Voir chapitre 1

Tout ce que je souhaitais, c'était que l'on ne croise pas le patron. Pas de patron, pas d'oeil inquisiteur pour nous surveiller, pas de limites à mon enquête ! Yes ! Du moins, c'est ce que j'espérais. Mais il y avait plus urgent : faire un débriefing.

- Bon. Comment tu comptes t'y prendre ? On entre, on se pose au bar et on fait semblant de papoter pour ne pas attirer l'attention ? C'est comme ça que je bosse.

Je n'étais pas du genre réfractaire à jouer le jeu des escrocs. Ils savaient bien mieux s'y prendre que n'importe quel flic en matière de natation dans le milieu du crime. Ma façon de fonctionner n'était pas mauvaise selon moi, mais la leur est toujours meilleure.

J'attendis que Andreas se gare pour remettre mon chapeau. Encombrant ce truc. Si j'avais pu éviter de le mettre, je me serai sentie plus à l'aise. Surtout que je n'étais pas certaine que cela me rendrait plus convaincante dans mon rôle de mec. Il allait falloir que je me fasse plutôt discrète et laisser Andreas mener l'enquête. Bref, il fallait qu'il me fasse part de son plan d'action afin que je me coordonne à lui.

- Je vais te laisser parler. Tu sauras fouiner plus facilement que moi. Je me contenterai de poser des questions en compléments des tiennes et sans me faire trop remarquer.

Pas le choix. Je tenais à cette enquête et Andreas était mon meilleur espoir. Pire, je préférai ce genre de plan d'infiltration plutôt que de me faire embaucher comme call girl dans ce bar de tarés. Brrrrr !

Le blondinet attendait impatiemment que la jeune fille sorte du vestiaire pour qu'il ait l'occasion de se moquer d'elle. Il sourit largement. La jeune fille était toujours tellement parfaite dans tout ce qu'elle faisait, que ce n'était jamais une partie de plaisir de trouver sur quoi la taquiner.
Et heureusement, il ne fut pas déçu. La jeune fille était tout à fait crédible dans son déguisement. Certes, elle faisait un beau garçon un peu efféminé, qui ne passerait sûrement pas inaperçu la ou ils allaient, mais c'était bien mieux que si elle avait été las bas en fille, le problème étant que le jeune homme ne pourrait pas la défendre à moins de révéler ses pouvoirs à une bonne trentaine de gros bras.

Il éclate de rire en se rendant compte qu'elle forçait beaucoup trop le trait finalement. Elle ressemblait à un rappeur has been.
Alors qu'il se bidonnait, l'air d'apprécier ce qu'il voyait, elle le rejoignait avec sa lourde démarche de camionneur.

Alors ? Convaincant ? Elle se mit à tousser comme si il venait d'avaler une grosse bouffée de cigarette. Ahem. Oublie ça. J’essaierai d’éviter de poser trop de questions. Allez on y go ?

Son rire redoubla encore en entendant sa voix, si bien qu'il eut très rapidement mal aux abdos et les yeux qui pleuraient.
Afin d'éviter de se faire botter les fesses par une gendarme en colère, il s'efforca de se calmer au bout de quelques secondes.

Ca le serait encore plus si tu étais une meilleure actrice. Il éclata de nouveau de rire. Pas besoin d'en faire trop, contente toi de te comporter naturellement.

Il lui donna une petite tape sur l'épaule et jeta un dernier coup d'oeuil à sa tenue pour s'assurer que rien ne paraissait louche, et après avoir vérifié ses propres vêtements dans une sorte de réflexe, il fit un clin d'oeuil à la jeune femme.

-On peut y aller, c'est bon !

Il sourit largement et la suivit donc vers ce qui lui semblait être le parking, bien qu'il n'y soit jamais entré. Allaient ils prendre la voiture de la jeune femme ? Il ne s'attendait pas à voir un étalage de voiture aussi spectaculaire, des plus simples et plus délabrées, aux plus magnifiques et lustrées.
Un vrai paradis pour les amoureux des voitures, et très impressionnants meme pour ceux qui s'en fichaient.
Il regarda autour de lui, l'air carrément hébété, car contrairement à ce que la jeune femme pensait, il n'avait jamais touché aucun argent de ses escroqueries, alors à vrai dire, il n'avait jamais eu l'occasion de s'acheter de magnifiques voitures comme celles ci.

Tiens ! Prend celle que tu veux. C’est toi qui conduit.

-T'es sérieuse ? S'exclama t'il avec des yeux ronds comme des soucoupes. Mais il fallait penser à la cohérence avec leur mission, donc il ne tapa pas directement dans les voitures de sport, ni dans les espaces, mais une petite décapotable noire pas trop voyant, mais assez pour etre crédible au Shooter.
Celle ci ! Déclara t'il en se précipitant vers elle. Allez grimpe !

Il sauta sur la place passager, et l'air totalement surexcité, démarra en trombe pour rejoindre la route une fois que la jeune femme fut installée près de lui.
Le voyage fut presque orgasmique tant la voiture roulait bien etglissait pratiquement comme un bateau sur l'eau tranquille de la mer.
D'ailleurs, ils furent trop tot à son goût au pied de l'immeuble abritant le shooter.
Une fois garé et descendu de la voiture, tous deux levèrent la tête vers l'enceinte aguicheuse du bar.

Bon. Comment tu comptes t'y prendre ? On entre, on se pose au bar et on fait semblant de papoter pour ne pas attirer l'attention ? C'est comme ça que je bosse

Le jeune homme l'observa, étonné qu'un policier ne prenne pas un peu plus de risques pour arriver à ses fins. Il lui sourit largement. Un sourire qui pouvait avoir l'air un peu diabolique par bien des aspects, parce que de toute évidence, il s'amusait beaucoup.

-A vrai dire, je joue plus dans la cour des grands. Je vais droit au but. Mieux vaut se faire remarquer, dans ce genre d'endroit, c'est ce qu'il te fera insoupçonnable. Suis moi, tu verras. Il rit pour la rassurer devant cette méthode plus qu'hasardeuse.

Ils s'engagèrent pour rentrer dans l'immeuble miteux, qui n'avait qu'un tout petit ascenseur pour mener au dernier étage, qu'ils n'avaient pas le choix que de le prendre. Le jeune homme se retrouvait alors pratiquement collé à son « pseudo » pote d'université. Voilà comment il comptait l'introduire si quelqu'un lui posait des questions.


Je vais te laisser parler. Tu sauras fouiner plus facilement que moi. Je me contenterai de poser des questions en compléments des tiennes et sans me faire trop remarquer.

Il acquiesa tranquillement, l'air entendu, mais il ne put répondre car l'ascenceur s'ouvrait de nouveau sur un couloir, et une unique grande porte taguée dans tous les endroits. Il ouvrit, et aussitôt, l'odeur de sueur et de fumée de cigarette leur emplirent le nez alors qu'ils y pénétraient.
Une vingtaine de motards les fixaient, et ce jusqu'à ce qu'ils reconnaissent le blondinet, alors ils reprirent leur discussion comme si de rien était, meme si quelques uns jetaient des regards lubriques à la jeune femme.

-Du calme, il est avec moi, annonça t'il au videur.

Il accompagna la jeune femme jusqu'au comptoir.

-Deux whiskys, s'il vous plait, dit il au barman. Quand celui ci s'éloigna, le jeune homme se pencha vers son amie pour lui murmurer. Je vais faire diversion, alors ne t'affoles pas et arrange toi pour choper tout ce que tu peux pendant ce temps.

Alors il descendit son whisky d'une traite et en commanda un autre. Rapidement, il fut au quatrième. Alors commença son plan. Il finit par bousculer un gros bras, et s'attira des ennuis, l'homme se mit à hurler et à faire son show, provoquant le jeune homme, qui jouait très bien le jeu en l'énervant encore plus.
Rapidement, tout le monde s'était groupé autour d'eux.

Andreas parut étonné de ma stratégie.

-A vrai dire, je joue plus dans la cour des grands. Je vais droit au but. Mieux vaut se faire remarquer, dans ce genre d'endroit, c'est ce qu'il te fera insoupçonnable. Suis moi, tu verras. me répondit-il avec un sourire qui en disait long sur ses projets.

Voiture garée. Costume OK. Nous pouvions y aller. Je me serai bien passée de jouer aux sardines en boite avec Andreas mais bon. C'était un petit voyou, pas un pervers.

- Ne songe même pas à me mettre la main au panier, je te préviens. grommelai-je pour en rajouter une louche pour la route, sans lâcher des yeux le panneau à cristaux liquides de l'ascenseur.

Je suivis ensuite mon partenaire de mission suicide dans le couloir jusqu'à rejoindre le bar. Je faillis m'étouffer sur place tant cela sentait le bouc et la cendre dans cet endroit. Dieu soit loué, j'ai de la contenance et des bronches solides. Sinon c'était l'affiche assurée devant le comité d'accueil monstrueusement sympathique qui nous fixa dès notre entrée. Un gros balèze que je soupçonnai d'être un ancien lutteur sumo nous toisa de haut. Enfin surtout moi. Mais je ne me démontai pas, restant sagement à côté d'Andreas, les mains dans les poches.

-Du calme, il est avec moi, annonça Andreas.

Encore heureux que je sois accompagnée d'un habitué. Le mec n'avait vraiment pas l'air commode. J'avais pris l'habitude de ranger les mecs dangereux en catégories pour m'amuser. Lui était de classe 4. Définition : le mec costaud et impossible à acheter avec un billet, mais que je pouvais encore espérer mettre au tapis si j'y mettais du mien. Tant qu'ils n'étaient pas de classe 5 - mec incorruptible et impossible à battre même si je le voulais - , je pouvais m'abstenir de partir en courant.

- Deux whiskys, s'il vous plait, dit Andreas au barman. Je vais faire diversion, alors ne t'affoles pas et arrange toi pour choper tout ce que tu peux pendant ce temps.

- Tu quoi ?! m'exclamai-je d'une voix étouffée pour ne pas me faire entendre.

Mais déjà Andreas avait entamé une longue descente de verre d'alcool dur. Faisant mine de boire le mien, je le regardais boire verre sur verre sans ciler. Comment était-ce possible de boire autant aussi rapidement à son âge ?! Il devait être super costaud ! Ou très habitué. Je l’enviais presque car l’alcool et moi n’étions pas amis. Mais cela valait mieux pour mes tissus adipeux.

Soudain, Andreas bouscula un mec. Non, excusez-moi, une montagne. Le ton monta et mon petit partenaire, de sa hauteur moyenne toisa et provoqua le gars qui lui envoya son poing dans la face. Par réflexe, je glissai hors de mon siège et allai me réfugier derrière le bar très discrètement pendant que l’assemblée se jetait dans la bagarre. Sur le coup, ma première pensée fut de m’inquiéter pour Andreas mais j’oubliai vite ce souci, me souvenant du ton assuré qu’il avait pris pour m’annoncer qu’il prenait les devants. Je me cachai donc derrière le comptoir, que le barman avait déserté pour aller essayer de calmer les sauvages en train de se battre. Même topo pour le sumo qui n’avait même pas fait attention au « jeune homme peureux » qui avait fui la bagarre.

Jouant un peu les ninjas, je me faufilai derrière le haut meuble de bois et découvris une porte conduisant à une autre pièce. Profitant de la confusion, j’y entrai en poussant la porte non verrouillée doucement. Personne à l’intérieur. Parfait ! Fermant derrière moi, j’inspectais la pièce. C’était un bureau tout ce qu’il y a de plus cliché : des étagères, des caisses de bouteilles servant de réserve, des papiers qui débordaient de chemises cartonnées sur une table avec fauteuil. On pouvait facilement deviner que le responsable qui bossait ici devait s’occuper ailleurs et n’avait pas le temps de faire de l’administration. Observant alentour, mon regard tomba sur un répertoire. Je l’ouvris et y trouvais des listes de noms et de numéros de téléphones. Saisissant mon portable, je fis des photos sur le champ et à la vitesse de la lumière d’un maximum de pages.

Soudain, la porte crissa et je plongeai immédiatement sous le bureau pour me cacher. Un court silence régna dans la salle après que la porte ait claqué. Je retenais presque ma respiration, glissant mon téléphone dans ma poche du cœur sans faire de bruit, quand…

- Qui est-là ?! tonitrua une voix, On ne me la fait pas !

Et merde ! Comment savait-il que j’étais là !? J’étais persuadée de m’être planquée à temps et d’avoir été silencieuse.

- Sortez !

- OK OK, je sors. répondis-je finalement en forçant un peu ma voix.

Sortant de ma cachette les mains en l’air, je me retrouvai face à face avec le barman. Et re-merde ! Il avait réussi à calmer la bagarre à côté ? Mais je n’eus le temps, ni de finir ma pensée, ni de parler, que le mec m’asséna un coup de poing dans l’estomac qui me fit cracher le peu d’alcool que j’avais bu.

- On aime pas les fouineurs ici ! grogna-t-il tandis que je me pliais en deux de douleur.

Ni une ni deux, il me balança contre le mur avec une force monstrueuse. Je le percutais sur le flan gauche, me ramassant sur moi-même, mon épaule lancinante dans la main. Quelle brute !!!! J’avais beau être une femme, j’avais rarement été projetée aussi violemment contre un mur. C’était Clark Kent ce barman ou quoi ?! Mais ce n’était pas ça qui allait me démonter !!!!

- Hey attend ! Tu piges pas ! protestai-je en battant des mains devant moi. J’aime pas m’battre ! Je me suis juste planqué là en attendant que ça se calme dehors !

- Ah ouais ?! Et ton aura c’est mon imagination ?! rétorqua immédiatement le gars en saisissant une bouteille sur une étagère en s’approchant de moi.

- Ma quoi ? m’exclamai-je sans comprendre.

Le barman s’avançait vers moi, un sourire mauvais sur le visage et je voyais déjà le coup venir mais… il se figea et se tordit vers la fenêtre comme s’il avait senti un fantôme frôler son épaule.

- Qui… ? lâcha-t-il en fixant intensément la vitre.

Ni une ni deux, je me relevai et lui fauchai la jambe avec la mienne d’un geste souple et contenant toute ma force. Success ! Il s’écroula sur le sol lourdement, s’explosant le dos au passage. Je me doutais que cela ne suffirait pas à le calmer mais j’eus bien assez de temps pour l’enjamber en sautant et sortir de ce fichu bureau... sans remarquer une minuscule plume blanche voleter de la fenêtre pour se poser sur le sol.

Andréas semblait parfaitement dans son élément. Il s'appuyait nonchalamment à la rambarde de l'ascenseur et observait la jeune femme se dandiner devant le grand miroir dans le fond de l’ascenseur. Vu de près, c'était bien vrai que le déguisement était un peu too much. Mais il ne s'inquiétait pas le moins du monde. La plupart des personnes qui allaient la haut étaient bien défoncés après seulement quelques minutes, alors personne ne remarquerait bien, à moins qu'ils cherchent à faire du corps à corps, et la c'était certain que le blondinet ne le laisserait pas faire.
D'ailleurs, n'importe qui le connaissant un peu le savait.

- Ne songe même pas à me mettre la main au panier, je te préviens.

Le jeune homme éclata de rire comme si un deuxième nez s'était mis à lui pousser au milieu du visage. Oh, elle n'avait pas du tout à s'inquiéter. De une, il ne tenait pas à ce qu'elle s'énerve, car il savait parfaitement ce qu'elle était capable de faire lorsqu'elle était énervée, et il n'avait pas l'intention de refaire l'expérience. Deuxio, il était totalement comblé lui meme, merci. Et enfin, il ne voulait pas du tout se faire tuer par Chul Hei. Il avait encore pas mal de choses à vivre.

-Y'a pas de soucis avec ca, je tiens à la vie.

Quand ils pénétrèrent dans le bar, Andréas avait parfaitement deviné. Le trois quarts des hommes présents étaient déjà saouls. Des rires gras et des sifflements fusaient de toutes parts. Il était vrai qu'il était rare de voir des clients aux traits aussi fins par ici, et cela plaisait pas mal à certains des gros machos d'habitués qui venaient s'imbiber. C'était aussi l'une des raisons pour lesquels il était aussi bien accueilli. Après ce qu'il allait faire ce soir là, il le serait sûrement beaucoup moins, mais bon, peu importait.

A l'instant ou il s'installa au bar, d'ailleurs, il sentait, tout autour de lui, oppressantes, les auras démoniaques, qui envahissait l'endroit aussi sûrement que la fumée des cigarettes.
Il n'expliqua que brièvement son plan à la jeune femme et se lança directement dans l'arène sans sentir aucun effet de l'alcool. Aussi, sa provocation était d'un bout à l'autre de la comédie, et qui prit rapidement, tel le feu au poudre.

-De qui tu te moque p'tit ?!

La montagne le dominait de toute sa hauteur, mais le blondinet n'était pas tellement intimidé. Il l'observait en souriant, comme si il disait « viens donc te battre, tu ne me fais pas peur ».
Rapidement, un groupe de personnes se forma autour de lui, les encourageant, des paris déjà ouverts sur qui l'emporterait. Bien sur, comme on pouvait s'y attendre, personne ne paria sur lui.

-Ce n'est pas de ma faute mon vieux, faut que tu regardes ou tu marches aussi !

Ce fut la phrase de trop. L'homme se jeta sur lui en grognant violemment, mais le jeune homme s'esquiva très rapidement, alors que son adversaire s'écrasait sur le sol, déclenchant des exclamations admiratives et des rires de l'assistance. Il revint rapidement à la charge, doublement en colère maintenant. S'en fut un échange de coups plutôt durs. Mais finalement, c'est le plus petit qui eut l'avantage, comme il l'avait deviné.

En effet, au bout de quelques minutes, le plus grand finit la tete au travers le bois moussu d'une des tables. Il n'eut que le temps de vérifier si il n'était pas mort (heureusement non), et d'essuyer le sang qui coulait de son nez et du reste de son visage sur ses vêtements clairs, qu'il sentit quelque chose d'étrange. Une sensation vibrant jusque dans ses entrailles.
Il reconnaissait cet aura, c'était l'aura de son meilleur ami, et il était particulièrement en colère.
Mais elle disparut aussi rapidement qu'elle avait apparu, et bien qu'il avait eut très peur qu'il en soit autrement, il vit rapidement la jeune femme sortir de derrière.

Les autres clients s'étaient rapidement éclipsés après que l'alarme avait été déclenchée par erreur, sûrement soucieux d’être sur les lieux si le propriétaire avait appelé la police.
Seulement, celui ci ne devait pas être en état, aussi, d'un geste habile, l'escroc sauta sur le comptoir pour l’arrêter. Puis il se tourna vers la jeune femme qu'il pouvait encore entendre. Il percevait quelque chose de bizarre émanant d'elle. Il l'observait étrangement, mais c'était bien trop infime pour qu'il s’arrête dessus, alors il se secoua doucement.

-Est ce que ca va ?! Lui demanda t'il, inquiet à l'idée qu'elle avait put être blessée alors que son plan lui semblait infaillible.

Mais comme il sentait l'homme dans la pièce d’à coté se relever lentement mais sûrement, il ne laissa pas le temps à la jeune femme de souffler, puisqu'il l'attrapa par le poignet et la tira hors de la pièce. Il ouvrit la porte violemment et se dépêcha de dévaler les escaliers.
Puis ils sortirent de l'établissement avant que le gérant n'essaie de se venger d'eux pour lui avoir fait perdre tous ses clients de la journée.

-On ne peut pas s'attarder ! Vite ! Dans la voiture.

Une fois installés, il démarra et fila dans les rues pratiquement désertes alors que la nuit était pratiquement complètement tombée. Il ne s’arrêta pas avant d'avoir dérapé sur le parking de la poste.
Là, il put souffler et trouver un mouchoir pour le passer sur sa blessure.

-Tu te sens ok ?

Il la gratifia d'un sourire un peu penaud.

-Désolé pour tout ca, je ne pensais pas que le gérant réagirait aussi vite. Tu as trouvé des trucs ?

Lorsque je réapparus dans la salle principale du bar, Andreas était debout face à une montagne... écroulée sur le sol. Je stoppai net, abasourdie. Comment avait-il... ?

-Est ce que ca va ?! me demanda Andreas en venant à ma rencontre en s'essuyant son nez en sang du revers de la manche.

- Oui. Je vais bien. Mais je dois te dire que je suis surprise que les barmans soient aussi balèzes de nos jours. Je dois manquer d'exercice à mon av...

Mais Andreas ne me laissa pas finir et m'attrapa par le poignet pour m'embarquer hors du bar et nous précipiter dans les escaliers.

- On ne peut pas s'attarder ! Vite ! Dans la voiture. m'ordonna mon complice lorsque nous fûmes au dehors.

Je n'avais pas besoin d'être un escroc pour savoir qu'il ne faisait effectivement pas bon rester dans les parages. Nous avions ruiné la recette de la journée du patron et il n'allait pas apprécier de revoir nos têtes. Je bénis le déguisement d'avoir fait son effet. Si je revenais en version "fille", ils n'y verraient que du feu.

Andreas démarra au quart de tour et conduit à travers Shinjuku jusqu'à un parking. Ce qui me laissa amplement le temps de diagnostiquer si je m'étais blessée à l'épaule. Cela avait l'air d'aller. J'avais encore mal à cause du coup, mais rien ne semblait cassé. Je la roulais aisément dans mon siège, les muscles endoloris d'avoir amorti le choc. En revanche, j'avais très très mal à l'estomac. Il n'y avait pas été de main morte en me frappant ce gorille ! Il avait du béton à la place du poing ou quoi ?!

-Tu te sens ok ? me demanda Andreas avec un pauvre sourire.

- Ne t'inquiète pas, je vais bien, le rassurai-je. J'ai juste pris un léger coup à l'épaule. Rien de cassé.

- Désolé pour tout ca, je ne pensais pas que le gérant réagirait aussi vite. Tu as trouvé des trucs ?

- Hé hé ! Oui ! m'exclamai-je en brandissant mon téléphone portable. J'ai pris des photos du répertoire du bar. Il y a sûrement quelque chose d'intéressant là dedans...

Feuilletant les clichés pris par mon iphone, j'aperçus une foule de noms que je ne connaissais pas et d'autres me disant quelque chose... J'avais certainement du les entendre quelque part mais impossible de m'en souvenir avec les restes d'adrénaline qui me shootait le cerveau.

- Tu reconnais des noms là dedans ? lui demandai-je en lui montrant des photos.

Andreas avait bien plus de relations dans le milieu que moi, cela allait sans dire. Néanmoins, je ne savais pas jusqu'où son réseau des rues pouvait conduire. Des gens très haut placés ou juste des petites frappes qui me serviraient de pistes secondaires ?

- J'étudierai tout ceci de retour à mon commissariat. conclus-je en rangeant mon portable. Maintenant direction l'université ! Fonce Roger !

Je pris mon sac sur les genoux pour me sortir du démaquillant et me dégrimer. Oui parce que rester en pseudo-mec trop androgyne pour enquêter à la fac' non merci. Je nettoyai ma frimousse puis la maquillai légèrement avant de libérer mes longs cheveux et de les laisser s'épancher sur les fringues larges qui, loin de me desservir, étaient plutôt agréables à porter. C'était bon de ressembler à une nana à nouveau ! ♥

- Objectif : soutirer des infos au club de journalisme de l'université. Je suis sûr que, eux, doivent avoir des clichés bizarres et des anecdotes à nous raconter !

Et je me régalais déjà des histoires à dormir debout que j'allais entendre !

Plutôt impressionnant pour un petit bonhomme de 60kg tout mouillés n'est ce pas ? Le jeune homme était plutôt satisfait de lui même, et en même temps, le jeune homme s'en voulait terriblement d'avoir laissé la jeune femme en danger. Il devait très bien imaginer la colère de Chul Hei contre cette personne qui avait essayé de lui faire du mal, puisque lui la ressentait déjà clairement. Si il n'avait pas déjà été assommé, il s'en serait volontiers chargé lui même.


Oui. Je vais bien. Mais je dois te dire que je suis surprise que les barmans soient aussi balèzes de nos jours. Je dois manquer d'exercice à mon av...

Certes, ce n'était pas très poli de la part de l'escroc de la couper de cette façon, même il ne voulait pas la mettre plus en danger. Alors il la saisit par le poignet, et fila dans le couloir, en prenant bien soin de bloquer la porte en sortant pour freiner la course du barman. Ainsi, si ils se dépêchaient, ils pourraient lui échapper.
Il se dépêcha de l’entraîner dans les escaliers, la faisaient passer devant au cas ou ils aient un problème avec le barman derrière. Pas question de faire courir un seul risque à une personne qu'aimait son meilleur ami.

Il ne parla pas plus que cela tout le temps de leur chemin jusqu'à Shinjuku. Il préférait se concentrer sur l'arrière pour s'assurer qu'ils n'étaient pas suivis, et sur la route sur le devant. Ce n'est qu'une fois qu'il put éteindre le moteur en toute sécurité, qu'il se sentit assez en sécurité pour s'enquérir de sa santé.

La jeune femme était une guerrière, il aurait connu des personnes qui auraient gémi et pleuré pour moi que cela. Il préféra vérifier lui mémé qu'elle ne le baratinait pas en lui tâtant légèrement l'épaule, non s’être excusé auparavant.

Ne t'inquiète pas, je vais bien. J'ai juste pris un léger coup à l'épaule. Rien de cassé.

Il hocha légèrement la tete maintenant qu'il la croyait, sinon il l'aurait emmené sur le champ à l’hôpital.

Hé hé ! Oui ! . J'ai pris des photos du répertoire du bar. Il y a sûrement quelque chose d'intéressant là dedans...

-Tu es un génie !

Commenta t'il en se penchant vers elle pour pouvoir lui aussi, étudier la liste de noms. Il fronça légèrement les sourcils. Il ne pouvait pas être totalement sur, à vrai dire, il ne voyait pas bien les noms, mais l'un deux, en particulier attira son attention. Sakai Zero. Démon de son état qu'il avait manqué deux fois et accessoirement grand ponte des yakuzas.

Tu reconnais des noms là dedans ?

-Celui ci. Je pense qu'il est totalement suspect, ne me demande pas pourquoi, mais si tu veux enquêter sur lui, fais très attention.

Il lui lança un regard en coin sous entendant très certainement qu'elle devrait le lui demander à lui, qui aurait beaucoup moins de mal à enquêter sans se faire repérer.
Il la laissa se démaquiller et pousser un soupir de soulagement avec un sourire alors qu'il conduisait à un vitesse de croisière dans les rues vides de la ville, avant de déraper sur le parking de l'école, et se gara.

Objectif : soutirer des infos au club de journalisme de l'université. Je suis sûr que, eux, doivent avoir des clichés bizarres et des anecdotes à nous raconter !

-Allons y alors, je suis sure qu'on va avoir des choses très intéressantes à voir...Il lui lanca un petit regard moqueur. Et moins dangereuses pour toi !

Ils marchèrent cote à cote sur la grande allée de l'université. Les derniers cours s'étaient terminés, et l'on voyait des élèves sortir de l'établissement. Sauf que le truc d'étrange, c'est qu'ils semblaient terrifiés et qu'ils parlaient entre eux d'un air inquiet. On aurait dit que quelque chose d'étrange était entrain de se passer à l'intérieur.

-Je crois qu'on va avoir l'occasion d'avoir des indices très frais.

Commenta le jeune homme, qui suivit le flux des étudiants jusqu'au premier étage de l'intendance tout en ne s'éloignant pas de la jeune femme. Alors, les jeunes policiers trouvèrent un large groupe d'élèves massés devant le mur. Dessus, la silhouette d'un humain ailé, était tracée avec ce qu'il semblait être du sang, même si on ne pouvait en être surs avant de l'avoir regardé de plus prêt. En tout cas, la vision était morbide, et le jeune homme ne put s’empêcher de sentir une aura profondément démoniaque planant dans la pièce.

Il y avait bien un démon qui s'amusait a faire paniquer ces pauvres gamins....

Sakai Zero ? Hmm… Ce nom m’était familier. L’un de mes collègues avait du travailler sur son dossier dans un passé proche car la sonorité du mot m’était franchement familière. J’avais une sacrée mémoire auditive et je savais m’y fier.

- OK je note. Celui-là, je vais lui décortiquer son casier judiciaire dès ce soir, déclarai-je avec un sourire en coin. S’il est intéressant, je te refilerai le dossier pour que tu ailles me faire deux ou trois petites enquêtes à son sujet hm ?

Ce n’était pas vraiment une question, mais plutôt une « gentille proposition »… qu’Andreas n’aurait pas le droit de refuser évidemment. Pas comme s’il avait le choix à dire vrai. Néanmoins, il bossait tellement bien que je pensais à demander à mes supérieurs de raccourcir son « contrat » avec la police. Quelqu’un qui fait preuve d’autant de bonne volonté mérite d’être récompensé non ? C’est mon avis et je voulais être fidèle à ma morale en aidant Andreas à se soustraire à l’emprise de la justice. Je savais cependant que certains de mes chefs ne seraient pas d’accord, trop content d’avoir une taupe au milieu des requins…

- Allons y alors, je suis sure qu'on va avoir des choses très intéressantes à voir... me répondit-il avec un petit sourire narquois lorsque je lui indiquais de se rendre à l’université. Et moins dangereuses pour toi !

- Comment ça « moins dangereuses » ?! Hey ! Tu te moques ouvertement de moi là non ? Vilain garnement ! m’indignai-je en comprenant sa taquinerie.

Là-dessus, je lui fourrai la main dans les cheveux et les lui ébouriffai bien fort pour le décoiffer.

- Punition ! clamai-je en pointant du doigt mon chef d’œuvre. Allez maintenant démarre. On a encore du pain sur la planche.

* * * * * *

Arrivés à l’université, je sortis bien vite de la voiture pour respirer l’air frais. Mon estomac me faisait encore mal et j’avais eu des nausées atroces dans la voiture. Les relans d’oxygène bien froid dans mes bronches me firent immédiatement du bien et j’expirai de plaisir de sentir le mal des transports disparaitre

-Je crois qu'on va avoir l'occasion d'avoir des indices très frais, commenta Andreas alors que nous entrions.

En effet. Tout autour de nous, il régnait dans l’université une ambiance plutôt angoissée. Les élèves semblaient sur le point de sursauter au moindre « bouh » sorti au coin d’un couloir.

- Suivons tous ces jeunes, lui indiquai-je. Il se passe quelque chose d’anormal…

Mais Andreas avait déjà compris la situation et m’avait précédé dans les escaliers menant à l’étage. Là, je fus bien surprise de trouver un dessin rouge énorme sur un mur blanc crasseux, devant lequel se pressait un groupe d’étudiant en train de se parler l’air inquiet. Pour sûr, ce genre de tag un peu excentrique avait de quoi faire peu mais...

M’approchant du mur en me frayant un passage à travers les badauds, je pus le considérer de près. Le liquide s’écoulant encore des tracés rouges frais était beaucoup trop visqueux. Il accrochait au mur trop facilement et n’avait pas encore commencé à sécher pour donner cette couleur marron-rouge sale de sang séché. Bref, rien à voir avec du sang. Ni humain, ni animal. Je portais alors la main à la peinture et en récupérais du bout des doigts pour le porter à mon nez. Cette odeur… Du soufre ? Hein ? La peinture ne contient jamais de soufre… Qui avait bien pu rajouter ce parfum dans la couleur ?

Quittant le mur, je revins vers Andreas.

- Cette peinture pue le soufre. Ce n’est pas du vrai sang. Juste une mixture dans laquelle a probablement été ajoutée du soufre, peut-être en utilisant des œufs pourris. Je ne sais pas. Néanmoins… Cela me semble plus « démoniaque » que fantômatique cette manifestation. Tu ne trouves pas ? Les journalistes se seraient-ils trompés ? Y aurait-il plutôt « un démon à l’université » ?

L’attroupement ne cessait de croître et la panique des élèves aussi. Je constatais néanmoins que certains conservaient grandement leur sang froid. Hmm…

- Excusez-moi jeune fille ! interpellai-je une élève près de moi. Ce genre de… de… euh… « tags », ça arrive souvent ?

- C’est le 4ème, au moins, depuis le début de l’année, me dit-elle en soupirant. Il y a un idiot qui essaie de nous faire croire aux fantômes ou je-ne-sais-quoi et ça perturbe les cours. Il est lourd !

Ah ! L’intello de service ! Nous allions pouvoir discuter. Je sortis ma plaque.

- Je suis inspecteur de police et voici mon coéquipier, lui dis-je en lui présentant mon insigne, puis Andreas. Nous voulons nous assurer que personne ne vienne semer la panique dans la faculté. Si vous avez la moindre idée de qui pourrait avoir l’idée de ce genre de mauvaises plaisanteries, vous nous seriez d’un grand secours.

La jeune femme me regarda. Je vis un voile de scepticisme traverser son regard.

- Il y a plein d’étudiants idiots qui aimeraient faire ce genre d’âneries, me répondit-elle. Je vous aiderai bien mais je passe mon temps à travailler alors je n’ai aucune idée de quel imbécile s’amuse à taguer les murs et faire peur aux étudiants. Je ne sais même pas s’il n’y a qu’une seule personne de coupable ! Si ça se trouve, d’autres idiots ont suivi la mode pour faire encore plus peur à tout le monde !

J’opinai. La jeune fille avait marqué un point. Nous avions peut-être plusieurs coupables. Une idée me vint. Je me tournai vers Andreas.

- Dis, tu penses que tu pourrais profiter de l’agitation pour me soutirer des noms de jeunes un peu perturbateurs, fanatiques ou rebelles ? Je pense que tu seras carrément meilleur que moi, lui expliquai-je. Les étudiants te feront immédiatement confiance car tu as le même âge qu’eux et tu ressembles à un universitaire. De mon côté, je pense aller demander officiellement la liste des élèves ayant un « casier » à l’université. En recoupant les listes officielle et officieuse des perturbateurs, on aura une base pour l’enquête. Ca te va ?

Bizarrement, si avant ce contrat justement avait été une véritable corvée, au fil du temps, il commençait à prendre goût à la chose. Il faut dire qu'en aidant la police, il se sentait bien plus utile que lorsqu'il dévalisait un coffre fort ou piquait des papiers importants sans ne pouvoir rien en faire. Au moins, ses talents servaient à quelque chose, ici. Donc il acquiesça sans aucun problème à son ordre. Il avait besoin d'excitation constante, dans sa vie, et aller se frotter à des gens dangereux, c'était ce qu'il aimait le plus.
Il la taquina malicieusement sur le fait qu'elle n'était pas franchement taillée pour les exercices aussi dangereux, en jugeaient les bleus sur son bras, et l'intervention de son meilleur ami. Il la surveillait constamment, et d'un coté, ca rassurait l'aion parce qu'il n'était pas assez fort pour tout faire.

- Comment ça « moins dangereuses » ?! Hey ! Tu te moques ouvertement de moi là non ? Vilain garnement !
Il râla quand elle ébouriffa ses cheveux parfaitement coiffés et il fit la moue. Ah non ! On ne touche pas aux cheveux de Hwang Andréas !
Et pourtant, il n'arrivait pas à bouder, alors il se contenta de la repousser doucement en souriant.
- Punition ! Allez maintenant démarre. On a encore du pain sur la planche.
Aussitôt dit aussitôt fait. Il démarra rapidement et il foncèrent vers l'université, ou les démons commençaient déjà à faire de leurs siennes.
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C'était la débandade, devant l'université. Et le jeune homme se doutait déjà que quelque chose venait de se passer qui allait faciliter leur travail....Un peu comme si « « l'esprit frappeur » n'attendait que leur arrivée pour jouer avec eux.
Et en découvrant ce travail, le jeune homme fronca les sourcils, énervé. Il n'arrivait pas à croire qu'un démon se moque de lui. Il se serait écouté qu'il serait parti à sa recherche immédiatement. Malheureusement il devait tenir sa couverture, alors il s'approcha simplement de la peinture etrange, et observa le signe.
-Qu'est ce que ca peut bien vouloir dire ?
La jeune femme, elle était entrain de déterminer si cette peinture rouge était bien du sang ou non.
- Cette peinture pue le soufre. Ce n’est pas du vrai sang. Juste une mixture dans laquelle a probablement été ajoutée du soufre, peut-être en utilisant des œufs pourris. Je ne sais pas. Néanmoins… Cela me semble plus « démoniaque » que fantômatique cette manifestation. Tu ne trouves pas ? Les journalistes se seraient-ils trompés ? Y aurait-il plutôt « un démon à l’université » ?
-Ou alors un simple gamin qui fait des conneries pour effrayer les autres, ca serait pas la première fois, n'est ce pas ?
De toute façon, je crois pas à la théorie du fantôme. C'est débile.

Il regarda autour de lui, essayant de repérer qui est ce qui pourrait avoir l'air suspicieux. Mais tous les élèves semblaient sincèrement effrayés ou intrigués. Il ne voyait aucun amusement ou aucun autre signe. Mais il imaginait qu'avec un aion dans le coin, et surtout Andréas , si c'était un démon légèrement censé, il ne se serait pas attardé après avoir fait son mauvais.
Donc il devait se cacher quelque part. Pas moyen d'avoir une petite course poursuite aujourd'hui. Ce qui était bien dommage !
- Excusez-moi jeune fille ! Ce genre de… de… euh… « tags », ça arrive souvent ?
Soudainement intéressé, Andréas se tourna vers la gamine. Elle semblait plus excédée qu'effrayée ou intriguée. Elle semblait habituée à ce genre de choses. Est ce que cela arrivait très souvent ?
- C’est le 4ème, au moins, depuis le début de l’année, me dit-elle en soupirant. Il y a un idiot qui essaie de nous faire croire aux fantômes ou je-ne-sais-quoi et ça perturbe les cours. Il est lourd !
Le 4ème ??? Décidément, ce démon n'était pas discret. Ca devait etre une créature inintéressante qui voulait essayer de prouver qu'il pouvait servir à quelque chose. Un très jeune démon, sans aucun doute. Ou un élève handicapé des relations sociales.
-Et personne n'a jamais été arrêté ?
La jeune femme était plus protocolaire, elle se présenta, etc...Il aurait bien aimé user de son pouvoir pour l'interroger. Ca aurait été plus efficace, car avec ca au moins, les humains étaient incapables de lui mentir.
Pourtant la jeune femme ne semblait pas être du genre à cacher quelque chose. Trop énervée. Elle leur dit d'ailleurs quelque chose d'assez intéressant a laquelle ils n'avaient pas pensé. Plusieurs petits plaisantins ? Si il s'agissait d'humains, c'était très probable, alors qu'une créature surnaturelle opérerait plutôt en solo.

- Dis, tu penses que tu pourrais profiter de l’agitation pour me soutirer des noms de jeunes un peu perturbateurs, fanatiques ou rebelles ? Je pense que tu seras carrément meilleur que moi, lui expliquai-je. Les étudiants te feront immédiatement confiance car tu as le même âge qu’eux et tu ressembles à un universitaire. De mon côté, je pense aller demander officiellement la liste des élèves ayant un « casier » à l’université. En recoupant les listes officielle et officieuse des perturbateurs, on aura une base pour l’enquête. Ca te va ?

-Ca me va, pertubateurs, fanatiques, rebelles, c'est noté. Bien madame la fliquette, on se retrouve dans le hall dans...une demie heure ?
Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils se dépêchèrent de commencer leurs recherches. Le blondinet alla se meler aux jeunes mine de rien. Il observait, toutes les personnes qu'il trouvait plus suspectes que les autres. Il s'en approchait et en commençant la conversation comme n'importe qui, mettait en marche son pouvoir.
Happé par le charme, les gamins ne se doutaient strictement de rien. Il était encore plus facile de les avoir à sa botte alors qu'ils étaient bouleversés par ce qu'ils venaient de voir.
Malheureusement, malgré son pouvoir, personne n'avait rien d'intéressant à lui dire. Simplement quelques noms de délinquants connus, mais pas d'infos très croustillantes.
Jusqu'a ce qu'une jeune femme ne lui parle d'un petit nouveau, avec une très très belle gueule.
-J'ai essayé de l'approcher, mais c'est un vrai goujat ! Il ne parle à personne. Je vois pas comment est ce qu'il va s'intégrer comme ca. En plus, il lit des livres trop bizarre, si ca se trouve c'est un sataniste !
Il prit le nom du mystérieux jeune homme, qui, commence par hasard, était totalement introuvable. Heureux d'avoir trouvé un indice de taille, bien que le nom n'était surement que du pipot, il descendit dans le hall pour attendre la fliquette en espérant, qu'elle aussi de son coté avait trouvé quelque chose. En attendant, il prit le temps de se connecter à l'un des ordinateurs, et après une série de manipulations complexes, il put trouver les trombinoscopes des élèves et chercha son jeune ami, qu'il finit par trouver au bout de quelques minutes.
D'ailleurs, c'est juste à ce moment là que la jeune femme apparut derrière lui.
-Wouah...Tu m'as fait peur. Hey, regarde ca. Il lui montra la photo du doigt. Ce gars la...Apparemment il est très bizarre. Il lirait des livres aussi bizarre que lui d'ailleurs.