots, répondre aux bonnes questions. La politique était une des rares choses qui ne m'avaient pas lassé dans la vie. Elle était en constant changement. C'était un milieu où il était permis de progresser. J'avais su, comme dans ma hiérarchie angélique, grimper les échelons, et je me retrouvais maintenant un homme d'influence, à faire des discours devant plusieurs centaines de personnes. Assuré, je plaçais mes mots, l'un après l'autre, sans jamais buter, ni faire d'erreur.

« La vérité, c'est qu'il y avait des universités à deux vitesses : celles du statut, qui continuaient à descendre inexorablement, et celles qui s'en sortaient parce qu'elles avaient négocié... »

Le mot qui suivait ne trouva pas son chemin. Je fus instantanément perturbé par la vision qui s'offrait à mes yeux. Une jeune fille d'allure particulièrement familière me regardait de son œil malfaisant, comme si chacun de mes mots lui inspiraient haine et dégoût. Perturbé, je tentai de masquer mon désarroi mais ne put réprimer un froncement de sourcils.

« … silencieusement une entorse au statut. »

Le discours se prolongea sans trop d'embûches, j'évitai de laisser errer mon attention du côté de la jeune fille, et fis de mon mieux pour rester à tout prix concentré : la tension qui avait grandi en moi lorsque j'avais croisé son regard s'était apaisée, et j'arrivais à aligner mes mots comme s'il ne s'était rien passé.

« Je le dis, non pas pour recentraliser cette question là. Nous avons bousculé tant de statuts, tant d'immobilismes qui seraient heureux de reprendre par la main de la caricature, ce que nous avons donné par la main de la volonté politique. Je vous remercie de votre attention. »

Les applaudissements se déclenchèrent à nouveau alors que je quittais le pupitre et descendais les escaliers qui me ramenaient au pied de la scène. C'est là que, conformément à la procédure, je devais serrer les mains importantes, m'écouter être congratulé ; tout ça m'importait guère. Mon regard s'aventura instantanément vers ce coin de l'auditorium où était assise la réminiscence de notre passé. Sora... qu'était-elle venue chercher ici, celle qui, il y a bien longtemps, avait eu l'idée de s'éprendre de moi, alors que mes yeux n'étaient tournés que vers notre Père ? Elle soutint mon regard, un moment, puis disparut. Quant à moi, je pris congé de ma compagnie rapidement, et m'élançai dans les couloirs, à sa poursuite. Pourquoi ? J'avais bien mieux à faire.

Oui, mais elle me devait une revanche.

Je la suivais à la trace. Elle était devenue une telle démone qu'il était impossible de l'ignorer, on pouvait le voir rien qu'au feu qui brûlait dans ses yeux. Elle savait qu'elle était suivie. Sora me balada un moment, d'aile en aile, et je ne perdis pas le rythme, jusqu'à ce qu'elle pousse une porte.

Je l'avais suivi jusque dans une bibliothèque. Entièrement vide. Je refermai la porte derrière moi avec un rire amusé. Elle ne se cacherait pas bien longtemps...


Dernière édition par Aihara Takuya le Dim 16 Sep - 20:28, édité 1 fois
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Akano Sora
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyLun 3 Sep - 21:46

Cette journée était destinée à être une journée, somme toute, comme les autres. Se lever, aller à l'Université, attirer quelques ennuis, et se tourmenter. Voilà le programme pré-établi qui m'attendait. J'avais jusqu'à présent rempli trois des étapes de ma journée. Se lever, c'était assez simple, bien que ma dépression actuelle me donnait l'irrésistible envie de fusionner avec mon lit. À croire que ma part humaine avait beaucoup d'influence sur moi ces temps-ci. Aller à l'Université, je n'avais pas trop eu le choix puisque techniquement, j'y étais déjà. Mais pour une fois, je n'avais pas séché les cours, ce qu'on pouvait clairement marquer d'une croix sur le calendrier.

Le troisième point était une tâche que je ne manquais jamais de faire, de jour comme de nuit: me tourmenter. Je poussais tellement de soupirs que je risquais de mourir prématurément à ce rythme. Comme je ne trouvais aucune réponse à mes tracas, ceux-ci revenaient me hanter en boucle. La solution était pourtant si simple: éradiquer les problèmes à la source. Mais cette "source", je ne pouvais y toucher, pour une raison que je n'arrivais pas à saisir.

Il ne me manquait donc que la dernière étape de ma journée à combler: m'attirer des ennuis. Etape dont je me serais franchement bien passée aujourd'hui. Mais j'avais comme le sentiment que je ne pourrais pas passer à travers les mailles du filet.

Je me rendis mécaniquement en cours de civilisation japonaise et m'installais au fond de l'amphithéâtre, à mes habitudes. Je commençais à sortir mon bloc-notes lorsque le professeur passa une annonce pour nous avertir que le cours était annulé et que nous recevions un invité à la place. Allons donc. Quel guignol allaient-ils nous présenter ? La porte latérale s'ouvrit sur quelques journalistes et des caméras, et mon coeur se serra. J'avais un mauvais, un très mauvais pressentiment. Puis il entra.

Mon coeur s'arrêta de battre et tout autour de moi ne fut plus que silence et vide. Je me sentais mourir une seconde fois, tombant dans les précipices infernaux. Il était là, devant moi. Celui qui avait détruit ma vie et mon coeur. Celui qui m'avait rendue folle d'amour puis de rage. Aihara Takuya.

Je ne pus détacher mon regard de sa silhouette tout le temps que dura son discours. Pourtant, je n'aurais su dire quels avaient été ses mots. Mais lorsque ses pupilles croisèrent les miennes, un sentiment de panique m'envahit, et je me précipitais hors de la salle. Vite. Je devais m'éloigner de lui. Il ne pouvait pas réapparaître ainsi. J'avais déjà trop souffert par sa faute.

Je courrais dans les couloirs de l'Université, sans vraiment savoir où j'allais. Je sentais son aura me suivre, j'entendais ses pas claquer derrière les miens. Je suffoquais, le regard brouillé par la peur. Je poussais une porte au hasard et atterris dans la bibliothèque. Paniquée, je me réfugiais entre deux rayonnages de livres et m'accroupis, les genoux serrés contre ma poitrine, tremblante.

« Notre Père qui êtes aux Cieux... »

Je psalmodiais ma prière, comme si elle avait pu repousser le mal loin de moi. La folie me gagnait peu à peu. Cette folie qui ne m'avait jamais vraiment quittée.

« ... et pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés... »

Je me balançais sur le sol, mon regard fixant le plancher usé de la pièce, ne pouvant se détacher de cet enchevêtrement de veines. Comme des veines humaines. Le plancher saignait-il lui aussi si on le tranchait ?

« ... et jusqu'à l'heure de notre mort. Amen. »

Il m'avait trouvée.
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Aihara Takuya
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyJeu 6 Sep - 23:27

Une fois la porte derrière moi refermée, il n'y avait plus d'issue. Sora... Après tout ce temps, si je m'étais attendu à la revoir dans un tel endroit ! J'aurais cru cette histoire oubliée, enterrée bien loin dans ma mémoire, mais elle était la preuve vivante que l'on ne récolte que ce que l'on sème. Elle était exactement ce que je méprisais, ce que je chassais, ce que je haïssais. Et pour en rajouter sur son cas, elle s'en était directement pris à moi. Malgré le fait que j'aie réussi à la chasser du Paradis par la suite, il restait toujours dans ma bouche à chaque vois que je voyais son visage comme le goût du sang qui avait coulé le jour où elle avait tenté de m'assassiner. Rien que sa pensée éveillait en moi comme une sorte de désir de vengeance, quelque chose qui ne m'arrivait que rarement, comme on m'avait appris que Dieu savait pardonner. Non... Sora, elle était allée trop loin.

Quelque chose me semblait différent, cependant. Bien que je n'aie pas eu le plaisir – ou bien le déplaisir – de rencontrer Sora en sa qualité de démone, le peu que j'avais pu voir d'elle pendant la conférence m'avait semblé bien anormal. Même déchue, je lui trouvais quelque chose de différent. Peut-être que c'était cet éclat dans ses yeux. Le jour où elle avait essayé de me tuer, un feu d'une vivacité sans égal y avait brillé, l'animant comme une bête sauvage. Ou peut-être était-ce juste la couleur de ses cheveux, après tout, je n'y avais jamais vraiment fait attention.

Je restai silencieux devant la porte de la bibliothèque un instant, m'habituant au silence, puis rajustai mon costume d'un geste de la main. Même si c'était pour lui donner une leçon, au bout de tant de temps, il fallait bien que je sois présentable, non ? Avec un sourire confiant, je m'avançai dans les rayons, à sa recherche. Elle n'était pas bien loin. Je la sentais respirer.

Ma course se poursuivit. Dans le silence de la bibliothèque où seul le bruit de mes chaussures résonnait, je l'entendais murmurer des paroles comme la folle qu'elle était. Mes yeux se posèrent sur elle, ses mains jointes, les yeux rivés sur le sol. Depuis quand avait-elle aussi peur ? J'avais pourtant fait les frais de sa témérité par le passé. Sa déchéance l'avait-elle tant affaiblie ? Au moins la punition avait fait son effet, pensai-je, me rapprochant un peu plus d'elle.

Elle continua son monologue, qui se révéla être une Prière. J'aurais du être offensé qu'une telle créature de la trahison invoque notre Père ainsi, mais mes sentiments étaient partagés. Elle était tombé si bas dans la saleté, dans le vice, qu'invoquer un Dieu qui l'ignorerait n'aurait fait que rajouter à sa misère.

« ... et pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés... »

Le pardon ? Quel pardon ? Il n'y avait pas de pardon pour les gens comme elle. J'enlevai encore à la distance qui nous séparait, et m'assis sur mes talons, face à elle.

« ... et jusqu'à l'heure de notre mort. Amen.
- Amen, je répétai après elle. »

Ma main se guida jusqu'à ses cheveux, tombant en cascade sur ses yeux. Elle les caressa doucement, avec la bienveillance d'un père, puis se referma brusquement, et, dans un geste violent, je redressai sa nuque et forçai son regard dans le mien.

« Si tu gardes mémoire de nos erreurs, Père, 
personne ne peut espérer le salut.
 »

Je resserrai encore un peu mon emprise sur elle, elle grimaça de douleur. Elle qui avait tenté de nous tenir tête, à notre Seigneur et à moi-même, je la trouvais ici craintive et aussi faible qu'une humaine et même ses yeux ne reflétaient que la peur. J'en étais quelque peu déçu. Comment pouvais-je me satisfaire de l'inconnue qu'elle était devenue ? Je la relâchai brusquement, et, me redressant :

« Mais si tu nous offres ta miséricorde, 
nous nous approcherons de toi. 
»

Je lui tournai le dos et attrapai un livre au hasard, faisant mine de le feuilleter, puis le laissai tomber au sol.

« Foutaises, n'est-ce pas ? Le pardon... On ne l'accorde que si on le veut bien. Qu'en penses-tu, Sora ? Toi aussi tu veux t'approcher de Lui ? »

Je pris un autre livre, plus lourd cette fois, et le feuilletai à nouveau, sans en lire le contenu.

« Il est peut-être un peu trop tard, tu ne crois pas ?! »

Et aussitôt je lui envoyai l'ouvrage avec force en plein dans la tête. Il retomba au sol dans un bruit de fracas, après avoir percuté son front. Si elle avait cru pouvoir s'en sortir comme ça... Et ce n'était qu'un avertissement.
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptySam 8 Sep - 9:08

Son « Amen » me glaça le sang. Instinctivement, je me recroquevillais, resserrant mon poignet gauche contre ma poitrine. Avec ma blessure et l'attelle qui en résultait, j'étais dans une position on ne peut plus mauvaise. Sans parler de ma situation actuelle. Si j'avais été en pleine possession de mes pouvoirs, j'aurais pu espérer lui tenir tête, malgré son chien de garde. Mais dans mon état... Allais-je mourir aujourd'hui ?

Je frissonnais en sentant ses doigts dans mes cheveux. Malgré la folie, la haine et ma déchéance, je ne pouvais empêcher mon coeur de battre plus fort à ce contact. Il ne l'avait pas oublié. Et peut-être était-ce ma plus grande malédiction.

Takuya tira d'un coup sec, m'arrachant un gémissement plaintif et m'obligeant à croiser son regard. Ma nuque et mon cuir chevelu étaient douloureux. Des larmes de douleur perlaient à mes yeux mais je les retenais. Même si elle ne valait plus rien, j'avais encore ma fierté. Une fierté bien ébranlée puisque je me doutais bien que la peur habitait mon regard à cet instant précis.

« Dieu n'accorde pas plus de pardon que toi. Il ne fait que juger les fautes et les punir. Le pardon n'est qu'une utopie. »

Il me relâcha et je retombais au sol. Son regard parcourait les rayonnages et j'en profitais pour rapprocher mon sac de moi. Il feuilletait un livre tout en confirmant ma pensée. Le pardon, quelle idée naïve. Si cette notion existait réellement, y aurait-il des meurtres passionnels ? Et surtout, serais-je ici ? Le pardon, je n'en avais vu trace lors de mon jugement céleste. J'avais commis une faute, j'ai été déchue. Voici le véritable fonctionnement.

« Il est peut-être un peu trop tard, tu ne crois pas ?! »

Une douleur vive traversa mon front alors que l'ouvrage retombait à mes pieds. Je touchais la zone d'impact et observais le sang sur mes doigts. Il ne m'avait pas loupée. Mon regard se posa sur le livre qui m'avait blessée. La Bible. S'était-il seulement rendu compte qu'il me jetait son précieux ouvrage au visage ? Lui lançant un regard de défi, je crachais sur le livre sacré. Je me relevais et lui fit face.

« Et maintenant, que vas-tu faire Takuya ? Me tuer une deuxième fois ? »

J'observais son visage et les sentiments qui m'agitaient en ce moment étaient totalement contradictoire. J'éprouvais le besoin d'en embrasser chaque parcelle autant que celui de le lacérer. Tous les coups qu'il avait pu m'apporter n'avait fait qu'attiser mon désir pour lui, en même temps qu'ils faisaient naître ma haine. Peut-être étais-je masochiste.

« Ou m'envoyer ton chien parce qu'en vérité... »

Je m'approchais doucement. J'allais mourir aujourd'hui, je le savais. Alors autant ne pas lui donner le plaisir de me voir résignée et attendant ma sentence.

« Tu n'en as pas les cou*lles ? »

Et à ces mots, je serrais aussi fort que ma puissance me le permettait, les éléments mentionnés.
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Aihara Takuya
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyLun 10 Sep - 16:38

La vue du sang sur sa peau attisa comme un nerf en moi. Je me sentis instantanément plus puissant, comme envahi d'une force nouvelle. J'étais là pour qu'elle comprenne ce qu'elle m'avait fait, alors j'allais lui faire payer et avec les intérêts. Sora essuya le sang, j'eus un sourire satisfait. Ironiquement, le livre qui m'avait servi d'arme à l'instant se révéla être la Bible ; je m'autorisai encore un sourire, le Christ était mon arme, encore et toujours. Sora se rebiffa cependant et cracha littéralement sur l'ouvrage. Mon expression changea radicalement. Elle me provoquait, blasphémant ainsi sous mon nez, me réconfortant dans l'idée qu'aucune sorte de pardon n'était possible pour elle. Elle était dégoûtante... Je l'observai avec mépris me cracher son venin, alors qu'elle soufflait encore sur le feu de ma colère.

« Et maintenant, que vas-tu faire Takuya ? Me tuer une deuxième fois ? »

La tuer ? Il n'en était pas question. Je savais que j'allais me salir en récupérant ce qu'elle me devait, mais jamais je me serais déshonoré au point de la tuer. Non, je n'étais là que pour la faire payer, la faire souffrir un bon coup et avoir ma vengeance. Elle ne méritait même pas la mort, non, elle méritait seulement qu'on retourne le couteau dans la plaie, comme elle aurait du tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler.

Elle me regarda de cet air qui m'insupportait, comme s'il se passait des tas de choses dans sa tête, comme si son cerveau de pécheresse trimait à conspirer contre moi. Visiblement, je m'étais trompé en la pensant plus faible qu'elle ne l'avait été par le passé. Elle avait toujours la même façon de toiser, arrogante et sûre d'elle, on l'aurait crue capable de pousser une montagne d'une seule main, et ça ne me plaisait guère. J'étais là pour ma revanche, et elle ne prendrait pas de haut, elle qui était tombée plus bas dans la poussière. Elle aurait dû avoir peur, car je n'allais pas la laisser avoir le dessus encore une fois... Même sans Shin, j'étais capable de mener cette mission à bien. C'était mon combat.

« Ou m'envoyer ton chien parce qu'en vérité... Tu n'en as pas les cou*lles ? »

Elle accompagna ses mots du geste adapté, et par réflexe, je levai la main sur elle, l'envoyant valser dans une gifle monumentale. Ces démons, décidément, étaient vraiment sales et putrides, j'en étais presque révoltée. De toutes façons, Sora était de ces anges qui faillissent et tombent dans le vice. Ce n'était pas surprenant de sa part d'être aussi méprisable. Je répondis à sa provocation en la plaquant violemment contre le mur. Ma main saisit son visage, je forçai son regard dans le mien à nouveau.

« Tu te crois puissante parce que tu as l'impression que je te porte de l'intérêt ? Hein ? »

Mon regard glissa jusqu'à son cou. C'était tentant. Je m'y attaquai, et laissai une ecchymose bien visible sur sa peau. Je me retirai, souriant à la vue de mon oeuvre. Au moins, si je ne la tuais pas, ça ferait partie des souvenirs de notre petite rencontre... Et vu la couleur bleue qu'avait pris la peau, elle en aurait pour un petit moment.

« Tu sais, Sora... Je n'aurais jamais cru te croiser ici. À vrai dire, je t'avais presque oubliée ! »

Soudain je la libérai, m'écartant de son maigre corps. J'en profitais pour faire craquer mes phalanges, puis mon cou. Pas que j'allais avoir besoin de mes poings... Mais peut-être que si, en fait ? Je lui tournai le dos. Je savais l'action risquée, mais la rapidité de mes réflexes me permettait d'user d'un peu de provocation, moi aussi.

« Tu as une dette envers moi, alors on devrait en finir rapidement. Ça ne fera pas trop mal si tu penses à autre chose... Hm, en fait si, mais tu n'en as pas tenu compte quand tu as essayé de me tuer, hein ?! »
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyLun 10 Sep - 17:27

Sa réaction ne se fit pas attendre. La gifle monumentale qu'il m'infligea me projeta au sol. Je me mis à rire nerveusement à portant la main à ma joue. Encore une fois, il n'y allait pas de main morte. J'étais bonne pour un bel oeil au beurre noir. Du moins, si je survivais à cette confrontation, ce dont je doutais fortement. Je me relevais et me retournais vers lui, mais j'eus à peine le temps de l'apercevoir que mon dos heurta le mur violemment. Mon visage se tordit en une grimace de douleur. Décidément, la condition humaine n'avait rien d'enviable.

« Tu te crois puissante parce que tu as l'impression que je te porte de l'intérêt ? Hein ? »

J'esquissais un sourire provocateur.

« Je ne le crois pas Takuya, j'en suis persuadée. Pourquoi te souviendrais-tu de moi sinon ? Même si ton intérêt est haineux, c'est toujours mieux que l'indifférence. »

Au moins, il me voyait. Pas comme au Paradis où il ne savait même pas que j'existais avant ma confession.

Je vis une lueur amusée passer dans ses yeux. Que préparait-il ? La réponse fut claire lorsque je sentis ses lèvres sur la peau fine de mon cou. Il la mordait et l'aspirait sans douceur. La sensation était déplaisante mais à la fois excitante et je ne pus empêcher un gémissement de franchir mes lèvres. Je le désirais toujours, autant qu'avant, voire plus. J'eus une pensée furtive pour Ji Hoon, mais elle disparut bien vite.

« Tu sais, Sora... Je n'aurais jamais cru te croiser ici. À vrai dire, je t'avais presque oubliée ! »

Sa déclaration fut comme un coup de couteau en plein coeur, et je me laissais glisser au sol lorsqu'il me libéra. Oubliée ? Comment pouvait-il ? Même après ce que j'avais fait, ne représentais-je rien pour lui ?

Il me tourna le dos et j'en profitais pour récupérer ce que je cachais dans mon sac. Une arme. Je l'avais empruntée à Rei la veille, je ne pensais pas m'en servir si tôt. Je me relevais doucement tandis qu'il ne semblait pas se méfier.

« Tu as une dette envers moi, alors on devrait en finir rapidement. Ça ne fera pas trop mal si tu penses à autre chose... Hm, en fait si, mais tu n'en as pas tenu compte quand tu as essayé de me tuer ?! »

Je bondis derrière lui et enserrais son cou de mon bras, l'autre maintenant le revolver pointé sur sa tempe. Je pris la liberté de respirer son odeur avant de parler, d'une voix froide.

« Je n'ai pas vraiment envie que ça se finisse si vite, tu sais. »

J'enclenchais l'arme en appuyant sur le loquet avec mon pouce. Un petit bruit se fit entendre, signalant que l'arme était prête à l'emploi.

« Je sais bien que ça ne te tuera pas. Mais tu voudras peut-être éviter le retour au pays dans d'atroces souffrances, non ? »

Je le retournais, sans arrêter de pointer mon arme sur lui, puis le plaquais doucement contre le mur. Le canon descendit jusqu'à se retrouver appuyé contre son estomac. Je visais un point mortel pour les humains, et il le savait. Mes lèvres effleurèrent doucement sa mâchoire et remontèrent vers son lobe que je mordillais.

« Mon cher Takuya, je te promets qu'après ça, tu ne pourras plus m'oublier. »

J'appuyais le canon de l'arme un peu plus fortement sur son estomac tout en effleurant ses lèvres des miennes.

« Embrasse-moi, ordonnais-je. Ne t'en fais pas, ça ne fera pas trop mal si tu penses à autre chose... »
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Aihara Takuya
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyLun 10 Sep - 19:33

Sora marquait définitivement un point. Elle ne me laissait pas indifférent, non, puisqu'elle ne m'inspirait que haine, et dégoût. Si elle m'avait laissé de marbre, alors j'aurais laissé coulé, comme pour tous les anges sur lesquels s'était abattue ma sentence, et j'aurais, peu à peu, effacé toute trace d'elle de ma mémoire. Sora n'était pas non plus la seule à avoir tenté de s'en prendre à ma vie. D'être aussi proche du Créateur que je l'étais, chaque jour ou presque était ponctué par les attaques vaines d'un ange jaloux ou d'un démon rancunier. J'en avais oublié beaucoup, pourtant, mais Sora avait réveillé en moi le désir d'une vengeance trop longtemps oubliée.

Elle me prit de vitesse cependant lorsque je sentis quelque chose de froid et métallique sur ma tempe. Une arme ? Une démone avec une arme ? J'avais du mal à y croire. Si elle était devenue faible au point de se déplacer armée, la situation était encore pire que je ne l'avais imaginée. Après tout, nous, créatures surnaturelles, n'avions que peu à craindre de tels gadgets que les revolver, et si elle était assez minable pour craindre la menace humaine, alors les démons étaient vraiment bien pire que je ne le pensais.

« Oh, eh bien, Sora, on dirait que tu as trouvé un nouveau jouet ? Heureusement qu'il n'y en avait pas encore quand je t'ai chassé du Paradis, tu aurais presque pu me tuer avec ça ! »

Sora respira dans mon cou comme l'animal qu'elle était. J'entendis un clic, le bruit du loquet, le même son léger que celui des glaçons qui se fissurent dans une boisson trop chaude, et je me demandais, est-ce que le crâne de Sora ferait le même bruit si je le fracassais contre le sol ? Je me retournai vers elle alors qu'elle enclenchait son coup d'état, me faisant reculer jusqu'à ce que je heurte doucement le mur. Je lui offris un sourire totalement inadapté à la situation, et levai mes mains en l'air.

« Mon cher Takuya, je te promets qu'après ça, tu ne pourras plus m'oublier. »

On aurait pu croire que depuis tout ce temps, Sora aurait oublié ce qui par le passé l'avait poussée à se suicider en m'attentant – ce qu'elle et les autres avaient appelé amour, et il était la cause de plus en plus de procès dans nos contrées. Mais le regard qu'elle me lançait, la façon dont elle avait gémi précédemment, son désir de m'être importante, je n'avais qu'à peine eu besoin de la sonder qu'elle s'était vendue. Alors comme ça, elle en pinçait encore pour moi ? Ça me faisait un point de plus. Je pouvais en jouer, me jouer d'elle, gagner... Et Dieu seul savait comme rien que le fait d'avoir Sora devant moi, à portée de main me donnait des envies qui tendaient à peine vers le sadisme. Étonnant, puisque inhabituel chez moi.

D'un mouvement du poignet, Sora pressa le revolver un peu plus fort contre mon abdomen.

« Embrasse-moi, dit-elle, laissant nos lèvres se frôler alors que je souriais contre elle. Ne t'en fais pas, ça ne fera pas trop mal si tu penses à autre chose... 
Si ça peut te faire plaisir, je peux bien t'accorder une dernière volonté. »

M'exécutant, je captai son regard et glissai ma main dans son cou, l'effleurant doucement, puis la logeant dans sa nuque, jusqu'à ses cheveux. Posément, je l'attirai à moi, ne la quittant pas des yeux, pour les fermer au dernier moment, lorsque nos lèvres se touchèrent enfin. Le baiser que nous échangeâmes était particulièrement doux, il n'avait rien d'un baiser de lutte. Je ne tentais pas de dominer l'action, après tout, je lui avais accordé une faveur. Ce n'était cependant pas une raison pour qu'elle considère ça comme un geste de soumission. Je rompis le contact, et lui accordai un nouveau sourire.

« En voilà un pour toi, ma Sora, et celui-ci... soufflai-je, resserrant ma prise sur ses cheveux, c'est pour me faire pardonner. »

Le baiser qui suivit fut totalement différent du premier ; si le premier n'avait pas été orienté vers une domination de ma part, celui-ci l'était beaucoup plus. Je voulais lui faire mal. Il était violent, et le goût de sang qui envahit l'échange ne m'étonna même pas plus que ça. Et pourtant, je ne voulais pas arrêter. Il fallait que Sora comprenne qu'elle n'aurait pas le dessus. Que je n'étais pas sa victime, ni du passé, ni du présent.

Avec le baiser comme diversion, je la désarmai rapidement et envoyai son jouet de l'autre côté de la bibliothèque, sous une étagère. Le contact se rompit de lui même, j'essuyai le sang qui coulait de ma lèvre avec un sourire et m'écartai d'elle.

« Ce n'est pas très fair play de tricher... Alors, maintenant qu'on est à armes égales, tu fais comment ? »

Soudainement, je saisis ses mains et les bloquai derrière son dos, l'envoyant face la première contre le mur qui, décidément, était le théâtre de tous les retournement de situation. Je serrai ses poignets avec toute la force dont je disposais. Il resterait sûrement de jolies ecchymoses ici aussi.

« Je ne savais pas que tu avais toujours ce petit faible pour moi... Contente de me revoir ? »

Un crac se fit entendre. J'avais brisé son poignet.
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyMar 11 Sep - 11:14

Je n'avais qu'une seule certitude à cet instant: j'avais perdu la tête. C'était ce qui finissait par arriver à chaque fois que je me trouvais trop près de Takuya. Il ne m'avait jamais laissée indifférente, et ce ne sont pas les décennies qui y avaient changé quelque chose. Son parfum m’enivrait toujours autant, son corps me donnait toujours envie de me fondre en lui et ses lèvres m'appelaient toujours à goûter au fruit défendu. Il était mon péché, le plus beau qu'il soit. Je l'aimais tellement...

Mon coeur se décrocha lorsque ses lèvres touchèrent les miennes. Je sentais sa main contre ma nuque et son souffle s'écraser sur mon visage. Le baiser était doux. Jamais on ne m'avait embrassée avec tant de douceur. Je me sentis fondre alors que ses lèvres me transportaient, m'emmenant dans ce Paradis que j'avais quitté. Lorsqu'il se détacha, je ne vis que son sourire. J'étais heureuse. Il me voyait enfin. « Ma Sora », c'était si beau... Mon Ange...

Le baiser qui suivit fut plus sauvage, plus passionné. Ses dents violentaient mes lèvres et l'échange ne tarda pas à prendre un goût de fer que je reconnus aisément. Mais je m'en fichais. Il était là, contre moi, et c'était tout ce qui comptait. Dans le feu de l'action, je passais mes bras autour de son cou et il en profita pour me désarmer, envoyant mon arme hors de portée. Je ne m'en préoccupais guère. Je n'allais pas en avoir besoin pour ce qui allait suivre.

Mais sans que je ne comprenne, mon visage fut écrasé contre le mur, mes mains liées dans mon dos. J'avais mal, affreusement mal. Pas tant physiquement que dans mon coeur. J'avais été bernée. Il ne m'aimait pas. Des larmes se mirent à couler le long de mes joues à cette constatation. Et il continuait de me torturer avec ses mots et ses mains. Un craquement sonore se fit entendre et je hurlais ma douleur. Mon poignet gauche, celui déjà blessé, venait certainement de se briser. De longs sanglots m'empêchaient de respirer normalement et je ne voyais plus rien, ma vision brouillée par mes larmes.

« Takuya... mon Amour... »

Ma voix était suppliante. Je tournais la tête, essayant de le voir, sans succès. Allait-il me tuer cette fois ? Et qu'y pouvais-je ? Je n'avais plus rien pour me défendre. Après tout, c'était ce que je voulais. Pourquoi continuerais-je à vivre s'il ne m'aimait pas ? L'image de Ji Hoon s'imposa dans mon esprit. Ji Hoon... J'avais promis de le protéger. Je ne pouvais pas l'abandonner comme ça. Et Rei, mon amie. Elle non plus, je ne pouvais me résoudre à la laisser derrière. Je pensais aussi à Chul Hei, qui m'avait apporté son aide malgré tout. Je devais vivre, ne serait-ce que pour eux. Parce que je n'étais plus seule.

« Laisse-moi la vie sauve Takuya... »

Je fermais les yeux, culpabilisant déjà pour ce que j'allais faire.

« Si tu le fais, je te dirais ce que je sais. Sur un Ange... un Ange qui s'est détourné de votre Père... »
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyMar 11 Sep - 14:05

Le cri perçant qui s'échappa de ses lèvres résonna dans ma tête comme la douce musique de la victoire. Elle pleurait, les larmes dégringolant sur ses joues, sa respiration saccadée par les sanglots. Voir Sora dans cet état représentait pour moi quelque chose de terriblement excitant. Je me sentais toucher au but, je n'aurais pas besoin de l'abîmer beaucoup plus pour être satisfait, pourtant je ne trouvais pas en moi la force de m'arrêter. Je voulais la faire souffrir, la faire pleurer, crier, et plus encore, accomplir la totalité de ma vengeance, et qu'elle s'en souvienne toute sa vie. Étais-je en train de perdre la raison ? Sûrement . Mais j'avais aussi mes faiblesses, comme Dieu nous a créés à son image, et que j'avais aussi été homme. Il n'existait pas d'ange sans vice, au même titre qu'on accordait un minimum de tolérance aux êtres comme moi, qui ne faisaient pas preuve de pitié. Il ne fallait pas me laisser aller cependant, ou les choses pourraient se retourner contre moi. Tuer, même si ce n'était pas de façon arbitraire, n'était pas dans mes habitudes. J'avais d'autres principes, d'autres moyens.

Sa façon de me supplier me rendit complètement fou. Elle m'implorait de lui laisser la vie sauve. Comment osait-elle, après avoir tenté de m'assassiner ? Mon cœur s'emballa malgré moi. Sora était devenue si faible, si pitoyable qu'elle était là, à pleurer pour que je l'épargne. Le sentiment de toute puissance qui m'envahit n'avait d'égal que la satisfaction d'envoyer une bonne dizaine de traîtres en Enfer. Encore mieux, ce n'était pas Shin qui s'en occupait, mais bien moi, et de mes propres mains, je lui infligeais une partie de la douleur qu'elle m'avait infligée. Décidément, la déchéance n'était pas une punition suffisante pour un tel crime.

Sora me prit cependant de court avec sa prochaine déclaration. Alors comme ça elle savait quelque chose... ça me paraissait au moins aussi intéressant que l'admirer me suppliant, si elle me permettait de mener ma mission à bien, je pouvais bien lui accorder une oreille. Avec toute la méfiance que je lui devais ; je n'étais pas assez dupe pour me laisser berner par les belles paroles d'une démone de son genre.

D'une main, je relâchais mon emprise sur elle, et de l'autre l'adossai au mur.

« Après tout ce temps tu as enfin appris comment me parler. »

Je lui accordai un regard intéressé. Ses yeux, rougis d'avoir pleuré, laissaient encore s'échapper quelques larmes alors qu'elle sanglotait doucement. Lorsque l'une d'elle dévala sa joue, je l'interrompis dans sa course, puis dirigeai mon regard vers ses lèvres tremblantes. Ma main trouva son chemin jusque sur son menton, le calant entre mon pouce et mon index.

« Tu vas gentiment me révéler tous tes secrets, n'est-ce pas ? On négociera ta vie ensuite. »

Sa vie... Je me devais d'être juste. Si elle m'apportait des informations importantes, alors je serai forcé de la laisser filer sans laisser d'autres jolies traces sur sa peau... Le sacrifice m'était difficile, mais je m'étais juré de toujours privilégier ma Mission à n'importe quel combat personnel entrepris.

Sora, par contre, devait savoir que si ses informations se révélaient erronées... Elle ne verrait plus la lumière du jour avant un bon bout de temps.

« Tu m'aimes non... ? Tu n'oserais pas me mentir, hein, ma jolie Sora ? »
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyMar 11 Sep - 14:40

Avais-je fait le bon choix ? Je m'apprêtais, je le savais, à détruire la vie de quelqu'un d'autre. À lui faire subir la pire souffrance au monde. L'Ange perdrait ses ailes et ses souvenirs. Moi qui détestais les Anges pour cela, je m'apprêtais à imposer ce sort à l'un d'entre eux. Une personne qui ne le méritait pas vraiment. Une personne qui me détesterait comme jamais. Mais je me sentais trop lâche pour mourir aujourd'hui. Lâche, c'était le mot oui.

La pression sur mes mains se desserra et Takuya me retourna pour me faire face. Je n'essayais même plus de montrer un visage digne alors que je le savais ravagé par mes larmes.

« Après tout ce temps tu as enfin appris comment me parler. »

J'avalais ma salive douloureusement.

« On dirait bien. L'amour ne t'a jamais touché. »

Je baissais les yeux, peinée. Je tentais de retenir mes larmes mais elles continuaient de dévaler sur mes joues. Soudain, je sentis son pouce caresser ma joue avant qu'il ne me relève le menton. Je rencontrais son regard profond dans lequel je me perdis. Takuya, ne vois-tu pas des mes yeux tout l'amour que je te porte ? Pourquoi ne peux-tu pas l'accepter ?

« Tu vas gentiment me révéler tous tes secrets, n'est-ce pas ? On négociera ta vie ensuite. »

Je déglutis, apeurée. Si ce que j'avais à lui révéler n'était pas assez intéressant, il pouvait très bien décider de ne pas m'épargner. Cependant, Takuya avait toujours été un homme de parole. De plus, il s'agissait de ma dernière carte. Je n'avais pas le choix.

« Tu m'aimes non... ? Tu n'oserais pas me mentir, hein, ma jolie Sora ? »

Je soupirais.

« Je ne t'ai jamais menti Takuya. Pourquoi commencerais-je ? Je sais très bien que tu vérifieras par toi-même. Et si je t'ai menti, je sais aussi que tu sauras me retrouver. Je ne suis pas naïve sur ce point. »

Je tournais la tête sur le côté, incapable de trahir cet Ange en regardant son futur bourreau dans les yeux. Je fermais les miens fortement. Je me dégoûtais.

« Il y a un Ange, ici, à Tokyo. Il... il vit sa vie, sans s'inquiéter de ce qu'il se passe... il s'est même opposé aux Anges envoyés de l'Occident... pour protéger les humains contre la volonté divine... »

Tu es un monstre Sora. Un monstre de dénoncer une personne qui s'est battue à tes côtés et qui te considérait comme une alliée. J'avais envie de vomir. Mes jambes ne me soutenaient plus et mon corps ne restait debout que sous la poigne de Takuya.

« Il s'est amourachée d'une humaine... Une humaine à qui il a dévoilé sa nature... »

Une humaine qui elle aussi allait souffrir par ma faute. Des larmes perlèrent à nouveau de mes yeux.

« Il s'appelle... »

J'aurais voulu que quelqu'un m'empêche de le dire...

« Shimizu Kanon. »
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyMar 11 Sep - 20:26

« Je ne t'ai jamais menti Takuya. Pourquoi commencerais-je ? Je sais très bien que tu vérifieras par toi-même. Et si je t'ai menti, je sais aussi que tu sauras me retrouver. Je ne suis pas naïve sur ce point. »

Bien. Elle était avertie. Si jamais il lui prenait l'idée de me raconter je ne sais quel mensonge, elle me donnerait une raison valable de lui envoyer mon précieux toutou, et je me serais fait un joli plaisir de jeter la première poignée de terre sur son cercueil. Je la regardai se débattre contre elle même. Ma petite séance de torture se révélait être encore plus fructueuse que prévu, si Sora en était aux combats intérieurs... Et en même temps, elle était en plein dans ce sentiment que je ne comprenais pas.

De par le passé, j'avais trahi bien des compagnons, j'avais abattu ma sentence sur bien des amis, et j'en avais regardé bien d'autre tomber de notre Jardin sans même leur tendre la main. Jamais je n'avais été infidèle à notre Père, jamais je ne lui avais désobéi, la pensée n'avait même pas traversé mon esprit. À part une fois... Mais je m'étais quand même exécuté. J'étais un homme de raison. Ma mission était ce qu'elle était, je n'avais rien à me reprocher, et étais donc incapable de culpabilité.

Sora ferma les yeux. Alors les démons eux aussi étaient pris de remords ? Elle avait pourtant du tuer, blesser, maudire nombreux humains et homologues démons depuis que je l'avais envoyée tout droit en Enfer, alors pourquoi s'en vouloir autant ? Comme elle fuyait mon regard, j'observai ses lèvres se mouvoir alors qu'elle participait à la chute de ce traître. Elles étaient rouges et gonflées. Ça n'en était que plus fascinant de les regarder.

« Il y a un Ange, ici, à Tokyo. Il... il vit sa vie, sans s'inquiéter de ce qu'il se passe... il s'est même opposé aux Anges envoyés de l'Occident... pour protéger les humains contre la volonté divine... »

Les mots de Sora me déclenchèrent un frisson. La situation était pire que je ne l'avais imaginé. Quelqu'un qui s'opposait aux volontés divines... Comment avait-il pu m'échapper ? Je fronçai légèrement les sourcils, attendant qu'elle m'en dise plus.

« Il s'est amouraché d'une humaine... Une humaine à qui il a dévoilé sa nature... »

Si le fait de s'être entiché d'une saleté d'humaine pouvait être pardonnable à n'importe quel ange un peu idiot, le fait de se révéler ne l'était pas. Nous devions rester secrets jusqu'à ce que notre Père décide de nous révéler au grand jour. Cet Ange était-il stupide au point de ne pas craindre ma menace ?

« Il s'appelle... »

Je retins mon souffle, il n'y avait que peu de sensations similaire à celle qui m'envahissait à cet instant, celle de toucher au but. Sora, ma vengeance, ce pour quoi j'étais venu, les dernières minutes, tout avait disparu, comme effacé de mon esprit, alors que je me concentrais sur ce que me disait la démone. Elle prit sa respiration, et d'une voix presque inaudible, m'offrit le pain béni qu'elle m'avait promis. Son nom.

« Shimizu Kanon. »

Mon sang ne fit qu'un tour.

« Lui... »

J'avais déjà mené quelques recherches sur lui. Un Ange, il avait récemment demandé l'autorisation de passer gardien auprès des hautes sphères du Paradis. Je lui soupçonnais un amour étrange pour le genre humain lorsque j'eus ouï de son association caritative via mes fonctions d'homme politique, mais je n'aurais jamais cru qu'il nous aurait trahi à ce point... C'était simple, il n'y avait qu'une punition pour les pécheurs de son genre, qui osaient s'opposer à nos forces alliées ainsi qu'à notre Créateur. Il n'y avait qu'une solution... Il devait tomber.

Je relâchai le visage de Sora, et m'appuyai au mur en posant ma main juste à côté de son visage, l'empêchant de bouger trop. De ma main libre, je dégainai mon téléphone portable, et composai un numéro que je ne connaissais que trop bien. La sonnerie se fit entendre plusieurs fois, et je me retrouvai face à une boîte vocale. Je jetai un bref coup d’œil à ma montre. Seize heures tapantes. Il devait être en cours. J'en profitais pour lui laisser un message.

« Shin, tu sais qui c'est. Je vais avoir besoin de toi rapidement. Retrouve-moi à mon bureau, ce soir... On a du pain sur la planche. »

Je fermais l'appareil d'un geste de la main, et reportai mon attention sur Sora.

« Bien, on dirait que tu as su reconnaître ce qui est sage pour toi... »

Je retrouvai son regard, et soufflai doucement dans son cou, m'approchant doucement,

« Mais ne crois pas que c'est fini, Sora. »

Et l'embrassai à nouveau.
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MessageSujet: Re: Goodbye, Mr. President
Goodbye, Mr. President EmptyMer 12 Sep - 9:07

Je me sentais minable et détestable à cet instant précis. J'avais trahi quelqu'un qui m'avait accordé un minimum de confiance et il allait payer de ma lâcheté. Si Takuya ne me tenait pas fermement par le visage, je me serais écroulée au sol. Mon regard et mes pensées étaient vides. Comme mon coeur certainement.

« Lui... »

Ainsi, il le connaissait déjà... Ma seule consolation fut de penser que ses investigations ne l'avaient pas mené jusqu'à Abe Miho. Cette petite avait un don. Qui sait ce que les Anges auraient pu vouloir faire d'elle. En précipitant Kanon aux Enfers, peut-être avais-je réussi à les éloigner d'elle. Elle serait tranquille. Mais sans son Gardien et petit ami.

Je sentis la poigne de Takuya se relâcher et je dus faire un effort surhumain pour ne pas tomber au sol. Il décrocha son téléphone et attendit patiemment les sonneries s'égrener.

« Shin, tu sais qui c'est. Je vais avoir besoin de toi rapidement. Retrouve-moi à mon bureau, ce soir... On a du pain sur la planche. »

Shin. Mon corps trembla de peur à l'entente même de son nom. Il était un fléau pour les Anges, la menace suprême. Tout à coup, je commençais à m'inquiéter pour Kanon. Il n'allait quand même pas...

« Tu... tu ne vas pas le tuer hein ? »

Il se contenta d'un petit sourire en réponse. Puis son souffle s'écrasa dans mon cou, me faisant frissonner. Et une fois de plus, ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes. Je ne résistais pas. J'en étais incapable. Et je savais pertinemment que ça l'énerverait. Alors je le laissais faire, me dominer, lui donner ce sentiment de puissance. C'était tout ce qui importait pour lui.

Lorsqu'il se détacha de moi, je le repoussais doucement, la tête basse.

« S'il te plaît Takuya... Je pense que tu m'as assez détruite aujourd'hui. »

Je le contournais et ramassais mon sac et mon arme que je rangeais dedans. Puis je me tournais vers lui.

« Toi comme moi savons que si tu le souhaites vraiment, tu pourras me retrouver alors... Laisse-moi partir pour cette fois. »

Je mordis mes lèvres gonflées et abîmées. Puis je fis demi-tour et m'approchais de la porte de sortie. Je devais aller à l'hôpital pour mon poignet. Seulement, je ne pus m'empêcher de marquer un arrêt.

« Prend garde Takuya. Kanon... il est loin d'être le seul. Les Anges et les Démons... beaucoup se rallient à la cause humaine. Un jour, le Ciel tombera. »

Et j'attendais ce jour avec impatience. Un jour Takuya, je regarderai ton corps se tordre de douleur et ton âme partir vers le puits. Et ce jour-là, je te promets que j'aurais fini par t'oublier. Je serai la première à me détourner de ta dépouille.

Je posais ma main valide sur la poignée de la porte.

« Je déteste t'aimer... »

Ce n'était qu'un murmure, mais je savais qu'il l'avait entendu.

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