東の連立(Higashi no Renritsu)
Alliance de l'Est

Ma mission commençait donc. Alors que je me promenais sans but, j'avais pénétré dans ce bar pour une raison qui m'échappait encore. Peut-être était-ce le destin. Quoi qu'il en soit, j'avais eu raison de le faire. J'y avais croisé Kim Chul Hei et Shimizu Kanon. Et après une petite discussion, nous avions décidé de monter une opposition face à la menace venue de l'Occident. Etant démone du 4ème Cercle - la Luxure - je m'étais aussitôt proposée pour rallier d'autres personnes à notre cause. Quoi qu'on en pense, la Luxure n'était pas que de la drague pure et simple. Il s'agissait d'une manipulation si douce que la victime ne s'en rendait même pas compte. Or, avant de parler de l'Alliance à quelqu'un, il me faudrait le manipuler suffisamment pour savoir s'il était digne de confiance.

J'approchais donc une personne au hasard dans ce bar et adaptait ma technique suivant ma victime. S'il s'agissait d'un homme, je replaçais mes cheveux derrière ma nuque, prétextant une bouffée de chaleur soudaine, avant de me pencher sur les rebords du bar pour commander. S'il s'agissait d'une femme, je lui offrais un grand sourire pour la mettre en confiance avant de lui proposer un verre amical.

« Quelle drôle d'ambiance, n'est-ce pas ? »

Je bus une gorgée de ma boisson avant d'analyser ma cible.

« Toutes ces catastrophes... c'est si triste et... révoltant. », déclarais-je d'un air qui attendait l’assentiment.

L'aura de mon interlocuteur vibra légèrement, m'indiquant que j'avais visé juste. Cette personne pourrait nous aider, j'en étais certaine.

Principe:

Vous avez déjà connu l'ennui total ? Bah je connais ça depuis peu. C'est pénible. Je n'arrive pas à me sortir de cet état de légume fatigué de tout. Je crois que tous les malheurs qui s'abattent sur cette ville commencent à me peser. Je ne voulais qu'être bien et entouré de mes amis moi ! A la place, je me retrouve obligé de limiter les sorties pour ne pas croiser des Anges complètement tarés et forcé d'éviter ma petite amie pour ne pas lui attirer des problèmes. Qui sait ce qui pourrait se passer si ces tarés d'Anges me tombaient dessus alors qu'elle était en ma compagnie...

Las, je pris mon verre de saké et le vidai cul-sec en grimaçant. Boudi c'est fort !

« Quelle drôle d'ambiance, n'est-ce pas ? »

Je faillis m'étouffer en reconnaissant la voix qui m'était adressée.

- S... Sora ?! Mais qu'est-ce que tu fais là ?! Enfin j'veux dire... Je ne m'attendais pas à te voir...

Elle ne me répondit pas immédiatement et but une gorgée de son cocktail avant de me regarder de son regard perçant. J'en eus des frissons. Elle n'était pas rassurante quand elle avait ce regard terrifiant qui semblait percer les âmes.

« Toutes ces catastrophes... c'est si triste et... révoltant. »

- Qu... ?! m'exclamai-je avant d'étouffer moi-même ma surprise. Elle était devin ou quoi ?! Oui. C'est vrai. J'en ai marre... On pourrait pas vivre en paix ? Genre, pénards et zen pendant plus de 24 heures sérieux ? Moi j'en ai marre.

A ces mots, je reposai mon verre en frappant la table.

- Je suis pas bien fort mais... même si je ne peux rien faire... j'aimerais pouvoir servir ne serait-ce qu'un peu à rendre le monde plus calme. Les gens ont peur et j'en ai marre. On se croirait revenu en Enfer...

Je fermai les yeux et soupirai, essayant d'évacuer de mauvais souvenirs qui remontaient à la surface.

- J'aimerais être plus fort...

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Alliance de l'Est

J'esquissais un petit sourire. Je n'avais pas pris trop de risque pour ma première intervention. Soo Min était un amoureux des Humains invétéré. Je me penchais, feignant de le réconforter en entourant ses maigres épaules de mon bras et murmurais à son oreille.

« Si tu veux... on peut t'aider... »

J'enchaînais en lui indiquant le lieu où il pourrait nous trouver, puis retournais à siroter mon cocktail. Une fois fini, je me levais pour trouver ma prochaine cible.

« Ce fut un plaisir de te parler Soo Min. À une prochaine fois j'espère. »

Je ne pouvais lui en dire plus ici. Les murs ont des oreilles.

Andréas ne venait pas souvent à L'Ibiza. Trop de monde, et trop de snobs. Surtout que le jeune homme devait se faire tout petit, surtout en ce moment. Des choses se passaient...Et ca ne sentait pas bon du tout pour les personnes comme lui pas vrai ? Après la pluie...Il doutaient qu'ils aient le droit au beau temps bien qu'il l'ait espéré.
Mais ce soir, quelque chose l'y avait attiré. L'ennui, mais aussi une intuition, peut être ?
Il s'assit au bar et commanda quelque chose de pas alcoolisé pour garder tous ses sens en alerte, puis il ferma les yeux quelques secondes.

Quand il les rouvrit une jeune femme qu'il ne connaissait pas, se tenait devant lui...Enfin, disons qu'il ne la connaissait pas personnellement. Ce qui est sur, c'est qu'il savait ce qu'elle était. Il l'avait pas mal recherchée, Akano Sora.
Qu'est ce qu'il l’empêchait de s'attaquer à elle, en tant que chasseur de démons ? Une drôle de curiosité.
« Quelle drôle d'ambiance, n'est-ce pas ? »

Elle parlait étrangement en plus. Il regarda autour de lui, essayant de comprendre de comprendre ce qu'elle voulait dire.
Il finit par hausser les épaules, puis bu une gorgée de son cocktail de fruits, l'observant de haut en bas. Inutile de dire qu'elle savait parfaitement mettre en avant ses atouts. Vraiment très douée.
-Quelle drôle façon d'aborder un inconnu !
Fit il, légèrement joueur.

« Toutes ces catastrophes... c'est si triste et... révoltant. »,
Le jeune homme cilla un peu. Il ne s'attendait pas à cela. Il essaya d'imaginer ce qu'il devait répondre à ca.
Est ce qu'elle attendait une réponse particulière d'abord ? Les gens comme elle étaient si compliqués à cerner ! Et elle devait être au moins aussi difficile à cerner que Seiji.
-Je suis d'accord...Mais ca ne sert à rien, je crois, de se complaire dans la tristesse. Pour toutes ces personnes qui souffrent, personnellement je crois que l'on devrait agir, et se rebeller contre le destin, ou quoi que ce soit d'autre qui est à l'origine de ces horreurs. Selon moi. Il faut agir, et vite.
Il vrilla ses yeux dans les siens, et affronta son regard.

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L'Ange gardien de Rei. Encore une fois, je partais sur une valeur sûre. Certes, les Anges étaient au service de Dieu, ce même Dieu qui envoyait l'ennemi. Mais s'il avait choisi la fonction d'Ange gardien, c'est que celui-ci était plus dévoué à la race humaine qu'à son supérieur.

« Tu as raison, il faudrait faire quelque chose. »

Je piochais une carte de visite du bar et un stylo pour écrire au dos le lieu où il pourrait nous trouver, puis lui glissais discrètement le bout de papier dans la poche. Je me relevais ensuite, sans plus de cérémonie, prenant juste soin de murmurer en le dépassant:

« Si tu veux agir... N'oublie pas de détruire l'information après l'avoir lue. »

Je ne pouvais lui en dire plus ici. Les murs ont des oreilles.

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Il me fallait maintenant quitter les sentiers battus et tester de parfaits inconnus. J'avisais un homme qui venait de passer la porte du bar. Son aura troublée m'indiqua immédiatement l'Aïon. Je répétais donc mon manège une énième fois. Celui-ci, cependant, sembla plus prudent et mis très vite à jour mon petit jeu de séduction. Un malin. Il pourrait nous être utile. Son discours néanmoins, m'apprit que je n'avais pas eu tort de m'adresser à lui.

« Tu as l'air déterminé... »

Feignant une tentative de drague, je me penchais et soufflais dans son oreille:

« Si c'est ce que tu penses... On peut t'aider ici... »

Je fis durer l'instant pour ne pas éveiller les soupçons, échangeant même quelques mots anodins, avant de changer de cible. Je ne pouvais lui en dire plus ici. Les murs ont des oreilles.

J'étais venue à l'Ibiza parce que je n'avais pas envie d'aller voir mon ange gardien. Il était sympa et tout et tout, mais je ne pouvais pas m'empêcher de lui en vouloir quand même un peu, de n'avoir rien fait pour empêcher la mort de l'être le plus cher pour moi. Manque de bol, il était dans le bar lui aussi, avec quelques autres personnes que je ne connaissais de vue et Soo Min aussi... Et une autre que je connaissais très bien, par contre, elle semblait sympathiser avec les autres, ce qui était... louche. Sora ? Elle sympathisait ? Non mais genre elle savait comment faire ?? Je m'approchais d'elle alors qu'elle distribuait une espèce de carte, à quelqu'un d'autre.

« Sora... tu... tu.. tu parles à des gens. Genre.. gentiment ? T'es sûr que tu veux pas leur demander quelque chose en retour ? Ca va, tu fais de la fièvre ? »

Lui dis-je, sarcastique... un sourire en coin sur les lèvres, encore et toujours. Je rigolais... parce que je savais très bien qu'elle était quelqu'un de bien, au fond... Puis je fronçai les sourcils.

« Tu sais... je trouve ça horrible ce qu'il se passe. Et ça me frustre de ne pouvoir rien faire. Désolé, je sais pas pourquoi je te dis ça maintenant. Mais j'y pensais et... il faut agir, non ? Nous ne sommes peut-être que des supposément ''vulnérables'' petites humaines, mais ça serait bien, de pouvoir faire quelque chose contre ça.. qu'est-ce que tu en pense ? »

Lui avais-je demandé, contre toutes attentes... Décidément, les catastrophes récentes avaient un effet sur moi. Un effet néfaste. Oui je... je devenais sensible, tiens. Mais je n'étais qu'humaine, non ?

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Pour la première fois, ce ne fut pas moi qui aborda la personne mais l'inverse. Je blêmis intérieurement en voyant Rei se diriger vers moi. Comment lui cacher à présent ce qui se passait ? Comment lui cacher que j'étais au courant ? Surtout qu'elle voulait se battre elle aussi. J'hésitais longuement à lui en parler, j'avais peur qu'elle se mette en danger en nous rejoignant. D'un autre côté, je pourrais garder un oeil sur elle...

« Rei, il faut que je t'avoue un truc... En vérité, j'étais déjà au courant pour tout ce que tu m'as racontée. C'est pour ça que je connais Kanon et Chul Hei. »

Puis je sortis mon téléphone portable et lui écrivit l'adresse du lieu avant de le lui montrer et de l'effacer.

« Je répondrai à tes questions là-bas. »

Je me dépêchais de partir. Je ne pouvais lui en dire plus ici. Les murs ont des oreilles.

J’étais dans un des bars de la capitale, aujourd’hui je n’avais pas eu le cœur de danser ni même de siroter tranquillement un verre de lait à la fraise. Non … Pas après çà …

- Quelle drôle d’ambiance, n’est ce pas ?

Je ne l’avais pas vu arriver elle. Qu’est ce qu’elle me voulait ? J’étais tranquillement assis au bar en regardant le fond de mon verre d’alcool. J’allai royalement l’ignorer lorsque sa phrase me fit sortir une fois pour toute de mes pensées.

- Toutes ces catastrophes … C’est si triste et … révoltant.

Je levais vivement la tête vers la femme qui m’avait aborder. Je ne la connaissais pas mais à sentir son aura … Une démone … En tant normal, ce n’était pas une trop bonne nouvelle pour moi de croire un démon ou une démone mais étant donné ses paroles.

- Je voudrais changer le sort des humains … L’événement de la gare n’était qu’un avertissement … Ils reviendront plus nombreux et certainement plus forts … Tu penses qu’on peut faire quelque chose ?

Je me remis à contempler mon verre.

- Oui tout cela est injuste … Dieu est injuste. Je veux agir concrètement.

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Un démon restait un pari risqué. Mais celui-ci me faisait vraiment penser à Soo Min dans son attitude, alors pourquoi pas ?
Je l'écoutais calmement, hochant la tête pour montrer mon accord avec ses pensées. Encore une fois, j'avais misé juste.

« Tu as raison. Dis, ça te dit qu'on se revoit pour boire un verre ? »

J'écrivis l'adresse du lieu sur un bout de papier et lui fourrais dans les mains.

« Retrouve-moi là-bas si ça te chante. »

J'agrémentais mon discours d'un clin d'oeil. Il comprendrait bien. Je ne pouvais lui en dire plus ici. Les murs ont des oreilles.

Spoiler:

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J'esquissais un sourire à sa réponse. J'en étais sûre. Cette démone avait une fierté si mal placée qu'il était évident qu'elle accepterait ma proposition, au risque de passer pour une lâche. Et puis, elle pourrait tuer des Anges, ce qui l'arrangeait.

« Très bien. Mais si tu veux me retrouver, je te conseille de le faire ici. »

J'écrivis l'adresse du lieu sur un bout de papier et lui fourrais dans les mains.

« À plus tard. »

Je ne connaissais même pas son nom. Qu'importe. Je ne pouvais rester plus longtemps. Les murs ont des oreilles.