11/03/2010, 16h12

J’avais parlé un peu trop fort mais ce n’était pas grave, car en donnant des explications à Andréas, je fus rassuré d’avoir eu une bonne idée. Je lui souris bêtement, finissant d’essuyer le visage de Takeru par la suite. L’idée avait été lancé et je serais ravi de l’aider derrière un écran, après tout si je pouvais au moins me mêler de ça, je n’hésiterais pas ! Vu que j’étais consigné en quelque sorte, partagé entre l’envie d’être à ses côtés pour ne pas perdre mon meilleur ami et celle d’être au côté de ma nouvelle famille, c’était... les deux étaient ma famille et ça m’était insupportable de devoir faire un choix, le choix du nombre. Je ferais en sorte de ne pas désobéir mais de raisonner mon monde... et dans le pire des cas, lui et moi savions ce qu’il en couterait, si je devais le tuer... je sais qu’il lira en moi comme dans un livre. Le blond s’échapperait et je feinterais de le poursuivre, je sais que ça ne se passera pas autrement si nous voulions rester en vie tous les deux.

Cette idée me plu, bien que je n’avais pas vraiment envie de me retrouver dans cette situation. Je la gardais en tête en habillant le petit homme, j’avais payé ma par ainsi que laissé un peu de pourboire avant que nous ne filions. Le blondinet proposa de nous raccompagner et je l’invitais tout naturellement espérant qu’il puisse venir, car ça faisait un long moment que nous n’avions pas joués ensemble, et qu’il n’était pas venu surtout ! Il accepta et entoura mes épaules de son bras alors que je repris Takeru contre moi qui tapait dans ses mains, content d’avoir en quelque sorte son oncle avec lui. Nous entrâmes dans sa voiture, toujours petite pour moi, mais je n’avais qu’à reculer le siège, sauf que je ne le fis pas pour ne pas écraser mon garçon, de peur de ne pas contrôler ma force. Je ne voulais pas non plus casser quoi que ce soit...

Je n’étais pas très rassuré par la pluie surtout lorsqu’on est dans une voiture, mais, je faisais confiance à Andréas et pour cette raison je lui souris en regardant tout simplement le paysage défiler. Il devait connaitre le chemin parqueur et cela me fit sourire d’autant plus ! Je m’amusais à faire des grimaces au petit humain pour qu’il n’ait pas dans l’idée de s’endormir, lui qui venait déjà de faire une brave sieste, ce soir il risquait de ne pas dormir et... ni Kanon, ni moi avec... évidemment, alors oublions l’idée de le laisser replonger. Quand il fut assez excité pour que je puisse décoller mes yeux de l’arrière de la voiture, je soupiras et reporta mon attention sur l’aion très concentré. Il avait l’air de languir d’arriver et moi aussi je devais bien l’avouer !

Lorsqu’il trouva enfin une place, je me précipitais à l’arrière pour détacher Takeru, le prendre dans mes bras et m’abriter sous le porche après avoir fermé les deux portes et rangé ce que le blondinet avait si gentiment sorti pour que Takeru soit à ses aises. Il avait même quelques jouets ! Je lui souris et frappa le code avant de grimper les escaliers deux à deux pour atterrir quelques minutes plus tard devant mon palier, m’essuyant les pieds, tournant la clé pour entrer et déposer le garçon.

« Tadaam ! ça a un peu changé depuis ta dernière visite, mais tu reconnaitras l’appart ! Enfin, tu n’étais pas venu depuis que Takeru avait élu domicile lui, alors je te laisse découvrir, passe moi ton manteau ! »

Content, très content même, je lui enlevais moi même le surplus de vêtements qu’il avait sur lui, faisant de même en courant derrière l’enfant pour ensuite fermer la porte comme il le fallait et mettre les habits à sécher. Il faisait un froid de canard et la pluie était tombée fortement si bien que j’allais devoir prêter quelques vêtements à Andreas, mon petit homme lui, était intact contre moi et mon imperméable, c’était une bonne chose de faite ! En revenant de ma chambre, je lui filais donc de quoi se changer.

« Je te ramène une serviette pour tes cheveux, en attendant, fait comme chez toi ! »

Je m’arrêta en chemin, me cognant le front de ma main, zut ! J’avais vraiment oublié ce petit détail... Je retirais mes chaussures qui avaient déjà bien abimées le parquet... allant également chercher de quoi nettoyer. Rapidement je donnais un coup de serpillère et revint avec deux serviettes, l’une pour lui, l’autre pour moi ! J’avais l’impression de tout faire très rapidement et de ne pas pouvoir m’arrêter, sans doute était-ce parce que j’étais ravi qu’il soit venu et qu’il puisse un peu se reposer ? Je doute qu’il en ait souvent l’occasion... et j’avais bien dans l’idée de le laisser se reposer ! Soupirant en m’installant sur le canapé, me jetant presque dessus, je regardais donc Andreas en riant et surtout parce que Takeru venait de m’imiter, je me mordis la lèvre et chatouilla le petit avant d’attaquer mon meilleur ami de la même façon, le prenant par surprise dans l’unique but de l’entendre rire franchement, comme il le faisait d’ordinaire mais, avec beaucoup moins de retenu vu qu’il n’avait pas pu anticiper.

« Ahahaha ! Je vous ais eu ! »

Andreas pensait toujours qu’il attirait des ennuis à ses proches, pourtant, il était toujours là, moi aussi et Takeru se portait très bien ! Pour cette raison je l’avais invité et ça le détendrait surement, le dissuaderait aussi de penser qu’il est une source de problèmes, pour moi, c’était une véritable aubaine que de l’avoir, lui qui sourit toujours malgré les circonstances et qui apporte un peu de gaité dans ce monde si dangereux, ça faisait du bien, c’était... rafraichissant.

Sans plus tarder, je lui ouvris la porte pour le laisser découvrir l’appartement, qui avait quelque peu changé à cause des jouets qui trainaient et également des accessoires pour le bien du petit homme, ce qui le fit rire avant de s’empresser à répondre que l’appartement ressemblait à celui d’un jeune couple, il n’avait pas tort et bien que je lui avais mis une petite tape sur l’épaule, j’avais ri de bon coeur ! Ce n’était pas le premier à le dire, parfois quand Kanon et moi prenions le petit, c’était un peu comme ça aussi... mais, ça ne me dérangeait pas, laisser parler les gens ne me dérangeait pas.

Je lui dis de faire comme chez lui et, je ne doutais pas qu’il allait se mettre à son aise, il était habitué, quoique ces derniers temps ce n’était plus trop le cas, raison de plus pour qu’il se réhabitue en quelque sorte. Je lui souris et apporta la serviette en mémorisant cette vision du blond en train de servir de monture au petit garnement, non, vraiment il n’y avait pas à dire... j’avais une famille parfaite, dont il faisait partie bien évidemment et le voir s’amuser avec le petit me conforta dans l’idée qu’un jour peut-être, il sera en mesure d’avoir lui aussi des enfants, adoptés, je suppose... mais, des enfants tout de même, lui comme les petits n’en seront que plus heureux.

« Je te vois bien papa toi aussi ! »

C’était ce qui m’était venu à l’esprit quand je me suis assis à côté de lui, laissant une place suffisante à Takeru qui s’était mis à m’imiter, chose qui me fit sourire. Sans crier gare, je l’avais chatouillé et avait sauté sur mon meilleur ami pour faire de même, sachant très bien que ça allait marcher, c’était sans m’attendre cependant à me retrouver au sol parce qu’il s’était débattu comme un diable ! Ah, vraiment il n’y avait pas à dire, il n’y avait qu’Andreas qui était capable de m’entrainer dans sa chute et de m’épuiser en si peu de temps, il avait un secret c’était certain ! Avec lui... je me sentais plus humain qu’ange et c’était une véritable bouffée d’air frais !

Le petit homme s’approcha de nous, ayant ri tout le long de notre bataille, s’amusant à taper sur le ventre de l’aion sans grande violence bien sûr, pas assez fort pour que le blond se soulève en tout cas. D’ailleurs en sentant quelques coups sur mon ventre, je relevais la tête et souris à l’idée que venait de proposer mon ami, hochant la tête comme un enfant.

« Tu ne sais pas à qui tu as à faire en disant ça ! Kanon et moi on est les maitres de la pâtisserie ! Enfin, surtout Kanon... mais bon, je sais comment faire, t’es doué toi ? On s’y met ? »

Dès qu’on parlait de nourriture, c’était plus fort que moi, j’avais envie de mettre la main à la pâte si l’on peut dire, j’étais toujours motivé pour pouvoir faire plaisir tout en s’amusant et Takeru adorait que l’on le responsabilise un peu, même si ce n’était pas vraiment des tâches importantes, lui se sentait important. Quant à l’aion, je prévoyais déjà de balancer un peu de farine pour que son teint soit en accord avec sa chevelure ! Bien qu’il n’était pas des plus bronzés il fallait dire, tout comme moi, le teint farine lui irait comme un gant ! J’en riais d’avance et me repris très vite pour qu’il ne soupçonne rien, même si c’était surement peine perdue vu que nous nous connaissions bien.

« Allé, faut qu’on se lève si on veut faire des gâteaux, à quoi d’ailleurs, vous avez une préférence hm ? »

Je me redressais rapidement, attendant qu’Andreas fasse de même pour ensuite me relever et prendre Takeru avec moi pour l’emmener dans la cuisine.

« Alors, qu’est-ce qu’il nous faut ? Des saladiers, des plats, de la farine, de l’eau ? »

« moi je te laisserais Takeru volontiers, je te fais confiance »

Et ce n’était pas rien de le dire, je savais qu’Andréas était responsable, après tout on ne peut pas combattre des démons ou poursuivants sans agir omettre certains détails. Agir en adulte, je savais qu’il n’aimait pas ça et c’était pourquoi avec lui je pouvais relâcher la pression accumulée par mes tâches quotidiennes. D’autre part, je lui faisais confiance parce qu’il avait un véritable don avec les enfants et à voir comme il agissait avec Takeru c’était peu probable qu’il ne sache pas s’en occuper.

Je l’avais chatouillé avant que nous ne nous remettions sur pattes pour pouvoir faire nos gâteaux, j’avais vu dans ses yeux la peine qu’il ressentait, la tristesse qui régnait sur son coeur et je n’en pouvais plus... si je pouvais faire quoi que ce soit pour lui... certes, il était condamnable, car étonnamment puissant, mais, était-ce de sa faute ? Non, il ne devait pas payer le prix de quelque amour que ce soit... puis il n’avait jamais rien fait de mal... je plaignais les aions, véritablement...

« Tu t’en sors très bien ! »

J’avais envie de faire en sorte que tout aille bien pour lui et pour ceux de son espèce, ça tournerait un peu plus rond chez la plupart des gens si ça avait été déjà le cas c’est tellement malheureux de devoir supporter la colère de deux races ! On changea de sujet, pour son bien, je savais qu’il allait mal, mais... il fallait qu’il aille de l’avant et quoi de mieux que de se reposer l’esprit ici ? Il pouvait rester tant qu’il le voulait, Kanon serait surement d’accord d’ailleurs.

« Ah ~ alors tes gâteaux doivent être bons ! »

Quand je demandais à quoi, ils me répondirent en choeur : chocolat et je m’en serais douté, il y a un très faible pourcentage de personnes qui n’aiment pas le chocolat et je n’en fais pas partie ! Fort heureusement. C’est en souriant qu’on commence à préparer notre plan de travail, dans la cuisine, puis que l’on énumère ce dont on a besoin, Andreas était comme il me l’avait dit doué, et je n’avais jamais eu l’occasion de gouter à sa cuisine, en voilà une que je n’allais pas rater ! Moi qui compter enfariner mon ami, je n’avais même pas eu besoin de le faire, nous étions tous les trois blancs, principalement le blondinet dont le teint allait parfaitement avec sa chevelure, chose qui me fit éclater de rire, non en plus d’avoir été surpris, je trouvais que la situation était vraiment comique.

« Ah ! Vraiment, tu es doué il n’y a pas à dire ! Mais oui, on a de quoi faire des gâteaux »

Je lui tapais dans le dos, bien gentiment, n’ayant pas prévu qu’une marque de farine s’y colle, je n’osais pas le prévenir, me mordant la lèvre pour retenir mon rire de s’échapper et d’alerter Andreas, Takeru regardant en mettant sa main sur sa bouche.

« Bon, alors, mélanger les ingrédients et faire fondre le chocolat ~ »

Je pris les oeufs pour commencer à les casser doucement sur le bord de la table, les mettant dans la farine qu’Andreas avait au préalable versé dans le saladier, il nous fallait du sucre si mes souvenirs étaient bons, je revins avec, posant ma tête sur l’épaule du blond pour observer ce qu’il faisait. J’avais l’odeur du chocolat dans le nez, un sourire large, car mon meilleur ami et mon fils adoptif avec moi, que demander de plus ? Que cet instant s’éternise ? Oui, surement. J’avais à l’esprit dans l’idée de faire succomber les anges, mais nous n’étions pas censés être affectés par les sept péchés capitaux.. Or, c’était mon cas depuis que j’étais humain, bien entendu je faisais exception sur certains... envier les gens, ne me ressemblait pas, la colère n’était pas dans mon coeur, la luxure... fallait il encore que je commette le péché de chair, j’étais bien trop généreux et bien trop peu attaché à l’argent pour ne pas en donner, l’orgueil, j’en avais bien trop peu, mais, j’avoue faire le paresseux parfois et... être très gourmand, deux sur sept, ce n’était pas si mal, d’autant plus qu’ils étaient minimes en comparaison des autres, n’est-ce pas ?

« Je me demande ce que nous ferions sur terre sans les petits plaisirs de la vie... c’est idiot, mais ça m’a traversé l’esprit... »

Reprenant le fil de mes pensées ou plutôt de la pâtisserie, je m’étirais puis alla me laver les mains une seconde fois pour faire la pâte pendant que le chocolat fondait bien sagement. Takeru eut droit à une petite cuillère d’ailleurs, qui était peu chaude, car refroidit légèrement et moi, je regardais les deux énergumènes s’entendre à merveille sur la préparation.

// Pardoooon pour la lenteur ! J'y arriverais un jour ! >w

Ah... je rêvais d’un monde où les anges, démons et aions pourraient coexister, ou l’humain serait digne aux yeux de notre père... il nous a tous crée à son image et ce que nous les entités surnaturelles oublions souvent c’est que nous sommes en guerre constante tout comme les hommes, nous sommes donc tout aussi fautifs qu’eux et je ne saurais dire ce qu’il adviendrait de nous dans quelques années, siècles ? Décennies ? Peut-être prendrons-nous la place de l’homme en devant nous défendre pour que l’on nous permette d’exister ? Cela dit, en voyant comment nous nous comportions avec Takeru Andreas et moi, j’avais des doutes sur l’insensibilité du Tout-Puissant, personne ne pouvait résister à une innocence pareille ni même à la joie de vivre que j’appréciais tant chez mon meilleur ami.

Je l’encourageais donc, même s’il n’avait pas l’air convaincu, j’étais persuadé du contraire et en un seul sourire je le lui transmettais par la pensée. Il était si triste et il combattait, je devais faire de même pour l’y aider, pour ne pas qu’il sombre ou qu’il déprime par ma faute. Nous avons commencé à préparer les ingrédients, les ustensiles nécessaires puis, par je ne sais quelle magie le blond s’était retrouvé avec le paquet de farine ouvert... la moitié du contenu sur nous. J’avais rit et l’avait embêter en mettant ma main sur son dos, lui faisant une jolie marque blanche du coup. Il ne tarda pas à me le rendre sans savoir, ses mains sur mes épaules alors que je me retenais de rire. Je m’étais un peu moqué, Takeru appréciant d’ailleurs le spectacle, Andreas avait beaucoup d’humour, fort heureusement !

Cela dit, lorsque nous nous sommes attaqués à la préparation, ça s’était un peu plus compliqué, du moins, juste pour Takeru, j’avais peur qu’il ne se sente inutile alors que j’essayais d’éveiller sa débrouillardise, pas de problème visiblement, Andreas avait tout prévu ! Il l’avait embarqué pour faire fondre le chocolat, lui expliquant à peu près tout en le laissant remuer parfois, sa main sur la sienne, un spectacle adorable qui me faisait rendre compte de la chance que j’avais de pouvoir être « papa » en quelque sorte. Je m’en suis toujours voulu d’avoir laissé ma femme et ma fille... toujours, mais... j’essaie de me rattraper au mieux...

Il ne faut plus que j’y pense, soit, une autre question m’était venue à l’esprit et je l’avais posé, Andreas avait pensé la même chose que moi, c’était rassurant.

« « Alors toute chose à une utilité, le bien, le mal sont un équilibre... mais du coup ce n’est pas juste, encore une fois »

Car, les vices ont une raison à leur naissance et le mal avec par la même occasion, mais ceux qui sont entre les deux subissent malgré eux, ni bien, ni mal, ils sont en quelque sorte forcés à rejoindre un camp... sinon jugés dangereux pour l’humanité et les autres créatures de cette terre, en l’occurrence, des aions par exemple. Était-ce possible d’avoir une certaine paix ? Un jour qui sait, peut-être que quelqu’un pourra changer cela, il me semble qu’un certain « Christ » avait apporté à l’humanité l’espoir... et un peu de sa bienveillance, bien qu’un autre messi serait de trop, quelques paroles sensées et libératrices seraient à envisager.

« « Plus humain... oui, c’est vrai, mais... honnêtement, quand nous arrivons sur terre, nos coeurs ne sont-ils pas faits pour battre ? C’est presque... fait exprès je trouve ! »

Avec un grand sourire à ce compliment, du moins je le prenais comme tel, je sortis les moules avec Andreas, en ayant de toutes les formes, étoiles, ronds, carrés, des grands, des petits... ah, vraiment Takeru et parfois Hana nous rendaient fous d’eux ! Si ça ne se voyait pas...

« « hm... choisissez celui que vous voulez, des petits, des grands, y’a le choix ! »

Les paroles d’Andreas étaient justes. Ni bien, ni mal, nous étions là au milieu et avions notre définition bien particulière de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas. Au fond, il n’y avait pas d’importance et je me contentais de sourire à ces sages paroles de mon ami, acquiesçant en hochant la tête. J’imagine également qu’il parlait du fait que j’étais un ange qui agissait selon son bon vouloir et non selon les règles tandis que lui, aion était tombé amoureux d’un démon. Enfin, même si j’étais inquiet à ce sujet, je ne pouvais qu’être spectateur, surveiller de loin ce couple étrange, mais pas insensé.

Tout en finissant le gâteau, nous en étions venus à parler de ma condition d’ange, j’étais plus humain et je trouvais ça normal, aussi étonnant que cela puisse paraître. Je lui dis d’ailleurs ce que j’en pensais et mon blond préféré me répondit que je devais donner des cours aux autres. Sagement je tapais son épaule, amical, content de ne pas faire partie du lot, de ceux qui n’agissent qu’en fonction des autres. Il me semble avoir vu un film à ce sujet.

« Tu sais... notre conversation plus tôt... ça me rappelle un film. Légion... je crois, c’est un film ou... l’ange Mikael fait ce dont Dieu a besoin et Gabriel ce que Dieu veut... je suis peut-être un peu trop influencé par Kanon, lui et ses films ! »

Je ris tranquillement en faisant la vaisselle pendant que Takeru choisit quelques moules qui lui faisaient envie. Une fois le tout au four, j’ai eu droit à un câlin et la main du blond dans mes cheveux, chose qui me fit sourire. Je laissais tout en plan pour rejoindre les « deux » enfants dans le salon. Le jeu que proposa Andreas me fit presque bondir de joie ! Comment pouvais-je oublier un jeu aussi dément ? Autant dire que j’étais mauvais perdant, mais que je prenais sur moi, puis... pour tous les rires et fous rires que nous avions eus, le mal passait très vite !

« Oh ! Bien sûr qu’on l’a ! Takeru doit absolument connaitre ça ! On va faire attention de ne pas lui tomber dessus, même s’il n’est pas en sucre, un accident est si vite arrivé »

Quelques secondes plus tard, je me rendis compte que j’agissais en papa poule et que je ne devais pas au risque d’un peu trop couver le petit bout d’homme avec nous. Je n’avais aucune envie de le bloquer plus tard où qu’il n’ose pas à cause de ça.

« Bon... je vais arrêter de parler et de jouer les papas poules »

Deux minutes plus tard, me voilà avec le tapis de jeu et l’espèce de roulette. Le jeu étant relativement simple et Takeru connaissant sa droite, sa gauche ainsi que les couleurs, nous n’avions pas de soucis à nous faire. Un sourire malicieux et plein de sous-entendus lancés à Andreas, et c’était parti !

Nous étions emmêlés les uns entre les autres, le jeu venait à peine de commencer, mais à trois c’était vite la panique ! Encore que nous étions calmes. Je remarquais alors une marque dans le bas du dos du blondinet.

« Ah ? Qu’est-ce que tu t’es fait au dos ? »

La tête à l’envers, j’essayais d’observer l’aion, voir sa réaction vis-à-vis de la question en espérant ne pas avoir mis les pieds dans le plat. J’étais du genre inquiet comme il avait pu le constater, mais je lui faisais confiance. À moins que ça ne soit une marque d’autre chose, mais quoi ?

...

Est-ce que j’aurais dû réfléchir avant de parler de cette marque ? Quelle idée ! Comme quoi, être un ange, bien que je sois au courant de ce genre de choses... m’a rendu plus innocent que je ne l’aurais cru.

En parlant de film, j’avais peut-être cherché une réponse un peu loin, ou pas assez, c’était à voir... mais je trouvais l’idée rassurante qu’il puisse exister bel et bien ce genre de situation entre Dieu et ses anges pour sauver l’humanité, en espérant que ce soit la même fin que dans ce fameux film avec moins de morts cependant. Nous n’étions pas des monstres, nous les anges... mais parfois, je me demandais... étant donné qu’ils étaient représentés comme des êtres sanguinaires près à tout pour obtenir ne serait-ce qu’un regard du tout puissant... j’avais vraiment l’impression d’y être. Serais-je, avec le peu de camarades que nous devions avoir Andréas, Kanon et moi, aussi puissant que « Mikael » dans ce genre de situation ? Je n’en avais aucune idée, mais je voulais l’être... et si je le souhaitais... alors je le serais.

C’est finalement amusé par ma remarque et surtout parce que j’étais réellement convaincu de ma réflexion que le blondinet que j’affectionnais tant m’eût riz au nez ! Il voulait voir ces films et je demanderais la permission à Kanon pour les lui prêter, je savais qu’il ferait attention et de toute évidence que ça pouvait être amusant pour lui de voir d’autres... façon de voir les anges que la sienne.

« Ah... crois-moi, ce film dont je t’ai parlé pourrait te surprendre... nous ressemblons plus à des monstres qu’à des poupons ailés, si ça peut te rassurer ! »

En finissant le gâteau, du moins, les gâteaux, nous avions décidé de jouer et je voyais bien chez mon meilleur ami que ça devait lui manquer ce genre de moments, tendre et doux, reposant et pourtant fatiguant, mais combien appréciable... des moments que l’on n’oublie pas, du moins je n’en avais jamais oublié aucun et je ne pense pas que cela arrive à moins que je sois déchu... en ce cas, je serais le démon le plus triste du monde ! Je décidais d’arrêter de parler et de ramener le jeu et Andréas sourit lorsque je pris le petit dans mes bras, petit qui d’ailleurs me rendait papa gâteau bien plus que je ne l’aurais cru ! Vraiment... je n’aurais jamais imaginé que les choses aillent si vite et surtout, de me retrouver avec la vie que j’avais tant souhaité retrouver.

Pendant le jeu, je n’ai pu m’empêcher de remarquer qu’Andreas avait de belles cicatrices en bas du dos, chose qu’il n’avait pas d’ordinaire, du moins pas aussi beau et visible ! Je l’alertais, je voulais être au courant et au lieu de ça il faillit se faire mal ! Takeru ne comprenant pas sautiller, content d’avoir gagné puisqu’à mon tour je m’étais reposé. Je félicitais le bonhomme d’une main dans ses cheveux, la secouant légèrement en embrassant sa tête avant de regarder Andréas avec un sourire mal à l’aise.

Il finit par me dire qu’il se faisait vieux et que cette pluie le rendait moins fort qu’il ne l’était déjà, ce qui me fit plus ou moins peur... est-ce qu’il était le seul ? Ou bien les anges, les démons aussi ? Ou encore, seulement les aions ? Je ne voulais pas lui en parler pour l’instant, n’étant sûr de rien. Cependant je mènerais mon enquête pour en avoir le coeur net.

« Je vois... fais attention, d’accord ? Ou appelle moi... je ne sais pas... mais fait quelque chose dans ce cas là, même si tu n’aimes pas ça, fuir est une solution... mieux ça que tu ne sois plus des notres... »

Je ne voulais pas parler franchement en la présence de mon petit bonhomme, mais est-ce qu’il avait compris que je craignais pour sa vie ? Moitié humain, moitié ange... je ne voulais pas qu’il soit faible, ni qu’il périsse pour ce qu’il n’a pas choisi d’être. C’était une raison d’autant plus agaçante lorsqu’il était blessé de cette façon-là.

Je changeais de sujet, espérant ne pas l’embarrasser, l’attirant en le faisant glisser par le bras sur le tapis de twister et ébouriffant lui aussi sa tignasse claire histoire de l’embêter un peu et de lui montrer que j’étais là pour lui. Il me manquait aussi. Les temps où nous pouvions nous voir fréquemment se faisaient rares en raison de ces chasses organisées d’aions... et de cette activité surnaturelle fortement élevée dans les parages. Je posais ma tête sur son épaule, Takeru assit sur moi qui tenait l’aiguille en s’amusant à la faire tourner.

« Il va vraiment falloir que tu te fasses passé pour mort pour pouvoir passer plus de temps avec nous, hm ? Quand personne ne boude en perdant aux jeux vidéos, c’est moins drôle et quand on t’entend pas rouspéter parce que tu t’es pris le coin de la table dans le pied non plus... t’es d’accord avec moi hm ? »

Un petit sourire, je relevais les yeux, attendant sa réponse, bien que ce ne soit pas facile évidemment cette situation, et ce, pour personne, j’imagine qu’il aurait bien aimé lui aussi que ça se passe comme ça. Puisque nous ne pouvions rien changer pour l’instant, autant imaginer des plans pour être tranquille, et ce, tous les deux !

Malheureusement, tous les hommes, humains ou non, avaient une grande part sombre dans leur coeur... L'ambition, le sadisme naturel, la rancoeur, la vengeance... Tout gardai une part d'émotions négatives en lui et les anges n'étaient pas totalement blancs non plus malgré ce qu'on essayait de faire croire dans la bible. Dieu non plus d'ailleurs. Il n'y avait qu'a voir ce qu'il faisait subir aux personnes dont les quartiers avaient été totalement inondés. A quoi bon torturer les gens ? Croyait il que ça allait les rendre meilleurs ? 
De toute façon, Andréas était assez intéressé par la race de son père. Surtout quand il s'agissait de voir quelle vision les humains avaient d'eux. Parfois, c'était l'occasion de découvrir des choses intéressantes. Il lui demanda d'emprunter ces films donc. Il en savait déjà beaucoup sur les démons, et pour cause, a part Kanon et Chul Hei il ne fréquentait qu'eux ! Pour des relations amicales ou amoureuses comme avec Kei et Seiji, ou alors pour tout simplement les détruire. Alors forcément, il commençait à en connaitre un rayon sur eux ! 

« Ah... crois-moi, ce film dont je t’ai parlé pourrait te surprendre... nous ressemblons plus à des monstres qu’à des poupons ailés, si ça peut te rassurer ! »
Heureusement ! Pensa le jeune homme. Il avait toujours détesté les oeuvres ou les pensées totalement manichéennes. C'est vrai quoi, il n'y avait jamais que le clan des méchants ou le clan des gentils ! N'empêche que : il ébouriffa les cheveux de Chul Hei, l'imitant avec brio. 
-Tu seras toujours mon poupon ailé toi !

Il finirent de cuisiner et décidèrent de jouer a un jeu, comme il y a quelques années. La situation n'était alors pas aussi critique qu'aujourd'hui concernant le sort de ses semblables. Aussi il n'avait pas besoin de se cacher constamment... Aujourd'hui, il avait envie d'oublier tous ces soucis et vivre autre chose ! Alors il accepta allègrement de jouer au twister. Doté d'une belle souplesse, le jeune blondinet était en bonne voie pour gagner quand subitement l'ange lui demanda ce qu'était ces cicatrices qu'il avait dans le bas du dos.
Surpris mais surtout choqué, il en perdit l'équilibre et s'étala lamentablement sur le tapis, se cognant le menton au passage.
Apres s'être rassis, le jeune homme rougit. Il avait toujours honte d'avoir pu laisser s'échapper un démon (sauf Seiji s'entend) alors qu'il avait toujours rempli ses missions parfaitement. Mais maintenant qu'il avait remarqué, eh bien il ne pouvait plus le cacher, pas vrai ? 
Alors il lui expliqua tout, en particulier qu'il se sentait afdaibli par la pluie et vint bien que ça inquiétait réellement Chul Hei. 
-Ne t'inquiètes pas, je pense que c'est ma part d'humain qui m'affaiblie ... La pluie influe sur le moral et la force des humains... Les anges et les démons n'ont pas l'air affecté, pour le moment.
Mais l'inquiétude de son meilleur ami n'allait pas disparaitre comme cela évidemment, en bon papa poule qu'il était, même avec lui.

« Je vois... fais attention, d’accord ? Ou appelle moi... je ne sais pas... mais fait quelque chose dans ce cas là, même si tu n’aimes pas ça, fuir est une solution... mieux ça que tu ne sois plus des notres... »
L'irlandais n'avait effectivement jamais accepté de laisser un travail non terminé. Il ne comptait donc plus les fois ou il avait manqué de justesse de mourir.
Même en sachant qu'il ne tiendrait pas cette promesse en son fort intérieur, il ne voulait pas inquiéter plus le jeune homme alors il hocha docilement la tête.
-Ça va aller... Je retrouverais ma capacité lorsque cette pluie s'arrêtera enfin.

Désireux d'oublier cela rapidement, ils se mirent à nouveau à chahuter se retrouvant soudainement tous les uns sur les autres sur le sol. Andreas éclata de rire, accueillait a la fois le père et le fils dans ses bras. Dommage que Kanon n'était pas la lui aussi. Il se serait drôlement  amusé a l'embêter ! 
« Il va vraiment falloir que tu te fasses passé pour mort pour pouvoir passer plus de temps avec nous, hm ? Quand personne ne boude en perdant aux jeux vidéos, c’est moins drôle et quand on t’entend pas rouspéter parce que tu t’es pris le coin de la table dans le pied non plus... t’es d’accord avec moi hm ? »
Le plus bond de tous fit mine d'être choqué par ce qu'il lui disait. Hey ! Il était entrain de le faire passer pour un gamin mauvais joueur et capricieux ! Bon ok, c'était ça qu'il était. Mais quand même !  
-Nan mais qu'est ce que tu insinues par la ?? Il se jeta sur lui pour le chatouiller, déclenchant des rires. Puis ils se calmèrent un peu.
-Je vais m'arranger pour pouvoir passer du temps avec vous aussi rapidement que possible, je te le promets !
Après avoir fait sa promesse donc, il plissa le nez parce qu'une odeur légèrement âcre lui parvenait de la cuisine.

Il sursauta en se rappelant qu'ils avaient laissé les gâteaux dans le four. 
-Omondieu ! Les gâteaux !
Ils se dépêchèrent de se lever et de courir a la cuisine. Heureusement l'odeur n'était pas présente depuis longtemps. Donc ils avaient de bonnes chances de trouver des pâtisseries intactes.
Le blondinet ouvrit le four pour laisser sortir la chaleur et attrapa le gant que son ami lui tendit pour pouvoir sortir les moules.
-Chaud...Chaud ! Chaud devant !
Il les posa un par un sur le comptoir, puis referma le four.

-Ouf, on a eu de la chance, ils ont l'air vraiment délicieux. Qu'est ce que vous en pensez ?
Ils sourit au deux autres et ensuite tout trois entreprirent de démouler les gâteaux au chocolat, en formes de ronds, de coeurs ou encore de poissons. 
-On devrait les décorer, tu as toujours ces petits trucs pour décorer les gâteaux ?
Bientôt ceux ci étaient allègrement recouverts de petites figurines en nougat, de minuscules étoiles, etc qui ravirent le petit.
-Et maintenant mes amis, goutons !

 

Je ne pus m’empêcher de sourire quant à cette imitation franchement réussie de mon ami. D’ailleurs, en y repensant bien, ce que j’avais dit n’était pas faux et je comprenais parfaitement pourquoi j’appréciais ce film. Il était bien plus réaliste que la plupart des films traitant d’anges et d’autres créatures surnaturelles. Je faisais peut-être exception ? Du moins, je l’espérais et fut rassuré par la réplique bien que comique de mon blond adoré. Il m’avait rassuré sans même le savoir et je le remerciais silencieusement d’un sourire qu’il ne comprendrait sans doute pas dans toute son intégralité. Parfois, il y avait des choses qu’il ne valait mieux pas dire et je n’en voyais pas l’utilité actuellement, alors je m’abstins, passant à autre chose.

Nous avions décidé de jouer à ce vieux jeu, mais non pas moins amusant « Twister » qui finalement se termina par une chute douloureuse pour Andréas en raison de ma remarque. J’étais inquiet, je m’étais imaginé tous les scénarios possibles et je dois dire que je ne m’étais pas attendu à ce qu’il me parle de cette pluie diluvienne. Était-elle donc destinée à affaiblir les humains ? Je n’en étais pas certain... mais quoi qu’il en soit, j’avais intérêt à garder un oeil sur mes très chers amis qu’ils soient aions ou humains ainsi que ma petite famille.

« J’espère, sinon, n’hésite pas. Je suis là... de toute façon »

Je me trahissais moi même en ajoutant mes derniers mots... car, qu’il le veuille ou non je le protègerais quand même. Mon aura dissimulée ou non d’ailleurs, mais je ne prendrais pas de risques inutiles. Il savait que je m’inquiétais et malgré ses tentatives pour m’en dissuader, je ne pouvais me résoudre à le laisser s’affaiblir. Nous n’étions pas sûrs concernant cette pluie, je préférais prendre doublement des mesures de sécurité plutôt qu’il n’arrive quelque chose pour découvrir qu’au final ce n’était pas ça le problème. Le connaissant, puisqu’il est mon meilleur ami, Andréas avait tendance à vouloir m’éloigner et je le comprenais j’aurais fait de même, seulement nous n’avions pas le temps de nous préoccuper de ça, nous devions nous serrer les coudes en ces temps difficiles et très mystérieux d’ailleurs.

Le sujet finit par dériver et je ne pus faire autrement que de le taquiner, lui parlant de sa présence, de ses caprices, de ses gamineries qui me manquaient beaucoup. Takeru allait très bien s’entendre avec lui, tout autant qu’Hana, j’en étais certain, il était tellement enfant parfois... et puis il savait comment s’y prendre, instinctivement, il faut croire. Le blond se jeta sur moi pour me chatouiller, Takeru à ses trousses pour essayer à son tour de lui arracher quelques rires, ce qui semblait fonctionner, puisque tous les trois nous nous mîmes à rire et gesticuler parterre, nos vêtements en désordre à cause des mouvements.

Andréas s’arrêta et je le regardais en arquant un sourcil. Mince ! Il avait raison, nous avions oublié les gâteaux ! Heureusement qu’il était là et je le suivis, prenant le petit homme à bout de bras pour l’entrainer avec nous après lui avoir fait faire un tour d’avion sur mes épaules. Sans trop nous cramer, nous défîmes les moules, j’avais pris soin de prendre un gant et d’en tendre un à mon aion préféré qui s’était mis à crier « chaud chaud » à tout va dans l’appartement, provoquant mes rires et ceux du plus petit d’entre nous.

J’acquiesçais à sa demande concernant les décorations, les lui tendant tout en en ajoutant moi même, puis nous installâmes la table pour pouvoir déguster nos préparations qui semblaient avoir bon gout malgré qu’ils aient légèrement cuit un peu plus que prévu.

Je soufflais, Takeru sur mes genoux, lui tendant ensuite la cuillère pour qu’il puisse savourer, observant les deux garçons tout en enfournant ma première bouchée. C’était délicieux et j’en avais des étoiles dans les yeux, à croire que j’étais bien plus innocent que l’on pouvait le croire, sans doute avais-je changé depuis tout ce temps... j’étais plus humain, je m’en étais rendu compte et j’appréciais chaque saveur bien plus que la plupart du commun des mortels, trop habitué à ne pas prêter attention aux bonnes choses.

« Ah ! Nous sommes de vrais chefs, je crois ! » Dis-je, souriant, tendant mes mains l’une à Andréas, l’autre à Takeru pour qu’ils frappent dedans.

Après s’être un peu brulé les doigts, Andreas revint nous aider à décorer les gâteaux et... s’empara de plats pour manger à l’européenne, une idée qui plu beaucoup au petit bout d’homme et à moi aussi d’ailleurs, je devais bien l’avouer. À le voir se débattre avec le chocolat pour ne pas en avoir partout sur le visage je ne pouvais m’empêcher de rire, si bien d’ailleurs que plus Takeru posait ses mains pour essuyer son minois, il s’en fichait encore plus !

Rapidement, je me levais, nous avions oublié les serviettes et j’en tendis une à mon meilleur ami également, histoire qu’il ne s’en foute pas partout non plus, ce serait fort regrettable qu’il sorte avec un bout de chocolat. Un grand dadais comme lui ! Déjà qu’il faisait retourner pas mal de tête sur son passage de par son doux visage et sa tignasse blonde... n’imaginons même pas avec un peu de chocolat.

Le blond finit par demander à Takeru si c’était bon et il n’y avait pas meilleure réponse au monde que la réaction du petit. C’était raté pour passer inaperçu, à moins que l’aion ne se lave la tête ici, car, la main pleine de chocolat du garçon n’avait pas hésité une seconde à lui tirer une mèche.

J’essuyais ses doigts et son visage en regardant du coin de l’oeil Andreas, ne pouvant m’empêcher de rire.

« Vraiment, le brun te va bien aussi... mais je doute que tu passes inaperçu, du moins... c’est certain tu risque encore plus de faire fureur ! »

Cette fois-ci je ne me retins pas, explosant de rire à presque tomber en arrière, Takeru sur moi appréciant les secousses provoquées par mon rire et également le fait de tomber presque en arrière, riant à son tour.

« Ah... si tu veux te laver la tête, tu sais que tu n’as pas besoin de demander, d’accord ? »

C’était aussi un très bon moyen pour le garder le plus longtemps possible en ma compagnie et celle du petit homme, ne serait-ce que pour graver en mémoire autant de bons souvenirs que possible. Je ne voulais pas penser au pire, mais je devais l’envisager... je devais faire attention moi aussi et... je me promis de surveiller le blondinet une fois qu’il sera parti, m’assurant d’une façon ou d’une autre qu’il soit bien rentré chez lui.

La lumière se mit à grésiller avant de faiblir et s’éteindre. Il devait surement y avoir un problème à cause de cette pluie, Andreas ronchonna d’ailleurs à ce sujet, me faisait sourire. Il était adorable. Il installa quelques bougies dans la pièce pour Takeru et pour que l’on s’y retrouve, je l’en remerciais, ayant rassuré le garçon en caressant sa tête et lui disant qu’il ne craignait rien, que le blondinet et moi étions la et qu’il n’allait rien se passer.

L’idée de mon meilleur ami fut excellente, si bien que je ne pus m’empêcher d’afficher un grand sourire tout en faisant une blague, certes assez étrange, mais que je pouvais me permettre avec lui. De toute façon, je ne disais pas ça en mal, il le savait plus que bien, car, qu’importe l’orientation du petit bout, je l’aimerais toujours de la même façon.

« Takeru adore les histoires de princesse... je me demande s’il n’a pas pris ça de son oncle hm ? Enfin, cela dit, il est surement trop tôt pour le savoir et ça m’est égal. Tu as une idée pour l’histoire ? Nous avons des livres de contes quelque part à moins d’en inventer ? »

Je disais beaucoup de choses à la fois, ça ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps d’être aussi enthousiaste, peut-être que le petit humain y était pour quelque chose ? Ou était-ce seulement cette situation qui me rendait si heureux ? Cela dit je me calmais un peu, restant tout de même sur mes gardes, sachant que cette pluie n’avait rien de naturel et ne présageait rien de bon. J’attendis la réaction d’Andreas. Puisqu’il avait proposé de raconter une histoire, autant le laisser commencer. D’ailleurs je n’étais pas le seul à l’observer avec des yeux ronds puisque Takeru lui faisait les yeux doux, attendant avec impatience la fameuse histoire.