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 Une poupée de ton enfance

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Do Sung Mi
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Do Sung Mi


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MessageSujet: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyMar 24 Juil - 22:36



Sung Mi † Kanon
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Le 7 Mai 2010, 13:52

Le monde allait encore et toujours trop vite. Pourquoi est-ce que les humains étaient si pressés ? Il courraient, tout le temps, nuit et jour, allant d'endroit en endroit - avaient-ils seulement un but ? Le Japon n'était pas différent de chaque autre pays, ou de ma Corée natale. Je me rendais compte peu à peu que l'exil que j'étais venue chercher ici n'était peut-être qu'une belle illusion, utopie trop contée par les livres et la télévision. Le Japon était comme les autres pays.

Mais comme je n'avais pas non plus l'intention de m'ennuyer, j'avais simplement décidé d'aller marcher un peu dans les rues de la ville. Essayer d'apprécier un peu. De faire des choses qui n'étaient réservées qu'aux gens membres du bien ? De plus, il n'y avait ici rien de bien surnaturel, pour éveiller mon éternelle faim. Ils étaient bien rares, les moments où je me sentais rassasiée, mais il faut croire que même lorsqu'on est une démone, à force de ne pas s'alimenter, la faim cesse.

La faim qui saissait mon estomac à cet instant là n'était cependant pas négligeable. Cela faisait plusieurs heures qu'il hurlait, se tordait, grognait, tentant de me faire réagir - à croire que j'avais aussi perdu ce réflexe là, et la sensation m'incommodait, mais ne m'arrêtait pas pour autant. J'avais quand même décidé qu'il fallait mettre faim à ces bruits grotesques, et avait profité de l'affluence dans la rue marchande pour me fondre dans la foule, et voler à manger derrière un grand occidental. On ne m'avait pas remarquée.

Je m'étais ensuite assise, pour savourer mon festin. Il se révéla être encore meilleur puisque gratuit. J'avais réussi à chiper au passage, quelques brochettes de yakitori, et même un botchan dango. La cuisine de ces marchands ambulant étant cependant douteuse, je ne finis pas mon repas, et laissai mes restes à un chien errant.

Les gens passaient. Toujours plus vite. Ils étaient pressés, ils n'avaient pas le temps. Et je regardais leurs jambes s'agiter, presque au pas de course. Il y en avait vraiment beaucoup. A cette heure ci, il était dur de marcher sans se faire foncer dedans par un homme en costume, ou un punk pas très clean. Je préférais me tenir à l'écart. Ces humains... Ils étaient dégoûtants.

Mais il y avait quelque chose d'encore plus dégoûtant, à cet instant. Une odeur. Une très forte odeur, caractéristique, que j'aurais su reconnaître entre mille. Ca sentait l'ange. Et il ne me fallut pas longtemps pour repérer la créature - une tête qui dépassait de la foule, parce qu'il était grand. Il ne m'intéressait pas.

Je décidais de mettre le camp avant de me faire repérer par l'homme. Il n'y avait que lui et moi, de pas humain ici, alors il ne lui faudrait pas longtemps - autant fuir. De toutes façons, je ne savais pas ce qu'il pensait des gens de mon espèce, alors il valait mieux fuir ce satané endroit au cas où -et ce n'était pas rare- ne ça dégénère. Au cas où il nous ait en horreur.

Bien. Il ne me restait plus qu'à me lever, et marcher tout droit, comme j'avais l'habitude de le faire. Rien de plus. Décidée, je me remettais sur mes pieds, et envisageait de faire un pas, mais le chien errant en décida autrement.

D'un mouvement fluide, il se jeta sur moi, vraisemblablement attiré par mon aura démoniaque, et s'affaira à me mordre répétivement le poignet. Saisie par la douleur, je l'envoyai violemment contre le mur, lâchant un gémissement étouffé. Mais déjà, les passants avaient remarqué mon accès de colère, et commençaient à murmurer sur mon compte. Les sourcils froncés, je reprenais ma marche rapide, essayant de fuir à tout prix... Et oubliant totalement l'ange.


Dernière édition par Do Sung Mi le Dim 9 Sep - 20:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyMer 25 Juil - 20:31

Le soleil qui pointait son nez me donnait le sourire et j’avais plus envie de me promener ces jours-ci. Après avoir pris un repas à la cantine de la Kronos Heaven Corp, entreprise dans laquelle je travaillais depuis peu, j’avais fini de passer quelques coups de fil importants de mon bureau puis j’étais sorti. Bien que je travaille à la Kronos, j’étais mon propre patron. J’avais créé avec l’aide de Sakuya Toya une association caritative. Je n’avais aucun rendez-vous cette après midi là. Je flânais juste tranquillement dans la rue parmi les passants. J’aimais cela. Cela m’aidait à me souvenir de pourquoi j’étais descendu sur Terre et je n’avais vraiment aucun regret. Pourtant, à Tokyo, la foule n’a rien de bien exceptionnelle. Comme dans chaque grande ville, les personnes passent sans vraiment se voir, plongés dans leurs propres soucis. Et pressés de rejoindre maison ou lieu de travail. Ou bien juste faisant du lèche-vitrine devant les jolies boutiques du quartier. Mais même si certains y verraient de l’égoïsme…moi j’y voyais une certaine harmonie. Comme une colonie de fourmis, chaque personne semblait avoir trouvé une place dans le groupe, une raison suffisante d’exister et d’apporter sa propre pierre à l’édifice. Ce n’est qu’en groupe que l’on peut accomplir de grandes choses.

Je passais à un coffee shop très sympa pour commander un thé glacé que je sirotais dans la rue, tranquillement. Les rayons du soleil me caressaient doucement le sommet de la tête et cette chaleur me remplissait de joie. Comme le dit l’expression, il en faut peu pour être heureux. Je pensais à Miho qui devait être au Lycée en train d’étudier sérieusement, à Chul Hei qui devait se trouver au studio de danse. Tout allait pour le mieux. Après avoir jeté mon verre en carton à la poubelle, je m’arrêtais un moment car des touristes coréens me demandèrent de les prendre en photo. Je m’exécutais avec grand plaisir et bredouillais les deux trois mots de politesse que je connaissais en coréen. C’était mon ancien colocataire et meilleur ami Chul Hei qui me les avait appris et j’étais content de pouvoir enfin m’en servir. Un sourire sur les lèvres, je repartais et me décidais à aller dans une librairie réputée. J’avais urgemment besoin d’un livre de méthode pour m’aider en informatique qui était loin d’être mon fort même si je faisais tout mon possible pour m’y intéresser. Librairie que je ne verrais jamais …

Car je sentis une aura étrangère donc je connaissais la nature. Un démon. Je fronçais les sourcils, il n’était pas habituel de croiser des démons à cette heure-ci dans cette partie de la ville. Du moins, je n’en avais jamais vu beaucoup dans le coin. Je m’aidais de ma grande taille. Étant donné que je surpassais une grande majorité des passants, je scrutais la foule avec curiosité. J’aurais pu simplement passer mon chemin en haussant les épaules, de toute façon les démons ne valaient pas grand-chose à mes yeux mais j’avais appris à être prudent ces temps-ci. J’allais d’ailleurs me détourner, ne trouvant pas la personne a qui appartenait cette aura que je sentais mais il se passait quelque chose quelques mètres devant moi et je m’approchais instinctivement car les gens s’étaient tous attardés sur quelque chose. C’est alors que je la vis. J’étais à moins d’un mètre d’elle. Et je me figeais totalement.

« Ses longs cheveux qui descendaient en cascade, son regard mutin, ses lèvres comme des pétales, son allure fragile et sa taille frêle. C’était Elle »

Ma bouche s’ouvra un court instant jusqu’à que la raison me revienne enfin et que je contemple ce que je voyais devant moi quelques instant auparavant tourner les talons et s’enfuir rapidement. Car, il fallait que je me rende à l’évidence, ce ne pouvait pas être elle. Ce que je voyais clairement, c’était un démon. Mes pas suivaient les siens alors que je ne leur avais pas donné cette permission. A petite foulée rapide pour la suivre, j’essayais de me rendre à l’évidence si évidence il y a avait. Car, je ne pouvais pas associer ce que j’avais sous les yeux, et ce que c’était en réalité. J’étais complètement sous le choc. Moi qui pensais avoir oublié son visage, ses traits. Il avait fallut un seul instant pour qu’ils ressurgissent dans ma mémoire.

Finalement j’attrapais son poignet blessé pour la forcer à s’arrêter et à se tourner pour que je puisse une fois de plus voir son visage. Si ce n’était pas elle, ça aurait pu être n’importe qui…sa descendance peut-être. Il fallait que je sache. J'étais plus que troublé.

- Pe..petite sœur ?
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyJeu 26 Juil - 23:11

J'avais couru sans me retourner. J'avais remarqué brièvement que l'ange était à mes trousses. Qu'est-ce qu'il me voulait ? Des comptes à régler, en plein dans un lieu public, à cette heure ci de la journée ? Hors de question que je m'expose à ces idiots d'humains. Je m'étais déjà assez fait remarquer pour la mauvaise raison à cause de cet imbécile de chien – il fallait que je parte vite d'ici, avant que quelqu'un ait la fabuleuse idée d'appeler les secours, ou même pire, la police. Je n'avais pas encore de papiers valables cette décennie, et hors de question que je passe pour une clandestine ou encore une clocharde.

La canidé avait cependant bien amoché mon avant-bras. Je sentais la douleur me picoter de plus en plus, alors que je me glissais entre passants et touristes dans ma course effrénée, et lorsque je décidais de décrocher le point que je fixais du regard pour aller plus vite, je remarquai que de grosses gouttes de sang avaient dévaler jusque dans ma main. Il fallait soigner ça au plus vite, ou les conséquences allaient encore être handicapantes. Soudainement étourdie par la vue du sang sur ma peau, je ralentis, essayant tout de même de garder un rythme pour fuir à l'ange. Je lui jetai un bref coup d’œil. Il était toujours après moi, semblait-il. De toutes façons on ne pouvait pas le rater, sa tête dépassait toujours de la moyenne des gens.

J'émettai un grognement peu classieux lorsqu'un jeune punk qui m'avait tout l'air d'un délinquant me fonça dedans. Pour qui se prenait-il ? Moi qui avais fait de mon mieux pour éviter de tâcher mes vêtements avec le sang, voilà que ma blouse était beaucoup plus rouge, que blanche. Je me retint de lui tirer les cheveux, mais lui soufflai au visage lorsqu'il me lança un « Fais attention ou tu vas, gamine » plein de dédain. S'il savait que j'avais plus de 400 ans, cet ignorant !

C'est sans compter sur la rapidité de passe-partout, qui profita de l'incident du punk pour se saisir de mon avant-bras. C'est qu'il était entêté, celui-là. Mais étonnamment, il ne me lança aucun regard sévère que j'avais anticipé, et ne m'attaqua pas non plus. Au contraire, son air était empreint d'une inquiétude, que je n'avais pas l'habitude de voir adressée à moi. Pourquoi était-il comme ça ?

« Pe... Petite sœur ? » avait-il prononcé.

Pardon ? Étais-je en train de perdre mon japonais, ou l'ange m'avait-il appelée petite sœur ? Je fronçais les sourcils, perturbée. Quel était son problème, à celui là ?

« 뭐지? »

Je lui avais rétorqué sans réfléchir dans mon coréen natal. Cet homme devait avoir des hallucinations, ou s'être carrément trompé, mais en aucun cas je n'étais sa sœur. Sèchement, je retirai mon poignet de sa main, mais mon geste ne fit qu'accentuer la blessure. J'étais en position de faiblesse.

Les sourcils toujours plus froncés, je reprenais mon japonais courant, et lui lançai un regard sévère.

« Qui es-tu ? Qui est-ce que tu crois appeler petite sœur ? Répond ! »

Tant qu'à faire, si il pouvait utiliser un de ses quelconques pouvoirs d'ange pour soigner ma plaie et me laisser tranquille... Autant en profiter, avant de disparaître dans la circulation.
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyMer 1 Aoû - 15:29

Si je m’attendais à cette réponse…en coréen. Si j’avais bien tout saisi elle me demandait ce qui se passait, elle devait être aussi surprise que moi en fait, puisque j’étais ange et elle démon. Nous n’étions pas sensé converser ensemble mais plutôt nous détester. Mais cette ressemblance aussi troublante méritait explications. Je desserrais mon emprise sur son poignet blessé et elle put le reprendre. Tandis qu’elle avait les sourcils froncés, elle était surement en colère – les démons sont toujours en colère – j’arborais une mine totalement perturbée. Sans surprise, elle me questionna donc. De toute évidence elle n’était pas ma sœur et il était donc compréhensible qu’elle ne comprenne pas pourquoi je l’avais appelé de la sorte. Je tentais donc de me reprendre, de plus fermer mon visage aux sentiments comme j’avais l’habitude de le faire avant de devenir ange gardien. Une véritable statue de pierre. Je répondais tout aussi froidement.

- C’est une erreur de toute évidence. Mais votre visage est si ressemblant …

Je baissais la tête, me sentant soudainement très stupide. Comment avais je pu croire à un miracle pareil l’espace d’un instant. Non, c’était certainement trop beau pour être réel. Il fallait que je me fasse une raison. A moins que …pouvait-elle avoir perdue la mémoire ? Je détaillais la jeune fille hargneuse que j’avais les yeux à la recherche de réponses sans résultat. Après tout, il fallait peut être que je lui parle pour savoir. Mais ici…Nous étions en pleine rue. Ce n’était peut être pas un endroit très pratique pour parler, surtout que la démone était blessé au poignet et que le sang commençait à attirer le regard des passants. Je regardais donc autour de moi, réfléchissant à la situation. Je n’étais qu’un ange gardien, mes pouvoirs étaient assez limités et ils étaient surtout liés à Miho. Mais j’avais eu la chance d’avoir pu passer un temps fou à étudier. Notamment la médecine, même si ce n’était pas ma matière préféré et que je n’avais jamais eu l’occasion de mettre en pratique mes apprentissages notamment à cause de mon enveloppe humaine trop jeune d’apparence. Je secouais la tête, pourquoi je pensais à la soigner alors qu’elle se trouvait dans le camp adverse. Mon regard se posa sur sa blessure et je secouais la tête encore une fois. Si ça trouve, c’était vraiment elle, ou quelqu’un de ma famille. Je ne savais vraiment que faire. Finalement, je me souvenais que j’avais dépassé un café désert avec une pharmacie juste en face, quelques mètres un peu avant.

- Désolé mais nous devrions parler. J’ai quelques questions à vous poser.

Si je m’excusais, ce n’était nullement pour le dérangement mais parce que j’attrapais une nouvelle fois son poignet blessé. Elle devait me maudire mais je ne pouvais la laisser s’échapper. Si elle partait maintenant, je savais que je ne pourrais pas en dormir de la nuit, et j’avais déjà beaucoup de choses préoccupantes sans avoir besoin de m’en rajouter une. Je retrouvais rapidement le café. Il était complètement vide, poussiéreux et les propriétaires semblaient ne pas avoir vu de clients depuis une éternité. Je traversais la pièce et choisit une table la plus éloignée du comptoir.

- Asseyez-vous ici. Je vais vous chercher de quoi vous soigner, c’est bien là une preuve que je ne vous veux aucun mal n’est ce pas ? Vous voyez, je vous laisse le choix de partir, mais vous ne saurez jamais ce que j’ai à vous dire si vous fuyez.

Je partais à la pharmacie en me disant que je devais vraiment avoir perdu la tête pour faire des choses pareilles. C’était une servante du mal et je la soignais et l’invitait dans un café…j’étais complètement inconscient. Mais tellement fou d’inquiétude et de doutes. Je me devais de savoir.
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyLun 20 Aoû - 22:25

L'expression pleine d'incompréhension de l'ange ne changea pas. Il avait l'air totalement perdu, tentant malgré tout de trouver une solution, mais une solution à quoi ? Je n'étais pas sa sœur, j'étais de très mauvaise humeur, et puis c'était tout. Je récupérai mon poignet blessé et frottai mon avant-bras douloureux. L'ange sembla se ressaisir, avant de prononcer quelques mots.

« C’est une erreur de toute évidence. Mais votre visage est si ressemblant … »

Mon expression se détendit un peu. De toute évidence, le pauvre petit était totalement déboussolé. S'il fallait le raccompagner chez lui cependant, je me serais fait un plaisir de le faire... Mais ce soudain flash, le fait de me confondre avec sa sœur, ça restait étrange. Était-ce à cause de ma nature de succube, de mon habilité à transcender la réalité afin de montrer quelque chose de plaisant, qui l'avait fait voir sa petite sœur ? Pourtant, j'avais tenté de le fuir plus que tout, alors pourquoi mon don se serait-il activé tout seul ? Non, ce n'était rien d'autre qu'un banal faux-air qui avait complètement déstabilisé le jeune homme.

Son regard se posa sur mon avant-bras. Est-ce qu'il ressentait la douleur, lui aussi, effrayé par la vue du sang de sa « petite sœur » s'écoulant goutte par goutte sur le sol ? Il était rare qu'un ange décide d'offrir un peu de sa lumière à une créature de ma sorte, et moi-même, en plus de 400 ans d'existence, n'avais jamais réussi à les tromper au point de m'attirer leur gentillesse innée. L'illusion était-elle assez puissante ?

« Désolé mais nous devrions parler, s'excusa-t-il en s'emparant de mon bras à nouveau, J’ai quelques questions à vous poser. »

Eh bien, je l'avais mise dans le mile, pensais-je, ne luttant pas contre le soudain contact. Cet ange était bien trop bon pour laisser partir le portrait craché de sa sœurette ainsi. Par curiosité, je décidais de le laisser faire, le suivant dans les rues bondées jusqu'à ce qu'il pousse la porte de ce qui semblait être un tout petit café. Le lieu était intime, presque abandonné, et atrocement poussiéreux – je ne pus m'empêcher d'éternuer en y pénétrant.

Il m'accompagna jusqu'à une table. Je m'y assis, mais il ne prit pas de chaise. L'ange me regarda d'un air affolé, et parla vivement :

« Asseyez-vous ici. Je vais vous chercher de quoi vous soigner, c’est bien là une preuve que je ne vous veux aucun mal n’est ce pas ? »

Me vouloir du mal ? Je me permis de rire intérieurement à la remarque. Comment est-ce qu'un ange de son genre aurait pu me vouloir du mal ? Lui qui était capable de recueillir une démone dans la rue pour panser ses plaies... Ce genre de créatures n'étaient capables que de bien. J’acquiesçai, lui faisant comprendre que je lui accordais ma confiance. Il continua :

« Vous voyez, je vous laisse le choix de partir, mais vous ne saurez jamais ce que j’ai à vous dire si vous fuyez »

… Voilà qui m'intéressait déjà plus. Si le chérubin avait à me dire, alors il avait trouvé l'oreille qui l'écouterait, et peut-être même plus. Changeant radicalement d'attitude, je décidai de me fondre derrière un masque d'innocence, lui accordant mon sourire le plus sucré et plein de candeur, sans oublier de froncer les sourcils de douleur pour qu'il se dépêche à me refermer.

Il disparut et j'entrepris de l'attendre patiemment.
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyVen 7 Sep - 16:11

J’arrivais à la pharmacie et faisait la queue patiemment. Enfin, « patiemment » n’est pas le mot. Distraitement, je tapais du pied, ressassant toutes les hypothèses que je m’étais forgées au cours des 10 dernières minutes et essayais de les analyser une à une. Quand mon tour fut venu, je demandais d’une traite tout ce qui allait servir à soigner cette démone qui m’attendait dans le café juste à coté …ou pas. Elle n’avait pas été très bavarde, ce qui me laissait peu de détails pour analyser sa personnalité, il fallait que je me rende à l’évidence, j’étais face à une parfaite inconnue.

Je déposais les affaires sur la table du café en m’asseyant en face d’elle. Vu que j’étais dos au comptoir, je pouvais me féliciter d’être assez grand pour cacher le matériel médical que j’avais apporté et ce que m’apprêtais à faire, à n’importe quel regard indiscret qui aurait été dans notre direction. De toute manière, c’était avant tout la tranquillité des lieux qui m’avaient poussé à y emmener la jeune demoiselle. J’esquissais une moue dubitative et attrapais, plus délicatement cette fois-ci, son poignet blessé. Et je commençais par désinfecter la plaie en appliquant généreusement du produit. Puis j’osais enfin me risquer à regarder mon interlocutrice dans les yeux. Elle possédait des yeux tout a fait captivant, comme ma petite sœur autrefois, ce qui était d’autant plus troublant.

- Qui êtes vous exactement ?

La question était simple. Même si j’en avais pas mal déduit de ce que j’avais pu ressentir et entendre, au final, je savais juste que c’était une démone et qu’elle était d’origine coréenne. Du moins avait elle vécu assez longtemps en Corée pour savoir le maitriser parfaitement. Je savais que les démons perdaient leur mémoire humaine mais j’osais espérer qu’elle en savait quand même un peu sur la personne qu’elle avait pu être dans le passé. J’attrapais le fil et l’aiguille que j’avais préparée et plantais l’aiguille très proprement, à la façon d’un chirurgien expérimenté. J’étais plutôt satisfait de voir que je n’avais rien perdu des cours de pratiques médicinales.

- Ça risque de tirer légèrement à partir de maintenant. Mais je vais essayer d’être assez rapide.

Je lui devais des explications. Chose que je n’étais pas trop en mesure de faire en la soignant, je me contentais d’écouter mais je ne préférais pas me distraire alors que j’étais en train de recoudre son poignet. Heureusement, il ne lui fallut que trois petits points et, en manque de ciseau, je coupais rapidement le fil chirurgical avec mes dents pour faire un nœud solide qui pourrait résister le temps de la cicatrisation et la proximité m’intimida beaucoup. Je relevais la tête très rapidement que j’en attrapais presque le tournis.

- C’est …bon.

Mon regard se planta une nouvelle fois dans le sien, et mon subconscient s’alarma au plus haut point. En effet, cette action toute simple me faisait perdre pied et je devais lutter pour ne pas la prendre dans mes bras pour voir l’effet que cela produirait. Elles étaient si semblables…que mon cœur aurait aimé se prendre au piège de la confondre avec la vraie. Heureusement que la raison était là pour l’en empêcher. Je me prenais la tête entre les mains, la situation devenait tellement étrange que j’aurais cru pouvoir me réveiller dans mon lit à chaque instant.

- Vous comprenez, vous lui ressemblez tellement …Je ne peux croire que vous n’êtes pas ma sœur. Mais vous auriez peut être pu faire partie de ma descendance non ? Et si ma sœur s’était marié avec un coréen ?

Encore une fois, je prononçais des paroles insensées. Le Japon et la Corée du Sud avaient toujours été des pays qui se détestaient cordialement, et cela bien avant que mon temps. Sortir et même vivre avec un homme issu de ce pays auraient été pour ma sœur un déshonneur immense et je doutais qu’elle se soit trouvée dans des conditions où elle aurait pu rencontrer un tel homme. Mais au fond de moi je l’espérais. Même si j’étais auprès de Miho, je ne possédais pas de personnes me portant d’amour véritablement familial. Au final cet amour protecteur et si chaleureux me manquait plus que je ne voulais me l’avouer.
HS: milles excuses pour le retard...le temps que je m'installe, la fin de mon job et la rentrée, j'ai pas vraiment vu le temps passer :s
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptySam 8 Sep - 0:14

Il revint, les bras chargés de ce qui me paraissait relever plus de l'instrument de torture que du matériel médical – peu importait, mon avant-bras me faisait vraiment de plus en plus mal, et le sang ne coagulait pas aussi rapidement qu'il le devrait. Je me laissais faire par ses mains adroites, il avait l'air de savoir ce qu'il faisait, et son toucher était doux. Il ne voulait pas me faire de mal. Lorsqu'il appliqua le produit sur ma plaie, je fronçai les sourcils ; c'était douloureux, mais c'était la procédure. Il fallait souffrir un bon coup, et ça irait mieux après. Un peu perturbée par tout ça, je détournai mon regard de mon bras ensanglanté, et m'affairai à détailler le visage de l'ange. Il était concentré. Il sentit sûrement mes yeux sur lui à ce moment là, puisqu'il m'adressa un regard, et prit la parole.

« Qui êtes vous exactement ? »

Cette fois ci, ce fut moi qui baissai les yeux la première. Cette question... C'était la seule à laquelle je ne pouvais pas répondre. Plus le temps passait, plus nous avancions vers l'apocalypse, et plus je me perdais. Qui étais-je vraiment ? J'étais l'une pour certaines, l'autre pour d'autres, j'étais qui on voulait que je sois, comme une poupée fonctionnant sur commande, utile mais sans véritable but aucun. Étais-je vraiment si pathétique ? Et pourtant, j'aurais souhaité que la mémoire me revienne. Je soufflai dans ma frange.

« Do Sung Mi. »

Il n'avait pas à en savoir plus.

Je le regardai se remettre au travail, avec le calme et la patience dont il avait pu faire preuve jusqu'à présent. C'était étonnant. Il était face à une démone, qui ressemblait trait pour trait à sa petite sœur, qui pour l'instant se tenait à carreau, mais n'avait il pas conscience du danger ? Quoi qu'il en soit, si ressemblance il y avait, elle était innocente, car en aucun cas je n'avais utilisé de mon pouvoir sur lui. Mais alors... était-ce possible ?

« Ça risque de tirer légèrement à partir de maintenant. Mais je vais essayer d’être assez rapide. »

La douleur ne se fit pas plus attendre. A peine l'aiguille eut pénétré dans ma peau que je me crispai, faisant de mon mieux pour ne pas échapper un gémissement. Il sembla faire de son mieux pour ne pas trop me blesser, et je lui en étais reconnaissante. Je dus réprimer un frisson lorsqu'il approcha et noua le fil qui retenait mes parcelles de peau ensemble avec les dents. Il eut l'air gêné. Je le fus aussi.

« C’est …bon. »

Je lui accordai un sourire compatissant. La plaie était refermée, et ça faisait beaucoup moins mal. De plus, la situation dans laquelle lui était me paraissait toute aussi difficile que la mienne. Étonnamment, il ne m'inspirait plus le même dégoût, tout le contraire. La puissance de son aura était telle que je me perdais presque dans sa lumière. Mais je ne devais pas perdre à l'esprit que ce qui l'intéressait chez moi, ce n'était pas moi, mais bien sa bien-aimée petite sœur. Je lui souris à nouveau.

« Merci. »

Il y eut encore un silence, où il sembla se perdre dans mon regard. Il était perdu dans ses pensées... Jusqu'à ce qu'il enfouisse sa tête dans ses mains. Je respirai calmement, le laissant prendre son temps.

« Vous comprenez, vous lui ressemblez tellement …Je ne peux croire que vous n’êtes pas ma sœur. Mais vous auriez peut être pu faire partie de ma descendance non ? Et si ma sœur s’était mariée avec un coréen ? »

La question me paraissait si difficile... Moi qui n'avais plus aucun souvenir de mon ancienne vie, je me retrouvais dans une impasse. Ne pouvais-je pas l'aider ? Je n'avais aucune indication sur ce que j'avais pu être. Mon nom lui même pouvait très bien avoir été erroné, modifié, transformé au fil des années. Mon pays natal, était-ce la Corée ? Ou bien le Japon ? Quelque chose d'autre ? Ça ne portait même pas ce nom lorsque j'ai vu le jour. Et il y a de çà bien longtemps...

« Je ne peux pas te... vous aider, lui avouai-je, baissant les yeux. Je n'en sais rien. »

Mon regard s'embua. Je n'en savais strictement rien. Je ne savais pas qui j'étais. Ma mémoire était un trou béant fondé de souvenirs altérés et de futilités qui n'avaient rien d'important à mes yeux. Certaines de mes victimes. Des connaissances de temps et d'autres, des souvenirs de ma vie présente. L'aïon qui m'obsédait tant, ma jeune dongsaeng du conservatoire. Je tentais de remonter au plus profond, mais ne faisait que frôler superficiellement le douloureux passé qui m'avait poussée à tout enfouir pour ensuite oublier. Même ma vie d'ange, à présent, m'échappait. Mon souvenir le plus lointain était le jour de ma déchéance. Le héraut qui m'avait fait chuter en Enfer, et un flash de ma mort terrestre.

Soudainement apeurée, je cherchai le réconfort dans les yeux de l'ange qui m'avait mise sur le chemin du souvenir. Il pouvait avoir raison, comme tort, je pouvais être elle et n'avoir rien à voir avec sa famille. Ma vision se troubla en même temps que les larmes se rejoignirent au coin de mes yeux. Je tendis la main vers la sienne, espérant qu'il la saisisse, et m'aide à me raccrocher à la réalité. Ne pas me noyer à nouveau. Et d'une voix tremblante, je lui murmurais :

« J'ai tout oublié. »
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptySam 8 Sep - 19:49

J’avais posé une question vraiment stupide. Bien sûr qu’elle ne se souvenait plus de sa vie d’humaine. Son prénom, Do Sung Mi, n’avait absolument rien de japonais et j’étais bien bête de croire à un espoir. Même si le moindre espoir m’aurait convenu, il semblait que rien ne me reliait à la jeune coréenne. J’étais partagé. Sung Mi semblait tellement inoffensive. Et même si elle avait réagi violemment quand je l’avais intercepté dans la rue, c’était plus une réaction normale qu’une réaction de « démon ». Bref, excepté son aura, je ne sentais rien de mauvais chez elle. Elle ne pouvait me venir en aide, et finalement, je comprenais parfaitement qu’elle ne puisse pas. J’hochais la tête quand je sentis un malaise. Même quand je lui avais recousu le bras, elle n’avait pas ce désespoir figé sur son visage qui venait d’apparaitre à l’instant. Je me mordais la lèvre de remords. Si je n’avais pas évoqué le passé avec autant d’insistance, elle n’aurait pas eu cette réaction. Alors, elle eu un geste très surprenant, et en même temps tellement naturel…alors que je pouvais voir des larmes perler au coin de ses yeux, elle me tendit sa main. J’attrapais sa petite main glacée pour la réchauffer sur ma paume. J’étais très désolé, très confus.


- Excusez-moi. Enfin, je veux dire « excuse-moi ». Je pense que nous pouvons nous tutoyer.

Je ne savais plus très bien quoi faire. Je fuyais un instant son regard si triste, chargé en émotion. La voir pleurer m’était encore plus intolérable. A chaque larme versée, mon cœur en prenait un coup. J’attrapais la serviette en papier sur la table, et lui tendait. Elle me semblait assez propre et pas trop poussiéreuse comparé au reste du café. J’espérais que nous tutoyer ne la dérangeait pas trop. A vrai dire, je n’aimais pas trop le vouvoiement. Nous étions dans une société assez évoluée pour ne pas trop rester ancré dans nos convenances sociales comme nous l’étions quand j’étais encore humain. Finalement, je me souvenais que cela faisait un petit moment que nous étions entrés dans le café sans rien commander. Je me retournais et tombais sur le regard foudroyant du propriétaire. Je lui adressais un petit sourire d’excuse. Je revenais à Sung Mi. J’étais vraiment mal de l’avoir mise dans cet état.


- Je vais commander des boissons. Un chocolat chaud, ça te dirait ?

Le chocolat chaud, c’était la boisson parfaite pour balayer les états d’âme, les petites mines. J’adorais ça. J’avais appris à en faire quand j’étais moi-même serveur. En attendant la réponse de Sung Mi, le propriétaire s’avança prestement vers nous, visiblement heureux de voir que nous nous étions enfin décidés. J’eu à peine le temps de me souvenir de tout le matériel médical qui trainait sur la table. En un éclair tout fut jeté sous la table. Restait juste une boite d’anti-inflammatoires. Je tendais le médicament à Sung Mi en lui adressant un clin d’œil complice. Et j’espérais aussi la détendre un peu.


- Tu devrais en prendre un ou deux. Bien que je ne pense pas que tu en ai vraiment besoin.

Pour ma part, je mettais qu’une heure ou deux, pour cicatriser de blessures assez importantes. Je ne l’avais testé qu’une seule fois, mais c’était rudement efficace, une capacité de régénération aussi rapide.

Le propriétaire se pencha, et nous adressa un sourire tout sauf chaleureux et je laissais Sung Mi prendre commande pour mon chocolat chaud et sa boisson.
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyDim 9 Sep - 20:29

La main que j'avais tendue sans grande espérance trouva son chemin jusqu'à celle de l'ange, et, étonnamment, ça ne brûla pas. C'était totalement différent, comme si le fait d'être entré en contact physique avec lui avait réveillé comme un ère d'apaisement dans mon corps. Instantanément, comme pour me libérer de toute l'angoisse que m'avait causé le fait d'être confrontée au vide qu'était ma mémoire, les larmes coulèrent sur mes joues, une à une, alors que je sanglotais silencieusement. Il ne fallut pas longtemps pour que la chaleur de sa main se transmette à la mienne, me réconfortant un petit peu. Je lui accordai un regard embué. Il avait l'air terriblement gêné de m'avoir mise dans cet état ; je m'en voulais en retour de ne pas savoir me contrôler alors que mon personnage était, en fin de compte, tout dans le self-control. Il avait pourtant touché un point sensible qu'il m'était difficile, voir impossible de camoufler.

Oui, j'étais une démone. Non, je ne l'avais pas choisi.

Même si jusqu'à présent j'avais effectué mon devoir démoniaque avec brio, me nourrissant de l'âme d'humains et créatures en tout genre dès que l'occasion s'en présentait, je sentais qu'au fond de moi il restait une part d'humanité, ou peut-être même un côté de l'ange que j'avais pu être. Et pourtant je ne l'imaginais même pas ; lorsque j'avais chuté du Paradis, oubliant tout ce qui s'était passé auparavant, je m'étais souvent posé la question, avais-je seulement été un ange ? Ma personnalité, si elle avait seulement été différente avant, me semblait avoir radicalement changé. J'étais poussée par un leitmotiv, une faim insatiable qui m'emmenait vers le vice, inexorablement, sans que je n'aie jamais essayé de lutter contre elle. Aurais-je du, dès le début, me questionner plus ? Me demander pourquoi j'avais été déchue ? Quelle faute j'avais commise ? On m'avait accordé une punition, celle de ne plus jamais être rassasiée. Avec elle, j'avais hérité de beaucoup d'autres sentences. L'amour qu'on me portait était virtuel. Tout était toujours virtuel.

Et pourtant, lorsqu'il avait pris ma main dans la sienne, j'avais ressenti quelque chose de sincère, de concret.

« Excusez-moi. Enfin, je veux dire « excuse-moi ». Je pense que nous pouvons nous tutoyer. »

Je lui répondis d'un hochement de la tête, même si mon cœur se serra à nouveau. Ce resserrement dans la proximité ne m'inspirait rien de bon. Ni pour lui... ni pour moi.

Je continuai cependant de l'observer avec attention, m'imprégnant de sa lumière. J'avais beau le détailler, le regarder, analyser ses traits, la ressemblance n'était pas ce qu'il y avait de plus flagrant. Si sa sœur m'avait ressemblé, alors elle ne devait pas lui être similaire. Je remarquai, par contre, que ses yeux étaient très expressifs, d'un marron des plus doux, et même s'il avait tendance à fuir mon regard, je le sentais bienveillant. Il me baignait dans un sentiment de sécurité. Mon cœur se serra à nouveau lorsqu'il sourit au manager du café. J'essuyai la dernière larme au coin de mon œil et l'écoutai me dire :

« Je vais commander des boissons. Un chocolat chaud, ça te dirait ? »

J’acquiesçai à nouveau. Je n'étais pas habituée à ce qu'on prenne soin de moi ainsi, et mes réactions n'étaient pas spécialement contrôlées, cependant je travaillais sur moi même à cet instant à me laisser aller aux attentions de l'ange. C'était un ange, alors il ne devait pas me vouloir de mal. Je l'espérais. Le monde était tellement fou, qu'il n'y avait plus de place ni pour le bien, ni pour le mal, et nous voilà, un ange et une démone, assis dans un café, sans trop savoir pourquoi, ou comment. Dans le temps, nous ne nous fréquentions pas. Mais les temps changent.

Le jeune homme m'adressa un clin d'œil en me tendant une boîte de médicaments. Je fis de mon mieux pour chasser l'expression vide qui devait décorer mon visage, et lui rendre un sourire ému. Je ne pouvais que me sentir émue. Il réveillait en moi une parcelle de mon âme que je croyais oubliée depuis longtemps.

« Tu devrais en prendre un ou deux. Bien que je ne pense pas que tu en ai vraiment besoin. »

Je m'exécutai, extirpant le cachet de son emballage. Il avait raison, la douleur dans mon bras s'était atténuée, je ne sentais presque plus rien. Mon cœur, lui aussi, s'était calmé. Je me sentais presque bien. Le propriétaire du café s'avança vers notre table, et l'ange m'adressa un regard encourageant. D'une voix tremblante, je déclarai :

« Deux chocolats chauds, et un verre d'eau s'il vous plaît. »

Puis, retournant mon regard vers l'ange, terriblement gênée :

« Je n'ai pas d'argent... »

Je baissai les yeux, n'en supportant pas plus. Comment étais-je devenue si inoffensive ? Honteuse, je jouai avec mes mains, espérant qu'il me dise quelque chose qui puisse me réconforter. Je ne vivais pas comme une clocharde, mais tout l'argent que je gagnais à l'opéra me servait à payer mon appartement. Le reste n'était que futilités. J'inspirai bruyamment et repris la parole.

« Je suis désolée de ne pas pouvoir t'aider. En dehors de mon nom et mon âge, je n'ai aucun souvenir d'avant que je ne devienne... tu sais, une démone. »

Ma gorge s'était nouée alors que je prononçais ces derniers mots. J'avais honte d'être ce que j'étais. Une démone. Je n'étais rien de plus qu'une créature du mal, destinée au mal. Y avait-il encore du bien en moi ? Je ne l'envisageais qu'à moitié. Bientôt nos consommations arrivèrent, et je pus prendre le médicament comme il me l'avait conseillé. Je lui lançai un regard en coin, veillant à ce qu'il ne me remarque pas en train de le détailler. Malgré tout, je voulais en savoir plus sur lui.

« Ton nom... »

J'espérais qu'il m'en dise plus, me parle de lui, reste avec moi et me fasse bénéficier de sa présence, sans trop me demander de me livrer. Je n'y étais pas prête. Pas encore.
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyVen 14 Sep - 12:56

Tandis que ma nouvelle connaissance prenait commande, elle se tourna vers moi pour m’annoncer qu’elle n’avait pas d’argent et je comprenais mon erreur. En la laissant commander, elle pensait que du coup, c’était à elle de payer mais, pas une seule fois en l’emmenant dans ce café miteux je n’y avais songé. Il était tellement évident pour moi que les frais de nos boissons seraient à ma charge que ce détail m’avait échappé. Je grimaçais alors en signe d’excuse.

- Ce n’est pas un problème, je m’en charge.

J’étais un peu rassuré car mon interlocutrice semblait avoir repris un peu des couleurs, signe qu’elle se remettait de ces émotions. Cela me faisait bizarre de m’inquiéter autant pour une inconnue, qui plus est un démon. Mais cela m’aurait déchiré le cœur de feindre l’indifférence alors que je me faisais une joie de la considérer avec bienveillance. Mais à présent, elle semblait plus gênée qu’autre chose. Le rapport que les humains entretiennent avec l’argent m’avait toujours paru très étrange. C’était malsain. Voire carrément morbide. Je n’étais pas forcément très dépensier ou très avare. Mais pour moi l’argent n’était pas une priorité tant que j’en avais suffisamment pour vivre et, de côté pour aider mes proches en cas de besoin.

Je regardais pensivement Sung Mi, quelles étaient ces conditions de vie ? J’étais curieux mais je refrénais mon désir de la questionner par politesse et parce que je ne voulais pas qu’elle prenne ça pour une intrusion dans sa vie privée et qu’elle me fuit. Mais c’est elle qui reprit la parole une nouvelle fois et s’excusa de ne pas pouvoir plus m’aider. Elle n’avait plus de souvenirs depuis qu’elle était devenue démone. Mais le fait qu’elle ne se rappelle plus, j’avais envie de croire au doute, et tant qu’il y avait du doute, il pouvait y avoir de l’espoir non ? Je me massais la nuque, un peu désorienté.

- Ce n’est pas grave. Je ne regrette pas de t’avoir interpellé dans la rue tout à l’heure. Et puis...on ne sait jamais…

Qu’est ce que je me sentais bête de verser dans le sentimentalisme, je le sentais mais je n’arrivais pas à m’en empêcher. Après tout, je savais que si je n’avais pas agi au moment où je l’avais vu dans la rue, je m’en saurais beaucoup voulu. Donc ce qui était fait, était fait, pas besoin de revenir dessus. C’est alors que Sung Mi me demanda mon nom. Je me frappais le front avec un petit sourire, bien sur que j’avais complètement oublié de me présenter, ce que la plupart des personnes normales font dans le cas d’une rencontre, mais nous étions tout sauf « normaux ».

- Je m’appelle Shimizu Kanon.

Je me retins de demander si mon nom de famille lui rappelait quelque chose. Je n’arrivais pas bien à imaginer qu’est ce que ça faisait de perdre une partie de sa mémoire. C’était pour moi quelque chose d’impossible à envisager, mais la peine que cette perte devait engendrer devait être une souffrance horrible. Le serveur revint avec nos boissons et je m’emparais de mon chocolat chaud en soufflant dessus. Il n’avait pas trop mauvaise mine et j’en convenais même qu’il semblait bon. J’observais Sung Mi en coin puis me risquais à une question.

- Vous travaillez ?

Depuis qu’elle m’avait dit qu’elle n’avait pas d’argent, je m’inquiétais un peu de savoir si elle vivait dans des conditions décentes. Je commençais à comprendre que je rapportais l’affection que j’avais jadis porté à ma sœur sur Sung Mi. Et même si je ne voulais me l’avouer, ça faisait un bien fou.
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyMar 18 Sep - 23:32

La grimace qui s'afficha sur le visage de l'ange me fit sourire doucement. Il était visiblement plutôt maladroit, mais faisait de son mieux pour s'accorder avec moi, mes sentiments, et ma position. Décidément, sa gentillesse n'avait pas de limite. J'essuyai une larme qui s'était encore égarée sur ma joue, et fermai les yeux doucement. Ils brûlaient toujours d'avoir pleuré.

« Ce n’est pas un problème, je m’en charge, avait-il dit, simplement. »

Je n'en fus que plus soulagée. Depuis que j'avais emménagé dans cet appartement de Shibuya avec un démon que je ne connaissais que très peu, je tentais le tout pour le tout de faire des économies... Ce qui m'avait poussé au crime commis un peu plus tôt, celui de voler de la nourriture. De fil en aiguille, je m'étais faite attaquer par ce chien. Alors la raison de l'agression était le fait que je payais mon loyer ? Je ris doucement à cette idée. C'était ridicule, à quoi pouvais-je bien penser ?

Mes yeux croisèrent ceux de l'ange à nouveau. Il avait l'air perdu dans ses pensées, mais son regard était tout de même posé sur moi. Je me sentis soudainement gênée, ne sachant pas vraiment pourquoi, mais je sentis mes joues se réchauffer, et ma peau d'une blancheur presque maladive avait sûrement tourné au rose pâle. Je baissai automatiquement les yeux, me concentrant sur mon poignet blessé. La blessure était quand même assez profonde, pensai-je, heureusement que l'ange m'avait soignée rapidement, ou je serais passée pour une adolescente suicidaire prônant l'automutilation. Lorsque je reposai mon regard sur lui, il s'était ressaisi, et reprit la parole.

« Ce n’est pas grave. Je ne regrette pas de t’avoir interpellée dans la rue tout à l’heure. Et puis... on ne sait jamais… »

Sa dernière déclaration me laissa perplexe. Il était vrai que j'avais tout oublié, et que mon premier souvenir remontait à ma « mort » en tant qu'ange. J'eus un second déclic ; il ne regrettait pas de m'avoir interpellée. Mon cœur s'emballa légèrement, et j'eus un nouveau léger sourire à cette idée. Il était vrai que, même si j'avais pu être réticente, je ne regrettais pas non plus. Sa présence avait été rassurante, son toucher guérisseur, et, peut-être grâce à lui, allais-je en apprendre plus sur ma vie antérieure à la chute. Je l'écoutai m'en dire plus, me laissant bercer par le son de sa voix. Je me serais presque laissée prendre au jeu, à penser que ça m'était familier. Honnêtement, je n'en savais rien.

« Je m’appelle Shimizu Kanon. »

Je hochai la tête en même temps que mon sourire s'agrandit. Il avait un joli nom qui me rappelait l'une de mes rares passions dans la vie, la musique. Tout en l'observant, j'imaginai doucement, le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], l'une de mes pièces préférées. Rien que de penser à la partition berçante du violoncelle, aux harmonies printanières de l'alto, et aux sautillements joyeux des violons, qui créaient une magnifique mélodie à la couleur douceheureuse du bonheur. Si elle avait pu être chantée, je me jurais que j'y aurais passé des heures. Soudainement inspirée, je décidai de lui poser une question simple mais importante.

« Est-ce que tu pourrais m'en dire plus sur elle, ta sœur ? Son nom... Ce qu'elle aimait, par exemple. »

Il sembla lui aussi être inspiré puisqu'il posa une question au même moment.

« Tu travailles ?
- Je suis étudiante au conservatoire de l'opéra, répondis-je simplement. Je pense essayer de me trouver un petit boulot prochainement... »
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyMar 2 Oct - 18:14

J'apercevais enfin le doux sourire de mon interlocutrice et j'y répondais à mon tour. Alors que nous posions en même temps une question, je m'esclaffais de la situation. Puis sans me départir de mon sourire, je la laissais répondre en premier. Étudiante au conservatoire de l'opéra... c'était quelque chose qui semblait lui correspondre. Du moins, de mon ressenti, ça lui allait bien. En tout les cas, maintenant je comprenais ses problèmes d'argent. Etre étudiant à Tokyo... c'était un gouffre à argent. Il fallait payé les frais d'inscriptions, souvent très élevés, la nourriture, le logement : un vrai parcours du combattant quand on a pas de petits boulots à coté. Je le savais mieux que personne pour avoir été moi-même étudiant à mon arrivée sur Terre. J'étais plus que compréhensif par rapport à ça. Finalement je répondais à mon tour à sa question non sans une pointe de tristesse dans la voix.

- Elle s'appellait Ayane. Ayane Shimizu. Elle aimait les promenades, elle faisait aussi de la peinture sur soie. C'était de vrais chef d’œuvres et tout notre village aimait beaucoup ses créations.

Ma voix se brisait. Je n'aimais pas montrer mes faiblesses mais je le faisais quand même sans le vouloir. Elle me manquait tellement et son souvenir n'avait jamais été aussi présent depuis que ma route avait croisé celle de Sung Mi et je ne pouvais la blâmer pour cela. Je ne sais pas pourquoi, mais parler me faisait du bien. J'étais loin d'être un bavard, beaucoup pourrait en témoigner mais la présence de la jeune démone me donnait une impression flottante de faiblesse. Comme un enfant qui vient se blottir contre sa maman. Ou dans ce cas précis, de sa petite sœur. Je n'avais jamais évoqué le souvenir de ma chère et tendre sœur depuis que j'étais devenu ange. Certes, j'avais évoqué mon histoire avec ma protégée, mais que très brièvement et sans s'attarder sur les moments les plus douloureux. Voilà pourquoi je sentais que j'avais beaucoup trop de choses sur le cœur. Qu'est ce que cela pouvait bien faire si je me laissais à des confidences ? De plus Sung Mi était qu'une inconnue, elle ne pouvait me juger et n'aurait aucun bénéfice à s'emparer de mes souvenirs. Ce n'était pas dangereux et ça ne pouvait que m'être libérateur.

- Je l'ai sauvé. J'ai donné ma vie pour la sienne. Elle était ma lumière et mon air. Alors quand cet homme riche et malhonnête a voulu la prendre, quand j'ai découvert ce dont il était capable, je l'ai tué, j'ai tué ce bourgeois sournois et je l'ai arraché à ses griffes. Et j'en ai payé de ma vie. C'est pourquoi … j'ai besoin d'elle.

J'essayais de me reprendre mais je savais que Sung Mi pourrait facilement lire mon désarroi sur mon visage. J'étais seul. Je me sentais seul et c'était la première fois de ma vie d'ange que je ressentais cela. A défaut d'oser prendre sa main, j'écrasais une pauvre serviette en papier entre mes doigts. Mais je me sentais mieux. Même si je savais que mettre des mots sur des sentiments m'était quasi-impossible, je me sentais mieux d'avoir pu dire ses simples paroles. J'essayais de changer de sujet, à défaut de pouvoir réellement me changer les idées.

- Si un job de serveuse t’intéresse, je pense qu'au World's tu peux venir de ma part. Le patron me doit beaucoup de sa clientèle et il est très arrangeant. Il te trouvera de bonnes horaires pour allier les cours et les services. C'était mon ancien boulot.
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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyLun 12 Nov - 23:36

« Elle s'appellait Ayane. Ayane Shimizu. Elle aimait les promenades, elle faisait aussi de la peinture sur soie. C'était de vrais chef d’œuvres et tout notre village aimait beaucoup ses créations. »

Son visage s'assombrit alors que sa voix se troublait sous le coup de l'émotion. Il semblait vraiment attristé par toute cette histoire. Je n'avais plus aucun souvenir de ce que pouvait être la perte d'un être cher... Était-ce aussi douloureux que sa propre mort ? Je ne pouvais m'empêcher de compatir avec ce sentiment qu'il me renvoyait. C'était un vide qui semblait impossible à combler.

Les informations en elles-mêmes ne sonnaient aucune alarme en moi, à part peut-être un peu de sympathie pour cette jeune fille qui pouvait être comme moi... qui pouvait être moi. Sa voix se perdit un peu plus dans sa gorge, alors qu'il continuait son récit. Je vis ses yeux s'embrumer, et compatissais encore plus, sentant ma gorge se serrer.

« Je l'ai sauvée. J'ai donné ma vie pour la sienne. Elle était ma lumière et mon air. Alors quand cet homme riche et malhonnête a voulu la prendre, quand j'ai découvert ce dont il était capable, je l'ai tué, j'ai tué ce bourgeois sournois et je l'ai arraché à ses griffes. Et j'en ai payé de ma vie. C'est pourquoi … j'ai besoin d'elle. »

Je ne pus m'empêcher de poser une main réconfortante sur la sienne. Ce qui était arrivé à sa petite sœur était dramatique, et ce qui lui était arrivé à lui l'était encore plus... Il avait péché, certes, mais c'était pour protéger un être cher. Existait-il acte plus brave ? Il semblait avoir été instantanément pardonné. Sa lumière était-elle que même Dieu n'aurait pas pu retenir culpabilité contre lui.

« Tu es une bonne personne. Ayane devait être une très jolie personne elle aussi... Je le sens, son âme, elle est pure... »

Mon cœur se serra un peu plus, lorsque je pesais le poids de mes mots. S'il était possible qu'elle soit moi... Alors on ne pouvait plus vraiment parler de pureté. Mais son histoire m'avait touchée, et je sentais mon âme s'alléger autant que je sympathisais avec l'ange, et son passé.

« Les démons oublient systématiquement leur vie humaine lorsqu'ils sont déchus... Moi, j'ai même oublié ma vie d'ange. On m'a ôté tout souvenir au moment même où j'ai ouvert les yeux en enfer... Je n'ai que peu de réflexes qui datent de ces vie d'avant. »

Je serrai un peu plus sa main dans la mienne, tentant de le réconforter autant que ma pauvre aura de démone le pouvait. Si un ange pouvait apaiser de sa présence seule, il était bien plus difficile pour un démon d'en faire autant. Et pourtant, j'espérais que mon regard le toucherait.

« Je n'ai aucune idée de quand je suis née... Mais les anges doivent savoir. Ils doivent avoir des informations ! Enfin... je l'imagine. Je n'aimerais pas te décevoir... Enfin... »

Je baissai le regard et retirai ma main, mes joues rosissant légèrement à ma soudaine révélation.

« Je te remercie. J'irai voir sans faute. Merci. »

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MessageSujet: Re: Une poupée de ton enfance
Une poupée de ton enfance  EmptyDim 25 Nov - 18:16

Je n’avais pas pour habitude de faire confiance à des démons mais Sung Mi semblait différente. Comme Len avait pu l’être. Un ami comme les autres. J’étais reconnaissant envers la jeune fille pour ses paroles. Même si elle ne pouvait apporter aucune informations, elle faisait preuve de beaucoup plus d’humanité qu’elle semblait le vouloir. Ses paroles me remontèrent le moral ainsi que sa main réconfortante posée sur la mienne. C’était comme si elle me comprenait, elle partageait ce moment douloureux à mes côtés. J’esquissais un sourire confus.

- Oui, c’était quelqu’un de bien.

Ce qu’elle me confia après, je fus reconnaissant qu’elle soit aussi franche. J’avais déjà vaguement entendu mais je n’avais jamais eu de confirmation précise. J’avais beaucoup trop espéré pour des choses dont je savais déjà qu’elles étaient impossibles. Pourtant quand elle parla d’informations détenues par les anges, mon regard s’éclaira une nouvelle fois. Je ne pouvais m’empêcher de vouloir savoir le fin mot de cette histoire. Mais est ce que je pouvais ? Ça paraissait assez mal engagé quand je connaissais le regard que portaient les anges haut placés sur les moins que rien d’anges gardiens. Car il était évident que s’il y avait des informations sur la vie passée des anciens anges, y accéder devait être un parcours du combattant pour un ange comme moi. J’étais tout de même content qu’elle m’ait fait part de cette idée.

- C’est surement le cas. Les anges qui t’ont côtoyé autrefois doivent surement savoir.
Mais je pense que les retrouver ne sera pas quelque chose de facile.


Elle avait bien précisé qu’elle n’avait aucun souvenir avant de devenir démone. Alors comment savoir qui elle avait été en tant qu’ange ? Ce ne serait sans doute pas aisé de remuer le passé de la sorte.

- Pour faire preuve d’autant de gentillesse maintenant, je pense que tu devais être un ange rayonnant. Beaucoup doivent se souvenir de toi je pense. Tu dois souffrir de ne rien savoir de ton passé non ?

Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie en prononçant ses paroles mais disons que j’essayais de mieux la comprendre. C’était de la curiosité innocente. Et cela me paraissait tellement étrange qu’elle ne sache pas ses origines. Cela devait être dur à vivre au quotidien et je n’osais espérer ce qu’elle devait endurer chaque jour. M’apercevant enfin que mon chocolat était en train de refroidir, je me dépêchais d’en boire le contenu jusqu’à la fin. J’avais en face de moi un personnage plus qu’intriguant. Je sentais qu’elle devait avoir vécu des tas de choses incroyables dont elle n’avait même pas connaissance. Comment cela pouvait il être réellement possible ? Je pensais alors à mes frères, les anges. Bien des fois ils avaient trahi la confiance des leurs. La mienne l’avait été également. Leurs sentences pouvaient se révéler très injustes comme cela avait été le cas avec Soo Min et j’étais vraiment tout près de penser que la situation aurait pu être la même avec Sung Mi.
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